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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au nord, dans l'immensité des steppes et des taïgas, se trouve le salut.
Des hommes quittent les grandes villes et leur confort pour aller vivre en Sibérie, cette « étrange terre déserte, froide, et tachée de sang ». Pour tourner le dos à un monde avili et sans grâce. Pour retrouver ces valeurs oubliées et simples du travail, le vrai, et de l'entraide entre les hommes.
Des pionniers d'un genre nouveau.
C'est ici, en pleine Sibérie, presque au milieu de nulle part, qu'est née et a vécu Makepeace. Très loin du mercantilisme et des dépravations du monde de ses parents. Un monde qui l'attire, malgré toutes les mises en garde, les ressentiments, et les interdits des adultes.
Mais ce monde qu'ils ont abandonné part en vrille. À force de se lézarder de tous côtés, il finit par s'effondrer. Dérèglement climatique, inondations, guerres, problèmes d'approvisionnement des grandes métropoles, famines… Il a fallu le temps d'une génération pour en arriver à ce naufrage.
Ce sont des hordes de familles affamées, hagardes et dépenaillées, ce sont des bandits de grand chemin sans foi ni loi, qui viennent saccager les terres cultivées avec tant d'amour et de désintéressement par nos pionniers.
Au nord, dans l'immensité des steppes et des taïgas, se trouve désormais la survie.
Le monde s'efface, se retire, et Makepeace se retrouve seule, ou presque, dans la ville des pionniers de la lointaine Sibérie. Une ville fantôme qu'elle parcourt chaque jour à cheval. La voilà contrainte de vivre comme le peuple des caribous. Il en faut de la force d'âme, du courage, pour être cette dernière sentinelle d'un ancien monde tombé en jachère.
Makepeace se tient prudemment à l'écart du nouveau qu'elle voit apparaître dans de grandes colonnes de poussière. Seuls l'opportunisme, la cruauté et l'exploitation s'épanouissent au milieu de ce grand désordre.
Puis il y a cet avion qui caracole dans le ciel. Et si la civilisation existait encore quelque part, là où se rendait l'avion ? L'espoir chevillé au corps, Makepeace abandonne sa maison et son potager pour tenter de la retrouver. Elle se lance dans la grande steppe, prête à affronter tous les dangers, toutes les cruautés.
Elle a des fantômes à oublier aussi. Ses parents. Charlo et Anna qu'elle a enterrée. Et Ping. Son sourire. Sa joie. Sa reconnaissance. Son ventre rond.
Dans son dernier périple, elle ne trouvera que mort, exactions, haine et dépravation. Puis au moment où elle n'attendait plus rien, une dernière raison de vivre.
Il y a du souffle épique dans ce refus obstiné du renoncement malgré les échecs et les espérances trahies.
Vraiment. Une histoire prenante. Un beau et grand roman.
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Une fabuleuse épopée post-apocalyptique en Sibérie.
Le roman est comme un fleuve impétueux qui nous emmène au travers de la Sibérie sur fond de changement climatique.
On ne sait où le prochain méandre du fleuve nous emmènera.
Le cours est impétueux. Les rochers vont broyer bien des passagers.
À la barre de notre frêle et précaire esquif : Makepeace shérif d'une bourgade désertée.
Oui frêle et précaire tant la frontière entre la vie et la mort est ténue et vite franchie.
Ceux qui montent seront peut-être les prochains à tomber à l'eau engloutis par les flots.
Modeste et fragile esquif, mais qui suscite la convoitise.
Quand il n'y a plus rien, tout est richesse.
Tout est convoité.

Les paysages sont immenses, les humains sont quasiment tous impitoyables. Mais qui a le choix ?

Le grand mérite du roman est de nous exposer à une vérité nue : Si le climat change brutalement, il n'y aura pas d'endroit « pour se cacher ».
Il n'y aura pas de zone où la vie pourra continuer comme avant même dans un petit îlot conservé.
Un miracle, une survie individuelle est possible.
Mais la « civilisation », le cadre des lois, les fonctions nobles, le savoir-faire, le savoir ? … Non

Plus de « richess ». Ou alors de rares privilégiés qui vivent dans l'illusion avec des machines, des outils, un mode de vie qui tiennent encore par quelques sparadraps temporaires

Une grande épopée rude, violente et cruelle à la fois intime et vaste.
Toujours vraie. Toujours inattendue.
Makepeace personnage inoubliable.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Petite ville de Sibérie autrefois peuplée de colons venant du monde entier avec une population qui oscille maintenant entre 1 et … voilà, à peu près. Makepeace Hatfield, shérif d'avant le cataclysme, veille toujours ne sachant pas ce qui reste du monde, ailleurs, où même s'il reste quelque chose. Mais lorsqu'un avion survole la zone, il part à la recherche de survivants.

