Poète de la mémoire, De Quincey est aussi poète de la mort : il en a peur, il est horrifié par cette souffrance, par son image incarnée pour lui dans les cadavres de ses petites sœurs et d'au moins l'un de ses enfants ; mais en même temps il est séduit par le souvenir sensible de la coïncidence de ces deuils avec les ciels, les climats et les brises murmurantes des doux crépuscules d'été. C'est dans ce sentiment de poursuite et de fuite de la désintégration et du repos, dans cette madeleine funèbre proustienne - l'été et la mort - anticipée d'un siècle que l'opiomane imaginatif réussit, par l'écriture, à nous donner le meilleur de lui-même. (G. Giudici, p. 19)
(...) ce qui est au fond le vrai thème de De Quincey, par-delà tout le propos sur l'opium : la mémoire comme reconquête des images. (G. Giudici, p. 19)