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Citations sur La bibliothèque du Docteur Lise (32)

Je vais vous donner quelques titres. " Le Docteur invraisemblable" ?
Jusqu'à l'assassinat de l'éditeur Lebovici, il n' y avait pas de raison que je me procure plus d'un exemplaire du livre de Ramón Gómez de la Serna.Elle rit.Seulement,après ce coup- là, je me suis dit si jamais je le perds, je ne pourrai plus le ravoir.J'en ai donc enlevé trois d'un coup à la Librairie Tschann et plus tard deux autres sur les quais.Ramón Gómez de la Serna était médecin à Madrid.Humoriste, avant- gardiste, surréaliste, il a dû quitter l'Espagne de Franco au moment de la guerre, se réfugier au Mexique.(...)
On appelle le docteur
"Invraisemblable "pour des cas désespérés.


( p.43)
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Je pense à Varlam Chalamov, écrivain du goulag, enchaîne le docteur Lise.Je pense au moment où les livres l'ont abandonné. " Mes bibliothèques ", mince opus, décrit une régression provoquée par trop de misères accumulées. On perd les livres, on perd une part de son humanité, mais il en reste assez pour souffrir. En tout cas on perd la civilisation.
Chalamov va rencontrer un médecin du camp, et il retrouvera le goût des livres parce qu'elle comprendra, ce médecin, le grand besoin qu'il a de lire.Elle lui donnera un travail moins dur, qui laisse du temps.Habilité à balayer le dispensaire, au chaud, et à ramasser quelques restes à la cuisine, Chalamov sort peu à peu de la misère du camp pour redevenir un être humain à part entière, il est en quelque sorte ressuscité, et devient bientôt le plus précieux des aides- médecins.


( p.31)
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Il y a la guerre et il y a l'après-guerre, je dis.
On avait la médecine traumatique, et à dater de la Grande Guerre, la reconnaissance du traumatisme chez ceux qui sont passés par là, qu'ils aient été blessés ou pas.Georges Hyvernaud dépeint des gens brisés par la Seconde Guerre mondiale dans " Peau et les os".Des gens en pas bon état
Les privations nombreuses, à répétition, creusent une détresse sourde, forment une pathologie au bout du compte.Alfred Döblin montre ces phénomènes qui affectent le corps et tout l'être. Il était médecin militaire, et quel redoutable visionnaire.(...)
La médecine n'apparaît pas de façon significative dans les romans, Dõblin porte juste un regard extraordinaire sur les êtres.


( p.133)
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La poésie et la médecine, c'est pareil

(...) William Carlos Williams passe de la poésie à la médecine en continu.La médecine le repose. Exercer au fin fond de l'Amérique du Nord des années cinquante devait ressembler à un mixte de Faulkner et des westerns de série B. Quand dans le petit bled du Middle West on doit aller accoucher de jumeaux la femme obèse du sergent de ville dans la misère, le mec furibard avec des pistolets partout, le gourbi sombre puant l'alcool...Williams échappe plus d'une fois à des situations difficiles. Dans son
" Autobiographie", il dit encore: " La poésie et la médecine, c'est pareil." Oui, c'est pareil.Parce que ça ouvre.

( p.98)
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La poésie et la médecine, c'est pareil


L'autre jour à la radio, j'ai entendu dire que les grands livres sont des livres de bonté.


( p.97)
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Alors l'anthropologue comprend que cette dissémination d'ouvrages si appréciés, cette métastase de lecture, la façon d'avoir une bibliothèque et plusieurs et aucune tout en tenant tellement aux livres, en comptant tellement sur eux, ne recouvre rien moins que " le rêve de guérir ".Au-delà de l'exercice qui consiste à tenir la maladie en respect le plus longtemps possible, la bibliothèque joue contre la mort, à même hauteur, illusoire et alors ?


( p.192 )
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Certains livres, dis-je communiquent une impression de courage, d'un monde généreux.

( p.110)
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Comme Reverdy, mais du fond de sa cambrousse, immergé dans la verdure, Chauviré correspondait avec pas mal d'écrivains, il entretenait de vraies grandes amitiés littéraires. C'est beau, toutes ces correspondances entre écrivains.Leurs échanges forment une entraide dans la pratique de tous les jours.Ils ont bien raison de compter sur la littérature, nos deux gais lurons de la médecine. Alors bien sûr, c'est peut-être une tendance de certains caractères, mais je ne crains pas de vous le redire, la littérature permet à un certain type de médecin, dont je suis, de trouver une beauté à ce qu'il fait et de voir la beauté chez autrui, dans la présence si particulière du malade.


( p.187)
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Parce qu'un roman ce n'est pas seulement une histoire. Un grand roman, c'est parfois à peine une histoire. En ça je vous assure, la littérature m'assiste et ne cesse de me soutenir dans l'exercice de la médecine. Vous comprenez pourquoi Henri James a sa place parmi mes livres ? À cause de sa subtilité qui m'aide à entendre les gens.À côté de Tanizaki.

( p.153)
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En exergue

Stefan Zweig dit que les livres sont un monde disparate et dangereux. J'ajouterai que les livres c'est un monde qui ne nous trahit jamais.

Varlam Chalamov
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