Les fables du moineau

Le moineau a dit: " L'éléphant est grand certes, mais ses pets, grand vent, ne déplacent pas une montagne, et lorsque vient la mort, sa trompe et ses défenses ne lui sont plus d'aucun secours, il s’effondre, devient une abondante nourriture pour les charognards."

Le moineau a dit: " Le monde est peuplé d'être qui courent dans tous les sens, attirés par l'appât au bout d'un énorme hameçon. Ils sont tenus en laisse par l'impératif du ventre, ou par d'autres rêves qui imposent leur force à la prudence. jouez avec la mort pour espérer rester du bon côté de la vie."

Le monde ne sera jamais un jardin de fraternité tranquille mais un champ de bataille dont l'harmonie vient aussi des cruautés indispensables.

Je sais, je sais que le monde du vivant est un livre que personne n'a suffisamment d'esprit, d'intelligence, pour lire en entier, que nous tous, même les plus intelligents d'entre nous, n'en parcourons, chacun, que quelques aspects, qu'ensemble nous n'en aurons lu, à la fin de notre présence ici bas, que quelques pages.

En effet, c'est de cela qu'il s'agit, le chemin. L'existence comme un chemin. Et tous ces êtres sur le chemin, tous ces êtres de toutes les espèces, tous ces êtres grégaires ou solitaires sur le chemin, tous sans exception le savent, c'est inscrit en eux, dans leurs gènes, tous savent que ce ne sont pas eux qui prennent le chemin mais le chemin qui les appelle, un appel impérieux.

Le moineau a dit: "Aboubakar, la lumière qui unit tous les vivants, c'est la mort, qui court de toi à moi, que la mienne vienne de ta main ou d'ailleurs, que la tienne vienne d'un serpent ou du silence, la mort est notre commune lumière, et c'est parce qu'elle existe que le souvenir a du sens."

Seuls les puissants parviennent à imposer des vérités que même Dieu ne pourrait contester, des vérités comme : les éléphants naissent des fourmis.

Parce que les souris auront peur même d’un chat mort, l’ordre du monde sera toujours celui où le chat fait fuir les souris.

Parce que les souris auront peur même d’un chat mort, l’ordre du monde sera toujours celui où le chat fait fuir les souris.