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Citations sur 1275 âmes / Pottsville, 1280 habitants (202)

Il a plu durant la nuit et j’ai assez bien dormi, comme toujours quand il pleut. Ce matin vers dix heures, pendant que j’expédie un deuxième petit déjeuner, vu que j’ai pas mangé grand chose en me levant, à part trois ou quatre œufs, des crêpes et des saucisses, Rose Hauck me téléphone.
Elle essayait de me contacter depuis un bout de temps déjà mais c’était toujours occupé à cause de Myra qu’arrêtait pas de cancaner sur Sam Gaddis. Myra lui fait la conversation une ou deux minutes, puis elle me la passe.
– Dis donc, Nick, j’ai bien peur qu’il soit arrivé quelque chose à Tom, me dit Rose, comme si elle n’était pas au courant. Son cheval est rentré sans lui, ce matin.
– Pas possible ! Tu crois que je devrais commencer à le rechercher ?
– Ben, euh … je ne sais pas trop, Nick. Si Tom n’a rien, il pourrait la trouver mauvaise que j’envoie le shérif après lui.
À quoi je réponds que c’est sûr et certain. Tom, il aime pas bien qu’on se mêle de ses affaires. Peut-être qu’il se sera abrité quelque part en attendant que la pluie cesse et que ça sèche un peu, avant de rentrer ?
– Oui, ça doit êt’ ça, elle dit, en feignant le soulagement. Probable qu’il n’avait pas de couverture pour la jument ; c’est pour ça qu’il l’aura renvoyée toute seule.
– Probable, oui. Après tout, il ne t’avait pas dit qu’il rentrerait hier soir, si ?
– Non, non. Il ne me dit jamais combien de temps il compte rester absent.
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Alors, peut être, si je reste dans le droit chemin, en bon croyant, sans faire de mal à autrui sauf si c'est pour son bien ou pour le mien, ce qui revient pratiquement au même, eh bien, tous mes autres problèmes vont sans doute s régler aussi facilement que celui-ci.
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J’ai l’impression que le destin me gardait une chienne de son chien, comme on dit. Toute ma vie, j’ai couru la gueuse, sans me soucier du fait que ce qui a un cul à une extrémité a des dents à l’autre bout, et à présent, c’était mon tour d’être mordu.
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Je ne lui en veux plus autant qu’avant, parce que j’ai vu beaucoup de gens assez semblables à lui. Des gens qui cherchent des réponses faciles aux grands problèmes. Des gens qui tiennent les Juifs ou les Noirs pour responsables de toutes les calamités qui leur tombent sur la tête. Des gens incapables de comprendre qu’un nombre incroyable de choses vont forcément mal tourner dans un monde aussi vaste que le nôtre. Et s’il existe une explication à cet état de fait – et il n’y en a pas toujours – eh bien, elle n’est sans doute pas unique, car dans ce cas on peut trouver des milliers de réponses possibles.
Mais voilà comment il était, mon père – semblable à ces gens-là. Ils achètent un livre quelconque écrit par un type qui n’en sait pas plus long qu’eux sur quoi que ce soit (sinon il n’aurait pas besoin de pondre un bouquin), et sa lecture est censée leur donner toutes les solutions. Ou bien ils s’achètent une boite de pilule. Ou ils disent que ce sont les autres qui créent tous les problèmes, et que la seule chose à faire, c’est de se débarrasser d’eux. Ou ils affirment qu’il faut déclarer la guerre à un autre pays. Ou…Dieu sait quoi encore.
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(...), j'en ai connu pas mal de son espèce. De ceux qui cherchent une solution facile aux problèmes compliqués. De ceux qui mettent leurs ennuis sur le dos des Juifs ou des gens de couleur. Qui ne sont pas fichus de comprendre que, dans un monde comme le nôtre, c'est forcé qu'il y ait des trucs qui ne tournent pas rond. Et en admettant qu'il y ait une réponse à la question de savoir pourquoi c'est comme ça (et il n'y en a pas toujours), eh bien, ce n'est probablement pas une seule, mais mille réponses .
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- Ecoute, Rose, pas maintenant, mon chou. On est déjà dimanche matin.
- Qu'est-ce que tu veux que ça change, qu'il soit dimanche ou lundi ?
- Mais...mais c'est pas bien. Ça ne se fait pas , de forniquer le dimanche matin. Penses-y une minute et tu verras que j'ai raison.
Rose me répond que c'est pas y penser, qu'elle veut, c'est le faire.
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- Dis donc, ma cocotte, je lui fais, on ne devrait pas attendre un peu ?
- Attendre ? Pourquoi foutre ?
- Ben, écoute... Tu viens juste d'être déclarée veuve, officiellement... Ça me paraît pas très convenable de se fourrer dans les draps avec une femme qu'est veuve depuis à peine une heure.
- En voilà une affaire ! Tu couchais bien avec moi avant que je le sois, veuve, non ?
- D'accord. Mais ça tout le monde le fait. C'est une manière de rendre hommage à une personne du sexe. Mais là, quand une femme a même pas eu le temps de pisser après son deuil, c'est de l'irrévérence pure et simple. Je veux dire qu'après tout, ça existe , les convenances ; quelqu'un de comme il faut, il s'en va pas sauter sur une veuve flambant neuve, pas plus qu'elle ne va se laisser sauter dessus...
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C'est grand comment, au juste ?
- Ben, ma foi, y a un écriteau juste à l'entrée du pays qui dit : 1275 ha., alors ça doit être à peu près ça . 1275 âmes.
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C’est pas que je sois antipathique à tout le monde, notez
bien. Il y a même un tas d’anciens camarades de classe qui me connaissent comme un brave bougre toujours prêt à rendre service à condition que ça ne lui revienne pas trop cher ou que ça ne déplaise pas à quelqu’un d’autre. Mais j’ai l’impression de ne plus avoir autant d’amis que dans le temps. Même ceux que j’ai favorisés le plus, ceux-là surtout, m’ont l’air de s’être refroidis avec moi. Comme s’ils m’en voulaient de ne pas leur avoir serré la vis ! Et je ne vois pas très bien ce que je pourrais y faire – vu que c’est pas dans mes habitudes de faire grand-chose – ni comment je vais pouvoir assurer ma réélection. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut que j’agisse. Ou alors que je dégotte une astuce entièrement nouvelle. Sinon, je me retrouverai en chômage d’ici l’automne.
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Eh ben, mes enfants, je devrais l’avoir belle. Être peinard,
ce qui s’appelle. Tel que vous me voyez, je suis le shérif en chef du canton de Potts, et je me fais pas loin de deux mille dollars par an – sans compter les petits à-côtés. En plus, je suis logé à l’œil au premier étage de l’immeuble du tribunal, et il faudrait être bougrement difficile pour pas se
contenter de ça : il y a même une salle de bains, ce qui fait que j’ai pas à me laver dans une lessiveuse ni à patauger jusqu’au fond du jardin pour aller aux cabinets, ce qui est le cas de la plupart des habitants de ce pays. Moi,
mon paradis, je peux dire que je l’ai sur terre. Un vrai filon, que je tiens là, et pourquoi je continuerais pas à faire ma pelote, du moment que je m’occupe de mes oignons et que je prends bien garde de n’arrêter personne, à moins que je puisse pas faire autrement – et encore, à condition que ça ne mène pas loin !
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