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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman graphique est noir comme la suie des cheminées balayées par les Spazzacamini dans les rues de Milan fin du 19ème siècle. On serait presque tenté de s'essuyer les mains en le refermant ! C'est la caractéristique de ces romans graphiques de la collection Encrage chez La Joie de Lire et c'est un parti pris qui fonctionne parfaitement ici avec le thème du travail d'enfants exploités en Italie et employés comme ramoneurs. Nous suivons le destin de Giorgio, douze ans, issu d'une famille très modeste. Comme beaucoup d'enfants à cette époque, il ne va pas à l'école et travaille pour aider ses parents. Quand la mère tombe malade et que l'argent se fait encore plus rare, le père décide de céder pour 20 francs Giorgio au balafré, un trafiquant notoire d'enfants qu'il revend aux patrons ramoneurs plus de quatre fois le prix. Embarqué avec une trentaine d'enfants sur un bateau de fortune pour rejoindre Milan, l'embarcation est prise dans une tempête et fait naufrage. Giorgio et son camarade Alfredo s'en sortent alors que la plupart des enfants périssent noyés sans qu'aucun secours ne leur soit apporté et sauvent malgré tout le balafré en difficulté. L'homme ne tiendra pas compte du geste héroïque des enfants et les abandonnera sans aucun scrupule à leur destinée de main d'oeuvre exploitée et maltraitée. Acheté par Maître Rossi, un patron milanais plus arsouille que vraiment méchant, Giorgio découvre le dur labeur que l'on attend de lui. Tout son salaire profite à la famille qui l'emploie et pour lui, il reste la suie qui se dépose partout sur lui et à l'intérieur de ses poumons, la toux incessante, l'épuisement de journées de travail sans fin et quelques restes de nourriture – un bouillon clair et un crouton de pain. Malnutrition, conditions de travail désastreuses, épuisement général ne sont rien à côté des coups reçus par la femme du patron et les roustes humiliantes infligées par une horde de gamins méprisants qui s'acharnent sur les petits ramoneurs sans défense. Texte et illustrations retranscrives de façon quasi documentaire les conditions de vie de ces enfants abandonnés. Malgré tout, une lueur filtre au bout du conduit de cheminée : celle de l'espoir et de la solidarité portés par Alfredo et sa confrérie secrète, les Frères noirs. Je ne connaissais rien de ce pan de l'histoire sociale en Italie et me doute que les conditions de vie de bon nombre d'enfants malchanceux de cette époque devaient être avoisinantes dans toute l'Europe. Cela me laisse toujours le coeur colère que tant d'adultes se disant éduqués aient pu cautionner ces pratiques, voir même les valider. On reproche le manque d'empathie de notre époque. Je pense que cela n'est guère le fait de l'époque et tient bien plus pour moi du manque d'humanité propre à un être qui se dit pourtant humain.
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