Décidément, ce tour d'horizon des romans post-apocalyptiques me réserve de belles surprises ! On pourrait craindre que toutes ces lectures sur le même thème, ce soit redondant à la fin. Mais pas du tout. Alors même si dans ce roman, j'ai trouvé des ressemblances avec certaines de mes lectures précédentes, j'y ai aussi trouvé des différences. Je l'ai trouvé notamment bien plus perssimiste et sa vision de l'humanité encore plus noire.
A Evangeline, petite ville de Sibérie, il ne reste que le shérif Makepeace. Jusqu'à ce qu'un événement inattendu l'incite à prendre la route à la recherche d'une humanité quasi-disparue.
Difficile de faire un résumé de l'histoire sans trop en dire, car Makepeace rencontrera de nombreuses embûches sur son chemin. Ce personnage tout d'abord. Quelle personnalité ! J'ai beaucoup aimé ce personnage qui nous raconte son histoire avec pudeur et qui sous un aspect rébarbatif cache un bon coeur et une grande intelligence.
Qu'est-il arrivé au monde ? Theroux ne répond pas à cette question, car le récit de Makepeace se déroule plusieurs années après les événements, même si certains détails de son récit apportent des indices. Mais est-ce vraiment important ? le monde décrit par Theroux est très sombre et la plupart des personnes rencontrées par Makepeace ne donnent pas vraiment foi en l'humanité, bien au contraire. Et pourtant, l'espoir subsiste. Incarné par des personnes comme Makepeace, ou Ping, ou Chamsoudine, ou le vieux prêtre,…
La famille de Makepeace a quitté une vie confortable aux Etats-Unis pour s'exiler dans ces terres hostiles afin de vivre au plus près de la nature (et de leurs principes religieux). Cette question du lien entre l'homme et la nature, ou plutôt du lien rompu, se retrouve chez plusieurs auteurs. Et c'est une problématique passionnante.
L'auteur s'interroge aussi sur la place de la religion et son influence sur la vie humaine. Après tout, c'est aussi pour vivre pleinement leur religion que les parents de Makepeace et d'autres colons ont tout quitté ; c'est la religion encore qui coûtera cher à Makepeace après son arrivée à Hober ; et c'est encore au nom de la religion que d'autres justifieront des actes ignobles. Plusieurs hommes de Dieu sont présents dans le récit de Makepeace : lâches, cruels ou ignorants. En quoi ces hommes méritent-ils le nom d'hommes de Dieu ? D'autres le mériteraient bien plus par leurs actes. Caux qui font preuve de courage, de persévérance, de générosité, de pitié. Comme Makepeace qui finalement porte bien son prénom.
Plus qu'une belle découverte, c'est une pépite !
Lien :
http://tantquilyauradeslivre..