Fin du monde (ou presque) après avoir bien usé la Terre (dystopie? ah? vraiment?) avec un soupçon de post-apocalyptique, merci le nucléaire et la surpopulation. Bon, j'adore ce genre là, je l'écris à chaque fois : paysages déserts, ville fantôme glacée, vestiges d'une humanité presque disparue et mise en exergue de ce qu'il reste de bon et surtout de très mauvais chez l'humain.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Makepeace avec son nom lourd de sens! Ce shérif croit encore. En la justice donc, mais pas seulement. En l'humanité, aussi, et ce n'est pas évident. Et puis il récolte, plante, préserve des livres, le savoir de l'humanité, l'espoir…Personnage battant, courageux, malin que j'ai aimé suivre jusqu'au bout de l'enfer blanc.

Difficile de faire l'apologie de ce roman sans dévoiler de gros rebondissements mais j'ai (quasi) tout aimé, du début à la fin et je l'ai lu d'une traite, comme hypnotisée. J'adore les couvertures des éditions Zulma et celle-ci ne fait pas exception! Comme on dit : “on ne juge pas un livre à sa couverture” mais mon impression est confirmée car c'est un coup de coeur.
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Makepeace est la dernière habitante de cette ville du bout du monde dans le grand nord sibérien. Elle arpente cette cité fantôme d'anciens colons américains et travaille à sa survie dans un univers glacial et rude.

Lorsqu'elle croise le chemin de Ping, elle commence par lui tirer dessus, puis la soigne, s'attache, la perd et sa routine, déjà difficilement supportable, vole en éclats.

Makepeace prend la route et l'aventure commence. Pourquoi le monde s'est-il effondré? Qu'est-ce qui a mis fin à notre civilisation en quelques années? Existe-t-il un ailleurs?

Qu'est-ce que ça fait du bien de lire des livres haletants, qui racontent de vraies histoires, à l'imagination débordante et pourtant si réaliste, dont l'univers nous trotte dans la tête quand on les lâche, et dans lesquels on a hâte de se replonger à la première occasion.
Au nord du monde”, c'est tout ça!

L'aventure post-apocalyptique, l'anticipation si proche de ce que nous vivrons dans les 50 prochaines années, donnent des frissons.
Tout y est: dérèglement climatique, virus, radioactivité, guerres, esclavage, famine, loi du plus fort, clanisme, dans un réalisme sidérant.
Quand on pense que ce roman a été édité en 2009!Un homme déjà bien au courant ce Marcel Theroux.

Foncez! C'est atrocement génial 👌
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Makepeace (étrange prénom pour une fille) est désormais la seule habitante d'un village perdu dans le Grand Nord. Une vie rude, austère et dangereuse qu'elle mène avec courage, n'ayant pas connu d'autres horizons.
A l'origine de cet exil, la décision de ses parents de quitter le monde dit civilisé qui, selon eux, courait à sa perte -et les événements allaient leur donner raison- pour répondre favorablement aux autorités russes désireuses de créer un îlot de peuplement dans les régions les plus reculées du nord sibérien.
Mais pour ces nouveaux colons, motivés par une croyance religieuse extrême, la situation ne tarde pas à se dégrader avec l'afflux de réfugiés fuyant un monde à la dérive. "C'est après que les plus dangereux ont commencé à débarquer (..) Nous d'un côté, les désespérés et les dangereux de l'autre" relate Makepeace qui conclut "On en était donc là, des colons qui avaient renoncé au vieux monde pour finir pour le trouver à leur porte."
Ses parents et son frère morts dans des circonstances tragiques, Makepeace assiste à une sorte de guerre civile qui ravage le village de pionniers.
La suite est un road movie passionnant que Marcel Theroux met en scène avec une étonnante capacité à emprisonner le lecteur dans ses filets romanesques. Ceux qui ont lu "La Constellation du chien" de Peter Heller trouveront une évidente parenté entre ces deux formidables dystopies. Un vrai bonheur de lecture.
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Un roman post apocalyptique réaliste et survivaliste dont je me souviendrai longtemps !

J'y cherche en général un autre possible, une alternative à l'effondrement, un retour à la simplicité.. c'est ce que j'avais aimé dans "Dans la forêt ", récit de résilience ou dans "Le mur invisible " dans une version plus fantastique..

Ici, plus dur d'y trouver de l'espoir mais quelle claque! C'est le récit de colons qui ont cherché un retour à la terre, une sortie du monde moderne hyperconnecté et établi une société alternative dans le grand nord Sibérien. Mais ils ne vont pas être épargnés et vont subir de plein fouet les migrations climatiques, famines et violences d'un monde à la dérive dans lequel les démocraties ont disparu, ainsi que la justice, livrés à la brutalités hommes.

Quelle place reste-t-il pour les connaissances acquises par l'homme sur des millénaires dans un monde où reigne désormais la loi du plus fort?

C'est à mon avis un incontournable du genre. Indispensable.
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Ce roman m'a emportée, je l'ai lu en quatre séances de lecture.
L'auteur nous plonge dans un monde de l'après notre civilisation, sans en expliquer la fin, ce n'est pas l'objet du roman. C'est une oeuvre qui parle de solitude mais aussi d'espoir en nous présentant les derniers humains qui habitent la Sibérie, le tout dans une ambiance western. Marcel Theroux est également journaliste, il a enquêté vers l'an 2000 sur la zone d'exclusion de Tchernobyl, ce qui l'a beaucoup marqué et ce qui a inspiré ce roman qui nous présente la Zone, un endroit pas comme les autres, contaminé.

