AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Agent Kovacs : Impact (10)

Ce livre m'as terriblement déçu, puis c'était compliquer

Commenter  J’apprécie          20
Je titube vers le bas-côté, assaillie d'images qui défilent à toute vitesse dans mon esprit.
Du bitume taché de sang. Les sanglots de la femme. Le dernier regard qu'Aidan m'a lancé.
Des points noirs sont en train d'envahir mon champ de vision.
Je m'adosse contre un tronc d'arbre et je me laisse glisser jusqu'au sol.
Puis je ferme les yeux.
Tête entre les mains, coudes posés sur les genoux.
Commenter  J’apprécie          10
Dans ma vision périphérique, je remarque que le virage n'est plus désert. Un motard s'est arrêté près du camion. La voiture noire est toujours garée devant ma Volvo. Silhouette près d'une portière ouverte ? Je n'arrive vraiment à enregistrer qu'une seule chose : il n'y a toujours ni ambulance ni pompiers en vue.
Je continue.
15-2. 15-2. 15-2.
Sous mes doigts, la poitrine de l'homme monte et descend. Toujours sans signe de vie.
– Liam, s'il te plaît… Ne m'abandonne pas. J'ai besoin de toi…
Commenter  J’apprécie          10
J'arrive à dégager les deux jambes… À maintenir son cou et sa colonne vertébrale aussi alignés que possible… Et brusquement, quelque chose vient s'écraser contre mon bras gauche.
Je crie. De douleur, de frustration.
– Agent Kovacs ?
J'essaie de répondre à l'opératrice, mais dans les secondes de noir qui suivent, tout devient encore pire… Les sanglots de la femme superposés aux crépitements des flammes. Le goût métallique que j'ai dans la bouche. Le pare-brise qui grince, crisse, à quelques centimètres à peine de mon visage.
– Agent Kovacs ?
Je me force à reprendre le contrôle.
Victime. Femme. Flammes.
Aucun droit à l'erreur.
Je cherche un nouvel appui – pied contre colonne centrale –, et je tire une seconde fois le corps vers moi.
Semi-victoire : l'homme est maintenant allongé sur les deux sièges.
Plus qu'un effort. Un corps à arc-bouter, un autre à faire glisser.
Je pose un pied sur le bitume, je rassemble toute l'énergie qu'il me reste…
Et le pare-brise lâche. D'un coup.
J'ai à peine le temps de poser l'homme sur la chaussée, de faire un pas en arrière, et l'habitacle se transforme en une boule de feu.
Commenter  J’apprécie          10

Ligne droite : camion.
Une partie de roulette russe avec trois impacts potentiellement mortels à la clé. Je braque sur la gauche.
Crissement de pneus.
Images qui défilent à toute vitesse. Impact.
Ma portière s'écrase contre un arbre. Ma tempe contre un montant en métal.
Vague de douleur.
Nausée.
Noir. 
Commenter  J’apprécie          10
Je décélère en voyant l'armée de flèches fluorescentes qui annonce le prochain obstacle : un virage à 45º sur la droite, visibilité zéro.
Je débraye… Je change de vitesse…
Et mon pare-brise se transforme en un rectangle de lumière aveuglante.
J'ai à peine le temps de réaliser ce qui vient de se passer.
Un camion est sur la mauvaise voie.
Et l'impact est inévitable.
La BMW se fait éperonner de plein fouet et se met à tourner sur elle-même dans une explosion de verre et de matériaux composites. Ses feux arrière sont remplacés par deux portières, des airbags qui se déploient,
des corps projetés vers l'avant…
Et le second impact est sans appel.
Le côté conducteur s'écrase contre la falaise.
Des débris volent dans ma vision périphérique.
Et les phares du camion sont maintenant braqués sur moi.
Je freine.
Par peur. Par réflexe. Prise dans un étau de panique et d'adrénaline.
Coup de volant sur la droite : paroi rocheuse.
Commenter  J’apprécie          10
Je repasse une vitesse et je commence à suivre la BMW qui vient de s'engager devant moi.
Dans l'encadrement des rétroviseurs, les néons de Dundarave ne font pas longtemps le poids contre l'intensité de la nuit… Et en quelques secondes, il ne reste rien de la civilisation que je viens de quitter. Juste les feux arrière du véhicule qui me précède : deux points de lumière rouge qui brillent, entourés de silence et de solitude.
Je sens la tension commencer à disparaître dans mes épaules et je cherche du regard les chiffres de l'horloge dans le halo multicolore du tableau de bord.
Plus que quelques minutes et je serai à la maison.
Plus que quelques heures et cette semaine sera enfin terminée.
Je vois la BMW disparaître dans un premier virage – un 90º sur la gauche – et je m'enfonce à mon tour dans le bloc de ténèbres, tellement habituée à l'enchaînement et au tracé de chaque courbe que j'ai l'impression d'être en pilotage automatique.
Nouvelle ligne droite.
Virage nº 2.
Virage nº 3.
La Volvo slalome entre falaise et double ligne jaune avec une facilité désarmante.
Commenter  J’apprécie          10
Elle est couchée sur le sol, couverte de sang. Entourée de bitume trempé de pluie, la nuque arquée vers le ciel de nuit.
Je m'agenouille près d'elle.
L'un des médecins essaie de lui enfoncer l'embout d'un tube d'oxygène dans la gorge. Un autre appuie sur son épaule en la faisant hurler de douleur. Un cri qui s'ajoute au sifflement de l'air qu'elle n'arrive plus à avaler : elle est en train de se noyer dans son propre sang.
J'attrape sa main, je la serre fort entre mes doigts… Et il y a quelque chose en retour. Une vague pression, un signe qu'elle a conscience de ma présence.
Je commence à lui parler.
– Nous avons besoin de vous…
Ma voix est à peine audible entre les instructions des médecins et le bourdonnement de l'hélico posé en attente derrière nous.
Commenter  J’apprécie          10
L'embout n'arrive toujours pas à descendre.
Elle serre mes doigts un peu plus fort et je compte les douilles éparpillées autour d'elle.
Trois.
Abdomen. Poitrine. Épaule.
Aucune des balles n'a raté sa cible.
Aux dégâts, je dirais projectiles HP, le troisième tiré à bout portant.
– C'est bon, nous y sommes presque…
L'embout disparaît enfin entre ses lèvres et le médecin s'empresse de fixer la sonde sur son visage avec des bandes adhésives.
– Tout va aller… Vous êtes maintenant sous oxygène. Cela va vous aider à respirer…
Je note le badge du FBI encore accroché à sa ceinture. L'immobilité de son corps, comme cloué sur la chaussée.
La détresse qu'il y a dans son regard.
Et brusquement, tout change.
Commenter  J’apprécie          10
Sa nuque bascule de nouveau en arrière. La pression de ses doigts se relâche entre les miens. Et mes mots se mettent à accompagner l'alarme d'un moniteur cardiaque.
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (67) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2873 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}