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Fables racontées par un oiseau (Tchichika) et garçon (Aboubakar) ayant fait un pacte de ...souvenirs.
On s'imagine très bien assis sous ce baobab, écoutant un griot nous contant des historiettes sur le monde animal, la vie, la mort, la nature, et le cercle infernal et impitoyable de la chaine alimentaire.
Je regrette d'avoir lu ce livre si vite. Je vais donc le garder à porter de main et picorer de temps en temps une de ces petites tranches de vie, afin d'en savourer un peu plus la philosophie.
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Pouvons nous écouter la voix du moineau.
Il nous chante un apologue de la vulnérabilité de l'être vivant.
Brutale ou insidieuse, la mort impact, s'entremêle à la vie.
La violence omniprésente de l'homme sur l'homme mais surtout sur le royaume animal dont il fait parti, peut-être l'a t-il oublié.
Pourtant l'expérience infantile inscrit des souvenirs, des gardes-fous au sadismes enfouis. Celle-ci devrait être un avertissement face au démons endormis.
L'homme a hérité d'un royaume qu'il a désapprit, qu'il ne semble plus connaitre. Censeur des "mondes évanouis".
Il y a ces métaphores de discriminations, de racisme, de préjugés dans ce que nous raconte ce petit volatile qui se répète. Il n'a de cesse de conter la fugacité du mortel face à l'indispensable cycle de vie. Il confronte les croyances ancestrales mais si jeunes à l'échelle de la vie et du recommencement de celle-ci.
C'est une fable et sa fonction pose la réflexion de l'existence dans un temps suspendu.

Merci à la collection Continent Noir de Gallimard pour cet envoi dans le cadre de masse critique littérature.
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Avec l'habileté des conteurs, des griots, Sami Tchak nous présente un moineau. Pas n'importe quel moineau. Un moineau qui possède la mémoire du lieu, la mémoire et la connaissance des êtres et des populations, de la faune et de la flore. Il survole les combats et les dangers. Il évite un serpent, croise une antilope, laquelle sera mangée par un lion, qui sera pourchassé par les chiens, dont un sera sacrifié, réduit en cendre, lesquelles cendres seront utilisées... etc. On a compris le mécanisme qu'utilise Sami Tchak. Il rebondit sur chaque animal et en introduit un nouveau, dont on va suivre la course pendant un temps.

Ce moineau, petit animal insignifiant, en remontre aux autres animaux. On le trouve en fait aux prises avec les autres animaux qui peuplent la mémoire de l'auteur. La mémoire, en effet. Car on évolue dans le récit, comme dans tout "bon" conte africain. Il y a vite une dimension philosophique, existentielle, dans le récit. D'où venons-nous? de quoi sommes-nous le produit? Quand le moineau dit que sa fiente va sentir l'herbe et donc le lait de la vache qui a mangé et rendu cette herbe... se moque-t-il ou a-t-il raison?

Sami Tchak nous raconte son Afrique, son Togo, mais aussi il le fait à travers le prisme de sa mémoire. Ce n'est pas l'Afrique qu'il nous conte, mais celle de ses sens et de sa mémoire.

Le conte est cruel, il naît dans le sang et se termine dans le sang. Il est fait de mort et de souffrances, mais celles-ci laissent la place à la vie, qui cède ensuite le pas à la mort, et le cycle s'anime.

Le début m'a séduit, il est facile d'entrer dans le récit de l'auteur. Mais ensuite, cela devient confus. A mesure qu'une dimension onirique, rêvée, fantasmée s'introduit, j'ai perdu le fil. le moineau rencontre un garçon. Ce garçon devient un homme .Cet homme semble être Sami Tchak à Paris. Avec une économie de mots qui ramène la concision d'une langue très travaillée à une dimension quasi elliptique du récit, l'auteur m'a perdu bien souvent. M'a lassé.

La postface, ou l'ajout sur Naples, le volcan et le moineau, par Ananda Devi, apporte une dimension nouvelle au récit du moineau... mais je l'ai trouvé ampoulé, pompeux, inutilement abscons et ésotérique...

Enfin, le fait que j'aie lu le livre en format électronique, avec une mise en page assez mal pensée, n'a certainement pas aidé à y entrer facilement.

