Le chariot de desserts

Je pense que je porte bien ma quarantaine. En tout cas, je me sens bien plus épanouie qu’à vingt ans. Mieux dans ma peau, dans ma vie, plus féminine, plus lumineuse aussi. Je ne suis pas mince. Pas grosse non plus. Une silhouette élancée - je suis grande et en plus j’adore les talons qui font de si belles jambes - avec des formes. Ce qu’il faut où il faut… juste beaucoup trop de cellulite sur les cuisses. Pour le reste, tout-à-fait comestible. Il suffit de mettre des jupes jusqu’au genou, et le tour est joué. Ni vu, ni connu. Un visage quelconque si ce n’est ce sourire qui vient l’illuminer et de grands yeux bleus qui, j’espère, font également ombre à ce nez un peu trop présent. Et puis, en écho à ce sourire, je porte des couleurs vives.

Nous avons tous une part d’ombre en nous. Chacun, la sienne. Chacune, différente. Personne n’est parfait.
Mais, ta part de lumière est bien plus grande, tellement plus grande, tellement plus forte que ta part d’ombre et il n’y a pas de démons que tu ne saurais terrasser. Ne passe pas à côté de la vie par peur de tes démons.
La vérité, c’est que, quoi que tu en penses, tu es une belle personne (et j’espère que tu ne remets pas mon jugement en cause), c’est que la vie est belle, c’est que donner la vie est cher à ton cœur et que c’est tout simplement merveilleux.
Laisse la lumière reconquérir tes territoires d’ombre.

Je ne me sens pas coupable d'avoir envie de toi
C’est surtout de penser tout le temps à toi
Et ça, ça ne change pas, qu'on se donne l’un à l'autre ou qu'on reste virtuel
Quand on s'est marié, on a parlé avant.
Elle m’a fait comprendre qu’être fidèle était important pour elle.
Mais ce qui était surtout important, c’était de tout faire pour rester ensemble.
J'ai dit oui, pour moi aussi.
Aujourd'hui, je me retrouve à penser à toi
Je ne crois pas que je me sentirais coupable de te faire l'amour
Un matin, un midi, un après-midi
Mais, un soir, oui.

Pour la première fois de ma vie, je désire quelqu’un d’une manière incontrôlable et, même si mon mariage n’est plus ce qu’il était, c’est un sacro-saint mythe, un pilier de mon monde bien-pensant qui est en train de se casser la gueule… et au lieu de tenir l’édifice vaille que vaille, je suis en train de le laisser glisser sans rien faire… Mais non… c’est bien pire encore… je ne dois pas m’en cacher à moi-même… je ne suis pas un simple spectateur… je donne bien la réplique à Pierre dans cette histoire…

La personne que j’admire le plus s’appelle Anne. C’est une femme intelligente, positive et souriante qui, à présent, se bat quotidiennement avec l’Alzheimer précoce mais ravageur de son mari. J’admire son abnégation, sa force et ce sourire constant dont elle ne se départ jamais. J’aspire à faire preuve d’autant de qualités humaines. Mais il est évident que je ne veux pas sa vie.