Je me rends clairement compte, le soir venu, de la stupidité de ma conduite ; combien de fois me suis-je traité de parasite, de gaspilleur imbécile de mes meilleures années, combien de fois me suis-je promis de me corriger, de revenir au travail et à mes livres, mais le lendemain matin, la rue me happait à nouveau, et si ce n'était pas la rue, c'était le port et ses navires et voiliers, les courses cyclistes, un incendie en ville, un combat de coqs dans une cour, ou stupidement une chasse aux pigeons de Simonenko, plutôt que toucher mes manuels que je fuyais comme la peste.
Je serai encore plus heureux si en lisant ce livre vous avez aimé ma mère, véritable héroïne du travail, ma chère sœur Maroussia, Timocha, Finti-Tonti, Iglitzki, mon oncle Foma et... dois-je l'avouer ?... pour mon bonheur total, si vous avez partagé avec moi ma rancœur envers Six-yeux, Provock, Ziouzia et Tiountine, Geora Drakondidi, Saviéi... et autres "abrutis" que l'on croise ici et là au cours de la vie. Leurs apparences ont changé de nos jours, et je veux croire qu'il est plus facile de les déjouer que dans ces temps plus anciens décrits dans mon livre.
Elle sait que ceux qui portent un tel insigne sur leur casquette feront des avocats, des médecins, ou encore des professeurs considérés. Et que ceux qui n'ont pas ces feuilles de chêne blanches risquent à tout moment de devenir clochards et de disparaître par un nuit glaciale sous une jetée du port.