Bref, une lecture lente et pénible, qui n'apporte rien de particulier.
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Le dernier livre de l'écrivain togolais Sami Tchak, Les fables du moineau, célèbre un anniversaire, celui des 20 ans de la collection "Continents Noirs" de Gallimard, consacrée à la littérature africaine, afro-européenne et diasporique. L'ouvrage est atypique dans le sens où il ne s'inscrit pas dans un genre narratif particulier : ce n'est pas un roman, pas plus un recueil de nouvelles et encore moins un essai. Sami Tchak accumule un certain nombre de fables, sans chercher une progression dramatique, ayant toutes un rapport avec les animaux, les humains puisque nous faisons partie de cette catégorie. Des petites histoires qui n'ont pas de visées moralistes et qui, en passant du coq à l'âne, décrivent une nature tour à tour impitoyable ou bienveillante mais toujours pittoresque. L'auteur en profite également pour parler de son histoire personnelle, de son enfance au Togo à l'âge adulte en France, sans qu'il soit pour autant question d'autobiographie. Plutôt que de lire à la suite ces innombrables fables qui composent le livre, il vaut mieux grappiller quelques menus passages, au gré de ses envies. le style de Tchak est agréable mais l'amateur de récits construits avec une trame narrative bien définie ressentira sans aucun doute une grande frustration car il y avait sans doute matière dans Les fables du moineau à autre chose qu'à compiler une collection de textes très brefs qui obligent sans cesse le lecteur à "zapper" sans pouvoir s'attacher longuement à des personnages, fussent-ils à 4 pattes.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Un court roman, où, en donnant la parole à un moineau, Sami Tchak nous montre comment tous les êtres vivants sont inter-dépendant. 

Comment chacun se nourrit d'un plus petit, ou d'un plus gros, lorsqu'il est mort.

Comment tout s'imbrique, et, dans un cercle permanent comment la vie passe d'être en être, d'asticot en oiseau, de l'oeuf au serpent, de l'antilope au lion.

Comment l'homme n'est qu'un maillon, prédateur peut être, mais grignoté par les insectes dès lors qu'il est mis en terre.

Dans un style plein de circonvolutions qui collent au propos, j'ai entendu l'auteur dérouler sa fable, et me la raconter, beaucoup plus que je ne l'ai lue ...

Un style envoûtant pour une histoire qui aurait pu n'être qu'un paragraphe décrivant les chaînes alimentaires dans un livre de biologie mais qui devient une parabole de la vie - et de la mort - dans cette langue imagée remplie des animaux d'Afrique ... et de pigeons parisiens ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Sami Tchak (de son vrai nom Sadamba Tcha-Koura) est un écrivain né au Togo. Après une licence de philosophie à l'Université de Lomé, il obtiendra un doctorat de sociologie à la Sorbonne à Paris.
Le recueil "Les fables du moineau" écrit en 2020 a été publié pour célébrer les 20 ans de la collection "Continents Noirs" chez Gallimard.
Ce récit est constitué de courtes fables racontées alternativement par l'auteur lui-même ou un moineau. On y découvre l'enfance et les traditions dans un village d'Afrique. Ces petits contes nous parlent des liens entre la vie et la mort.
Ce texte est difficilement classable. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces petits bouts d'existence plein de philosophie facile à comprendre.
Ce fut une magnifique découverte ! Merci à la Masse Critique de Babelio.
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Un moineau et un garçon font pacte de s'échanger des souvenirs souvent cruels et même sadiques de la part du garçon. La mort est omniprésente comme ombre de la vie mais plus dérangeant comme jouissance à la donner de la part de l'homme. L'enfant devenu vieux se demande pourquoi il ne voit plus d'animaux chez lui au Togo, on a envie de lui dire pourquoi avoir fait preuve de tant de cruauté inutile envers ces animaux, ils ont raison d'être partis
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Et si nous avions oublié que la mort est bel et bien ce qui donne tout son sens à la vie ? Et si nous avions oublié d'être humbles alors même que nous ne sommes que des « passagers » sur cette terre ? Et si nous avions oublié que ce que nous appelons « l'ordre du monde » est toujours plus complexe qu'il n'y paraît ? Et si nous avions oublié que la littérature n'a pas d'autre fonction, au fond, que de nous rappeler cela ? Dans le contexte qui est le nôtre, la lecture du dernier ouvrage de Sami Tchak prend un sens tout à fait particulier et ce sont à ces réflexions urgentes que nous engagent Les Fables du moineau[2], à travers les apologues d'un moineau et d'un jeune garçon, Aboubakar, qui se partagent la narration, sans jamais donner de « leçons » pour autant, sans jamais tomber dans des « pensées sirupeuses » ou céder à la « beauté soporifique » d'une « morale consensuelle[3] ».

Contre un « pacte de mort », un « pacte de souvenirs[4] »

« Tout monde est provisoire[5] ». Face à l'angoisse née de la conscience de leurs fragilités réciproques, le moineau et le fils du forgeron décident de troquer la relation dominant-dominé qui gouverne habituellement les échanges entre humains et animaux, contre un « pacte de souvenirs », car tous deux portent en eux la mémoire d'un monde, celui du village, celui de l'enfance. Il s'agit ainsi de « pépie[r] » au plus vite la « mémoire, avant que le soleil ne se couche[6] ». Cette « urgence de raconter[7] » pourrait donc apparaître comme un moyen de lutter contre la mort, une mort qui se profile, inéluctablement. Il n'en est rien pourtant, car ce n'est pas contre la mort que la mémoire se dresse, mais contre l'oubli [...].

Retrouvez l'intégralité de cette critique sur La Plume Francophone : https://la-plume-francophone.com/2020/03/22/le-recit-comme-caisse-de-raisonance-une-lecture-des-fables-du-moineau-de-sami-tchak/
Lien : https://la-plume-francophone..
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