Vu mon goût pour les ouvrages ayant trait à la Révolution française et vu la beauté de la couverture, je n'ai pas pu m'empêcher de pré-commander le roman il y a quelques semaines. D'autant que j'avais beaucoup apprécié les deux premiers tomes de la saga Les Dames de Riprole de l'auteure et que j'avais hâte de retrouver sa plume. Donc, aussitôt tombé dans ma liseuse, aussitôt commencé, et lu en quelques heures !
Nous suivons ici la destinée d'Adrien de Sarnas, jeune provincial de dix-sept ans, à Paris, au collège où l'a envoyé son frère aîné, Henri, pour, comme l'indique la quatrième de couverture, le soustraire à la cruauté de leur père. Arrogant et solitaire, le jeune noble est isolé par ses camarades de classe, mais il ne semble pas souffrir outre mesure de cet ostracisme, d'autant qu'un souci de santé le mine et l'angoisse, et que rien ne pourra, comme il l'apprend lui-même au début du roman, entraver l'avancée de sa maladie, devant le laisser à terme, complètement dépendant des autres. Cette perspective le terrifie, évidemment, mais ce sentiment est encore amplifié par la réaction qu'aura le vicomte de Sarnas à l'annonce de cette terrible nouvelle. Car le père d'Adrien et d'Henri est un père abusif, qui les maltraite aussi bien physiquement que psychologiquement.
Comme vous l'avez sans doute deviné, la romance n'a qu'une part infime dans L'Ombre de la Guillotine, qui met plutôt l'accent sur les relations conflictuelles, éminemment toxiques, entre un père tyrannique et brutal et ses enfants. D'une manière générale, cette situation de maltraitance est bien traitée, même si parfois le lecteur aurait aimé que la psychologie des protagonistes soit davantage développée, voire abordée d'une manière légèrement différente (les divers secrets familiaux ne seront dévoilés que tardivement et parcellairement si bien que les réactions du vicomte apparaissent parfois outrées voire incompréhensibles) car le père va vraiment très loin dans sa violence !
Il y a quelques scènes invraisemblables
(celle où Henri laisse Adrien dans son cachot juste après l'avoir retrouvé et alors qu'il se trouve dans un état pitoyable, celle où Elisabeth l'appelle sous son vrai nom mettant sa vie en danger) sûrement motivées par l'auteure pour donner à son histoire une direction bien précise, mais ces facilités narratives donnent un sentiment artificiel.
Adrien de Sarnas est un personnage à la fois attachant et agaçant. Attachant car on compatit à son handicap et aux violences qu'il subit de la part de ce père complètement dénaturé. Par contre, son inconséquence est tout bonnement stupéfiante. Adrien n'apprend jamais de ses erreurs, il les répète même ! On comprend qu'il tienne à son indépendance et que sa fierté le pousse à se comporter comme s'il n'était pas devenu infirme, mais ce qui ressort davantage, c'est son côté égoïste qui n'hésite pas à mettre en danger son frère aîné ! Malgré tout, Adrien reste touchant, et sa farouche volonté n'en est que plus admirable, surtout au vu des nombreux sévices qu'il a subis et qui auraient pu le briser à jamais... J'ai également apprécié qu'il n'apparaisse pas comme le gentil petit noble éclairé, mais qu'il conserve cette morgue de caste, aussi bien vis-à-vis de sa nourrice, à laquelle il est pourtant très attaché, que des "manants"vivant sur les terres de son père. Cela n'en rend sa personnalité que plus complexe et intéressante.
Concernant l'édition (Kindle), il y a plusieurs fautes d'orthographe, et parfois il manque même des mots.
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