On m'a expulsé de la zone interdite, et maintenant, j'y reviens pour travailler. Quelle ironie, n'est-ce pas ? (p.70)
Je suis toujours stupéfait de voir l'opinion publique s'offusquer des risques liés au nucléaire alors que, dans l'indifférence générale, des chercheurs manipulent au quotidien des micro-organismes susceptibles de décimer la planète entière.
« Moi, si je pouvais encore être exposé aux radiations, j'aimerais aller sur un chantier. » Akashi est un ancien militaire qui, après avoir arrêté l’armée, était entré chez Tateshiba. Après l'accident nucléaire, il transportait du matériel sur les chantiers… Mais comme il avait bientôt atteint sa dose limite de radiation, il avait été affecté au poste de secouriste dans la salle de repos. « ça ne te fait pas peur d'aller sur un chantier ? ». « Et toi ? ». « Tout dépend des radiations ». « Oui , si on a des données précises, ça ne sert à rien d'avoir peur «. « Et puis c'est mieux payé ». « Ha!Ha ! Il y a toujours des imbéciles appâtés par le gain ». « Chacun a ses raisons, mais sans tous ces types, le travail n'avancerait pas. » « Il faut de toute façon être un peu idiot pour vouloir venir travailler ici… Autant aller jusqu'au bout, même si ce n'est pour serrer qu'une seule vis ». « Oui, je comprends ce que tu veux dire. Il n'empêche que pour le moment, notre boulot consiste à nous occuper de cet endroit. Cette salle de repos est notre champ de bataille. Et on doit tout faire pour éviter que des personnes ne meurent au front. »
Depuis que je travaille à la centrale 1f, les gens de l'extérieur me demande souvent s'il n'est pas difficile de respirer avec ce masque. Évidemment, ça l'est, mais pas autant qu'on pourrait le supposer. La chaleur est bien plus difficile à supporter. Même en hiver, on transpire sous notre masque, et en été, c'est un véritable enfer. Mais le plus gênant... C'est... D'AVOIR LE NEZ QUI GRATTE...
Peu importe qu'on ait chaud, qu'on ait des démangeaisons ou qu'il y ait de mauvaises odeurs : ces masques protègent nos vies. (p.65)
Même en hiver, on transpire sous notre masque et en été c'est un véritable enfer. Mais le plus gênant c'est d'avoir le nez qui gratte. (p.62)
"Soyez prudents !"
Pour ceux qui ne sont pas habitués, ça peut paraître étrange de toujours s'entendre dire ça, mais moi j'aime cette expression. (p.22)
Un témoignage de combattant, ni plus ni moins. (Karyn Nishimura-Poupée, préface)