Il ne reste plus que Makepeace, shérif de son état, dans la ville pionnière d'Evangeline. Un jour, un avion s'écrase dans la forêt proche de cette ville. Il existe donc encore quelque part une civilisation capable de faire voler un avion ? Alors que Makepeace subsiste difficilement en supportant une immense solitude. Et si notre personnage avait supporté cela pour rien alors qu'ailleurs la vie est peut-être comme avant ? Makepeace décide de partir à l'aventure sur les traces de cet avion et de traverser à cheval une Sibérie où d'aucuns conservent une certaine foi mais où la loi est celle du plus fort.
Les pérégrinations de Makepeace laissent une place pour l'introspection et l'on découvre au fur et à mesure des mésaventures de ce personnage, son passé, celui de son monde, les raisons qui ont conduit à sa solitude dans Evangeline.
J'ai aimé ce roman d'aventure dans lequel l'auteur joue sur les apparences et où les choses ne sont pas toujours ce qu 'elles paraissent. Trop en dire c'est en gâcher la lecture, je m'arrête donc ici.
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Voilà longtemps que je n'avais pas ressenti une telle impression. Celle de lire un roman à l'univers exceptionnel, unique.

Au nord du monde, à la fin de toutes choses, le shérif Makepeace nous entraîne dans une épopée intemporelle et entêtante. Ne pas en dire plus, même la quatrième de couverture le respecte.

L'écriture est fluide, la maîtrise narrative fataliste mais non réductrice. le tout est un roman nerveux, bluffant, granitique et incarné à l'ambiance intense, glaçante, électrisante et imprévisible.

La corrosion du monde, la sagesse disséminée au vent, l'effondrement de nos valeurs, la recherche de l'essence même de notre humanité. Original, haletant, merveilleusement bien traduit, un auteur à suivre !
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Un livre postapocalyptique, comme il s'en écrit tant aujourd'hui, mais surtout une aventure humaine absolument originale dans des paysages qui le sont tout autant.
On fait connaissance avec Makepeace, shérif d'une ville fantôme, qui semble englué dans une ennuyeuse routine solitaire et des souvenirs d'une époque heureuse, dans une famille de colons très croyants venus s'installer avant sa naissance dans une région que n'arpentaient jusqu'alors que des autochtones.
Et puis, tout s'accélère et s'enchaîne : une rencontre, des voyages, d'autres rencontres, une captivité, une expédition dans une ville qui évoque Tchernobyl, des retrouvailles qui réveillent un passé douloureux...
On ne lâche plus ce roman magistral, qui réserve tant de rebondissements inattendus, et fait froid dans le dos car notre avenir de migrants climatiques pourrait bien se rapprocher de ce que décrit l'écrivain.
Les postfaces de l'auteur et d'Haruki Murakami éclairent la genèse et la réception de ce livre.
Précipitez-vous...
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Alors qu'est-ce qu'Au Nord du monde ? Une dystopie ? Un roman d'aventures ? Et bien les deux à la fois, et bien plus encore ! Nous sommes dans un western du futur, où Makepeace règne en shérif sur une ville déserte de Sibérie au doux nom d'Evangeline. Sa famille, comme tant d'autres, a quitté les Etats-Unis des décennies auparavant pour fuir le réchauffement climatique. Ces pionniers américains sont repartis de zéro, construisant de nouvelles villes tout en respectant les natifs et les ressources environnantes. Un renouveau quand le reste du globe continue sa perdition. Seulement voilà, l'humanité étant ce qu'elle est, les catastrophes sont inéluctables. Et c'est justement dans ce monde « d'après » que nous suivons notre personnage.  « le silence règne, désormais. La ville est plus vide que le paradis. Mais avant ça, il y a eu des moments si durs que j'accueillais presque avec gratitude une bonne vieille tuerie entre adultes consentants ».

Dans Au Nord du monde, vous traverserez des terres hostiles où « dix mois par an, le climat mord la peau », vous rencontrerez des Toungouses et des âmes déchues, et vous découvrirez la Zone, une ville aux faux airs de Pripiat mais vous partirez aussi sur les traces d'un mystérieux avion. Comme vous vous en doutez, il n'y a pas que les terres qui soient hostiles, les hommes également ! Il faudra alors rester sur vos gardes car l'ennemi est partout !

Ceci n'est que la partie émergée de l'iceberg, ce roman allant de rebondissements en rebondissements, je ne me suis jamais ennuyée et étant en plein visionnage de la série The 100, j'étais déjà bien dans le thème 😆!
Sincèrement, je ne pensais pas que j'allais être autant embarquée, compte tenu le nombre de romans post-apocalyptiques que j'ai pu lire et dont on nous sert depuis des années. Mais Marcel Theroux s'est approprié les codes avec un récit assez intimiste, au message écologique fort , et servi par un personnage central puissant et attachant. Ce monde « d'après » n'est finalement pas si éloigné de notre monde de demain ...
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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