AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,39

sur 23 notes
5
2 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Décidément les belles surprises de l'année 2018 ont été nombreuses jusqu'ici pour moi.
Ce premier roman de Tom- Louis Teboul en fait partie.
Dans ce récit où la fiction fait écho à la réalité, l'auteur donne la parole aux sans-abris. (je précise que l'auteur a travaillé 5 ans pour écrire ce livre. Il connaît bien ce milieu mis en marge par la société.)

Dans le Paris de nos jours, Ilmya , Ernst et Jul, des compagnons d'infortune arpentent les rues, dorment sur les trottoirs et tentent de survivre. le froid, la drogue, l'alcool, l'indifférence des gens sont leur lot quotidien. Mais ces personnages avec leur caractère bien trempé sont vraiment attachants avec leur côté humain. On les suit dans leur vie de misère, on sent le froid qui ronge les os, on est ivre avec eux et on a même envie de rire parfois.

Vous l'avez sûrement compris, il n'y a pas de ton larmoyant dans ce livre. Il y a du burlesque, un langage crû, un ton vif, nerveux ,bref,un mélange d'ingrédients qui marche à merveille.

Avec ce roman, l'auteur réussit à nous faire regarder la réalité en face. ' L'humanité avançait, rapide, sans concession, et les plus faibles se désagrégeaient telle la chevelure d'une comète en traçant une éphémère route de poussière que l'on nomme trainée'.

Ironiser pou dire la vérité.
Rire pour ne pas pleurer.

Vies déposées' m' a rappelé un autre roman que j'avais beaucoup aimé ‘Les maraudeurs' de Tom Cooper pour les personnages décalés et son humour.
Merci Tom-Louis Teboul pour ce moment de lecture.
J'espère que votre livre connaîtra un public très large et qu'il aura beaucoup de succès.
Commenter  J’apprécie          350
Après Marc Villard et Les biffins ou, dans une toute autre mesure, Zarca dans son Paname Underground, c'est au tour du jeune auteur Tom-Louis Teboul de s'emparer de la thématique des sans-abris et de la misère dans les rues de la Ville lumière. Un premier roman osé, qui s'empare d'un thème difficile à traiter en fiction sans tomber dans le facile pathos social culpabilisant. Qu'est-ce qui ressort de ces Vies déposées ? Lettres it be vous dit tout !


# La bande-annonce


Au jour le jour, la vie dans la rue de trois personnages, deux hommes, une femme : la faim, le froid, la drogue et l'alcool. Les lieux de leur refuge sont les abords des superettes où ils font la manche. Les trois amis, dont l'esprit flotte entre oubli et rêverie d'un jour meilleur, errent dans la capitale à la recherche d'un chien perdu, un chow-chow, gros lion à la langue bleue, en espérant la belle récompense mentionnée sur l'annonce.


À travers l'odyssée de ces existences désespérées, l'auteur a composé un portrait d'invisibles d'une grande force et d'une grande justesse, dévoilant de façon très romanesque la réalité sans fard d'un Paris méconnu et crépusculaire.


# L'avis de Lettres it be


Ayant vécu un peu plus de six années du côté du quartier de la Goutte-d'Or à Paris, toujours proche des thématiques relatives à la marginalité et la pauvreté, ce roman fait évidemment écho à l'existence et aux convictions de son auteur né en 1987. Tom-Louis Teboul a aussi été avocat avant de rejoindre le mouvement Emmaüs dès 2016. Une existence polarisée, un engagement assumé et qui se retrouve dans une plume assurée et réaliste (pour notre plus grand regret).


« Et Ernst retira avec grâce le sceau sécurisant de la bouteille de vin en plastique. Clic que ça faisait. Il but un coup. Devant ses gencives rouges, un sourire prit place, timide, laissant entrevoir les dents, l'absence de dents, qui, Ernst l'espérait, ferait mouche auprès des « petites Japonaises ». Il expliquait ça avec la conviction de l'homme soûl. »


Ces personnages qui attendent sans plus trop savoir quoi ni pourquoi, cette prostituée gracieuse qui se salit et se fait salir jour après jour pour pouvoir s'accorder sa dose quotidienne … Tom-Louis Teboul n'épargne rien, pas même les termes crus et explicites qui pourraient généralement passer pour de l'épate-bourgeoise dispensable. Ici, tout sonne juste, plein, crasseux mais toujours humain. Et dans ce méli-mélo de vies à ras-le-trottoir, impossible de ne pas saisir au vol la lumière qui émane de ces pages. L'espoir fraternise avec la misère, la pitié provisoire s'absente et laisse place au vacarme des misères silencieuses.


C'est En attendant Godot qui danserait un slow claudiquant avec Les clochards célestes de Kerouac. Tom-Louis Teboul investit la thématique de la rue avec un roman fort, qui éreinte tout au long de sa lecture. La langue y est saillante, crue, parfois même déroutante. le ton est vif, rapide, essoufflant. Là où Marc Villard dans son dernier roman Les biffins abordait cette réalité avec une retenue certaine, Teboul met les deux pieds dans le plat et ose, frappe. Ca sent le vin éventé à chaque page, ça pue le quai de métro au petit matin. Mais loin de sombrer dans le sensationnalisme bidon, le primo-romancier nous invite à baisser les yeux, le temps d'un livre, sur ceux que l'on ne voit plus, sur ceux dont on n'entend plus les complaintes pour une pièce dans les rames des métros. C'est brillant. Une grande réussite pour un succès à ne pas manquer en ce début d'année 2018.


Découvrez la chronique dans son intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
Commenter  J’apprécie          270

Lecteurs (61) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}