Le fait misogynique, comme toute relation répressive , n'a que faire des bonnes volontés de Piotr, Jim ou Jacques. Il déborde cruellement les individus. Il fait partie des institutions, il sous-tend les structures mentales. On ne peut comprendre le malheur féminin si l'on ne tient pas compte d'abord de ce qu'il est : un phénomène communautaire, historique, général, mondial, une relation fondamentale entre la femme et le non-femme (la meilleure définition du mâle). Il affecte toute culture, et se traduit fortement encore dans l'inculture. Il oriente tous les rapports entre les sexes, et ceux des individus du même groupe sexuel entre eux. Il est à la fois le plus intime de notre particulier, et le plus commun de notre collectif. Il est l'air que nous respirons. Françoise d'Eaubonne.