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3,28

sur 243 notes
Est-ce le temps de la sorcière, de Loftur et du heaume de terreur en Islande ? Ou plutôt le temps de la drogue, des tensions immigrés/islandais et du fric ? Un peu des deux, mon capitaine, si on en croit Arni Thorarinsson et son héros Einar.

Sans être révolutionnaire ou inoubliable, cette enquête sociale et criminelle du journaliste à Akureyri m'a bien plu. Elle m'a fait voyager dans un pays tiraillé entre la société moderne mondialisée et la culture islandaise traditionnelle et âpre, et rencontrer un héros attachant et humaniste caché dans un costume d'ours ironique. Si ses petites habitudes loufoques avec sa perruche ou son rédacteur en chef à Reykjavik prêtent à sourire, sa tendresse et sa générosité mal dissimulées sont plutôt touchantes.

Comme souvent dans les polars nordiques un peu lents, c'est l'ambiance et les personnages qui constituent l'essentiel, bien plus que les faits eux-mêmes. Là, ça fonctionne, ça donne même envie de continuer avec Einar ailleurs en Islande... et ça nous change bien d'Erlendur et Indridason ! C'est donc une jolie découverte pour moi, faite dans le cadre du Challenge Thrillers et Policiers Scandinaves.
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Einar, reporter pour le Journal du Soir de Reykjavik, a été prié, par sa hiérarchie, d'aller soigner son alcoolisme et son sale caractère en province. le voilà donc à Akureyri, dans le nord de l'Islande pour y ouvrir une antenne locale. Dans son exil, il est accompagné par Joa, une sympathique photographe et par Asbjörn, plus ou moins répudié lui aussi et en tout cas déchu de son poste de rédacteur en chef. Pour Einar, le choc est rude: il a laissé sa fille dans la capitale, il déteste travaillé avec Asbjörn, il se défend de boire une goutte d'alcool et il s'ennuie dans une région plutôt calme. Réduit à rendre compte d'évènements banals, comme les bagarres alcoolisées du samedi soir ou le spectacle théâtral monté par les élèves du lycée, Einar tourne en rond. Pourtant, deux faits divers vont le sortir de sa torpeur: le décès accidentel d'une femme lors d'une excursion d'entreprise et la disparition inquiétante de Skarphedinn, le jeune homme qui tenait le rôle titre dans "Loftur le sorcier", la pièce choisie par le lycée.


Quels sont les évènements qui ont amené Einar à cet exil forcé? Que s'est-il passé avec sa fille lors de leurs dernières vacances à l'étranger? Pourquoi Einar a-t-il décidé d'arrêter de boire? Toutes ces questions (et bien d'autres) ne trouveront pas de réponse dans ce livre puisque l'éditeur a décidé, sans me consulter, de publier le quatrième roman de la série, faisant fi du passé d'Einar et du respect du lecteur. Je râle surtout pour le principe puisque finalement cela ne gêne pas trop la lecture. Je cueille Einar au départ de sa nouvelle vie et c'est à partir de là que je vais désormais le suivre. Assidûment qui plus est! Parce qu'Einar est le genre de personnage que j'aime particulièrement, caustique, sarcastique, jamais avare d'un bon mot, quitte à blesser son interlocuteur. Adepte de l'humour un peu vachard, le journaliste savoure spécialement les coups de fil de son nouveau rédacteur en chef qu'il aime remettre à sa place. Mais derrière son flegme désabusé, Einar est aussi un coeur tendre sensible au chagrin d'une mère qui a perdu sa fille, à celui d'un frère en deuil et même, à son corps défendant, enclin à revoir son jugement sur son collègue Asbjörn. D'autant que le brave homme est l'ami d'enfance du commissaire de la ville, source potentielle d'informations.
Mais outre des personnages bien campés et un humour certain, Arni THORARINSSON nous fait aussi découvrir une autre Islande, une île qui, bien qu'isolée, n'est pas épargnée par la mondialisation et ses conséquences souvent néfastes, une nation qui oscille entre xénophobie et intégration, une société partagée entre modernité et traditions, entre le matérialisme et la magie.
J'ai donc passé un excellent moment avec cet écrivain que je découvre et que je compte relire dès que possible.
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Bon, ce fut un peu laborieux, surtout la dernière centaine de pages, mais j'en suis venu à bout. L'intrigue se dilue dans la description de la vie quotidienne à Akureyri, deuxième ville d'Islande par sa population. Il ne se passe pas grand-chose, mais c'est là qu'ont été envoyés un journaliste et une photographe pour créer un bureau d'un journal du soir dans ce Nord perdu. Ils vont être confrontés à plusieurs meurtres qu'ils vont parvenir à élucider. Mais c'est surtout le prétexte pour l'auteur de délocaliser un peu l'action des polars islandais dont une bonne partie se déroulent à Reykjavík, la capitale. C'est bien enlevé même si les intrigues s'étirent un peu. On se croit vraiment dans cette partie de Islande, loin de tout. J'aurai peut-être préféré un peu plus de tenue dans l'écriture mais ne boudons pas notre plaisir.
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Il est illusoire de vouloir connaitre la culture d'un pays en ne lisant que des romans policiers actuels...

