Citations sur Le rêve du papillon (65)
Une fois déduits la maladie, la vieillesse, le deuil, les chagrins, les malheurs, il ne reste pas plus de quatre ou cinq jours par mois pour rire à gorge déployée.
Quand je dis d’une personne qu’elle a la vue perçante, je ne dis pas qu’elle voit les autres, mais qu’elle se voit elle-même. Qui ne se voit pas mais voit les autres n’est pas maître de soi mais des autres, obtient ce qui est aux autres et pas à soi, atteint ce qui attire les autres mais pas soi.
Dire que l’on suit le bien et fuit le mal, suit l’ordre et fuit le désordre, c’est ne comprendre ni les principes de l’univers ni la nature des choses ; c’est suivre le ciel et fuir la terre, suivre le Yin et fuir le Yang, ce qui est bien sûr impossible.
La Voie ayant donné l’aspect, le ciel ayant donné la forme, un humain ne nuit pas à son corps par ses amours et ses haines. Tu épuises ta substance en dirigeant ton esprit vers l’extérieur. Tu t’adosses à un arbre et soupires, puis à un sterculier mort et t’endors. Le ciel t’a choisi une forme et tu l’utilises à piailler sur le dur et le blanc.
Qui néglige les humains est un homme du ciel. Vénéré, il n’est pas joyeux. Insulté, il n’est pas en colère. Seul qui participe à l’harmonie du ciel y parvient.
Trembler de peur, déborder de joie, c’est agir sans connaître le but de ses actions.
Regarder selon la limite de ses yeux, écouter selon la limite de ses oreilles, penser selon la limite de sa pensée : une personne de ce genre est d'un équilibre exemplaire, s'adapte avec dynamisme.
Qui néglige sa nature se laisse emporter par le désir et la haine qui abondent comme les roseaux. Ils semblent nous aider au début mais ruinent notre nature comme une prolifération de gerçures, prêtes à couler, avec des cicatrices et des ulcères, faisant couler abcès et ulcères.
Ne pense pas, ne réfléchis pas. Tu commenceras alors à connaître la Voie. Ne demeure nulle part, ne fais rien. Tu commenceras alors à rester sur la Voie. Ne pars pas, ne suis aucun chemin. Tu commenceras alors à saisir la Voie.
Nous ne savons pas que nous rêvons lorsque nous rêvons et interprétons nos rêves en rêvant. C’est seulement au réveil que nous apprenons que nous rêvions.