Lorsque la bibliothèque était fermée et que le gardien de nuit s'était endormi dans son grand fauteuil, les étagères s'animaient. Des portes et des apparaissaient au dos des livres, des lumières s'allumaient, des voix s'échappaient d'entre les pages.
Il se glissait le long d'étagères contenant des ouvrages ayant visiblement beaucoup servi : histoires de cow-boys, livres en braille étrangement silencieux, plans de cités perdues.
Par une porte dérobée il conduisit Peter dans un jardin chinois. Le garçon n'avait jamais rien vu de plus beau. Une brise légère faisait frémir des arbres délicats. Leurs fleurs tombaient dans des bassins d'eau limpide où des poissons nageaient en silence.
Une caille chinoise picorait la terre entourée d'une nuée de papillons aux couleurs éclatantes. Peter aurait bien aimé prendre le temps de s'arrêter pour admirer ce merveilleux jardin. Mais le vieil homme poursuivait son chemin.