Après avoir abandonné Erlendur, le héros d'Arnaldur Indridason toujours torturé par les fantômes du passé, je change d'auteur et me voilà avec Eilar, un journaliste qui est muté à cause de son penchant pour l'alcool dans une petite ville du Nord de l'Islande , Akureyri .

Nouvellement sobre donc, en couple avec une perruche , Einar cherche le bon article, celui qui le fera peut-être revenir en grâce à la capitale , et il se penche sur deux faits divers : la mort accidentelle de la femme du patron d'une petite boite lors d'une sortie "aventure " avec les salariés de l'entreprise et la disparition mystérieuse d'un brillant étudiant à la veille de la représentation d'une pièce intitulée Loftur le sorcier et dont il tenait le rôle principal.

C'est très lent , l'action ne débute vraiment qu'après une centaine de pages et même si on sent toujours le poids de la tradition qui demeure ancrée dans la mémoire des Islandais , c'est surtout , et ce, malgré l'éloignement de l'ile et la taille réduite de sa population , les problèmes de la mondialisation avec une certaine perte d'identité, l'arrivée d'immigrés, la drogue et la futilité de l'immédiateté qui domine dans ce roman.

Mieux vaut pour s'imprégner de l' ambiance d'un pays se plonger dans ses racines plus anciennes et j'ai été beaucoup plus emballée par des romans comme la Tristesse de l'Ange de J.K Stefansson , Karitas de K M Baldusdottir et La Lettre à Helga de B Birgisson où , dans ces histoires centrées sur la vie des marins ou des paysans d'autrefois j'ai vraiment ressentie la magie de ce pays et la forte empreinte de sa culture , d'ailleurs les Islandais que l'on croise actuellement sont fiers de leurs origines : ils ont raison , c'est un très beau pays au riche passé !
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Je plonge dans l'univers noir de l'Islande. Les noms sont imprononçables, les lieux exotiques à s'y perdre sans un guide pour vous diriger vers les bons troquets. Noir comme un polar, Sombre comme la nuit.

Le Temps de la Sorcière, c'est découvrir avant tout cette terre islandaise, tout au Nord de la « Terre de Glace ». C'est comprendre la société islandaise, parler avec le peuple et affronter les difficultés d'un monde moderne.

Le Temps de la Sorcière, c'est certes un polar, mais c'est aussi un roman noir bien ancré dans la société. La peur de voir la langue islandaise disparaître au profit de l'anglais semble être une préoccupation importante de l'ancienne génération (et en temps qu'écrivain, Arni Thorarinsson transcrit ses profondes inquiétudes). Les jeunes islandais ne savent plus parler qu'en mêlant à leur conversation quotidienne des bribes de mots dans la langue de Shakespeare, la poésie en moins. Rares sont devenues les phrases ne finissant par un fameux « Bullshit » ou « Fuck You ». Les campagnes dans le Nord voient leurs forces vives se vider au profit de la région de Reykjavik, et un afflux massif d'immigrés dans ces régions n'est pas sans poser de problèmes. L'Islande a de tout temps été une terre d'accueil pour les étrangers, l'islandais de pure souche n'existe pas vraiment. Pourtant, l'intégration de ces nouveaux arrivants n'est plus aussi aisée que dans le passé, sans comprendre véritablement les raisons.

