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Critique de BillDOE


Earl Thompson est mort en 1978, à l'âge de 47 ans d'une rupture d'anévrisme. Son roman « Un jardin de sable » est le premier tome d'une trilogie. Il parait en 1970 et l'auteur s'est largement inspiré de sa propre vie. Il raconte la jeunesse de Jacky jusqu'à son enrôlement dans la marine américaine à l'age de 14 ans.
Ses grands-parents, John MacDeramid et « Madame Mac » sont des fermiers qui peinent à boucler les fins de mois. En 1931, naît leur premier petit fils, Jacky. Sa mère, Wilma, accouche sur la table de la cuisine. Son père, Odd, est en prison à ce moment-là. Il ne sortira que pour partir chercher du travail loin de sa famille et mourir dans un accident de voiture en compagnie de Miss Wichita 1933.
Dans cette Amérique pauvre, la vie paysanne est dure et la ferme des grands-parents est rapidement vendue, jetant sur la route toute la petite famille.
« Un jardin dans le sable » est l'histoire d'une tragédie, pleine de rebondissements et racontée avec un humour corrosif et sans filtre. La cocasserie des situations n'a d'égal que le malheur des circonstances. C'est une éternelle course après le dollar qui assure la pitance quotidienne, dans laquelle vont être plongés Wilma et Jacky. le lecteur n'aura de cesse de sortir son mouchoir, bien plus pour essuyer des larmes de joie et de rire que pour sécher un torrent de pleurs. Avec la complicité de Bill, le beau-père de Jacky, ce dernier va rapidement apprendre tous les travers que nécessite la vie à la cloche de bois pour s'en sortir : mensonge, vol, escroquerie, prostitution, sexualité débridée et bien d'autres choses répréhensibles encore, mais qui donnent tout le piquant à cette épopée. L'alcool est le remède à bien des maux.
Le roman d'Earl Thompson est un fabuleux mélange de « la conjuration des imbéciles » de John Kennedy Toole (écrit en 1961 et publié en 1980) et du « Petit arpent du bon Dieu » d'Erskine Caldwell (paru en 1933). On y retrouve les mêmes ingrédients qui font de cette histoire loufoque un monument de la littérature américaine, une incontournable oeuvre et un moment de lecture particulièrement savoureux. On se demande même comment, dans une Amérique puritaine, où la pudibonderie est une seconde nature, une telle histoire a pu être éditée.
Préface de Donald Ray Pollock.
Traduction de Jean-Charles Khalifa.
Editions « les grands animaux » Monsieur Toussaint Louverture, 752 pages.
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