Le Temps de la Sorcière, c'est également s'immiscer dans les traditions celtes, de découvrir les symboles runiques et de croire aux légendes nordiques. Dans un pays où les elfes continuent à garder une notoriété importante dans les croyances des islandais, je découvre qu'il n'y a pas que la sorcellerie de Harry Potter pour émouvoir les peuples. Il faudra dorénavant compter sur Loftur le sorcier et croire ainsi au pouvoir du Heaume de Terreur.

Au début du roman, je me suis presque persuadé qu'il fallait que j'arrête les polars. Ce genre littéraire ne m'appartient plus, et j'y prends de moins en moins de goûts, au fil des ans. La passion s'étant estompée, à quoi sert que je continue ces lectures, alors que tant d'autres m'attendent. L'Islande est un joli pays, et une destination touristique alléchante. Je pourrais donc me contenter de lire les guides de voyages, en guise de découvertes au lieu de romans noirs. Les patronymes sont à rallonge, et il est difficile de ne pas s'y perdre. Pourtant, au fur et à mesure de l'enquête de notre journaliste et protagoniste Einar sur la disparition d'un jeune islandais, vedette d'une nouvelle pièce de théâtre sur Loftur le sorcier, ou sur la mort accidentelle d'une mère de famille lors d'une expédition commando dans le style « comment renforcer les liens et souder une équipe au sein de l'entreprise », j'ai pris énormément de plaisir à suivre de près ces investigations. Je me retrouve immiscé à la fois dans la réalité quotidienne de l'Islande mais aussi dans ses légendes d'antan, ses croyances aux elfes et ses souvenirs de vikings. Finalement et épisodiquement, je suis apte à poursuivre quelques investigations supplémentaires, dans le monde de la nuit noire, dans l'univers des polars, surtout si ces derniers ne se contentent pas de relater uniquement les faits meurtriers d'une société malade.
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Nous quittons Reykjavik, pour Akureyri, afin de retrouver Einar, un journaliste mis en quarantaine, pour suivre pas à pas ses incursions dans la société islandaise. A la découverte d'un univers rock 'n' roll et bardé d'humour!
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Premier roman traduit en Français de la série d'Einar.
Einar journaliste, alcoolique en pause part dans le nord de l'Islande en compagnie de Joa sa photographe.

Mais que ce passe-t-il ? Un chien disparaît, une mort accidentelle mais qui ne semble pas si accidentelle que ça, des adolescents qui meurent... Bref finalement, la vie de notre journaliste ne va pas être de tout repos dans ce "grand nul part "...

Un début que j'ai trouvé plutôt lent, bon il faut tout posé mais j'ai quand même trouvé certaines longueurs.... Mais j'ai malgré tout poursuivit, et j'ai bien fait 😊
Car c'est sur ça demande du temps mais une fois bien lancé ça monte crescendo ! On veut savoir où l'auteur veut en venir, comment tout est lié et si c'est vraiment lié ? Mais alors qui ? Pourquoi ? Comment ? Et là on poursuit avec Einar notre quête de savoir !

Un bon roman, avec des touches d'humours, des personnages relativement attachants... Un livre qui a su me transporté et en plus qui est original par ce côté où c'est un journaliste...
Bref notre aventure n'est pas terminée 😊☠🔪
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Une femme qui tombe d'une embarcation, un chien perdu, une bataille qui éclate entre des Islandais et des immigrés, un jeune acteur de théâtre qui disparait, un trafic de drogue...Dans un pays où pourtant tout semble calme, le journaliste Einar devra résoudre tous ces problèmes, à sa manière et en tant que journaliste. Cela change un peu des policiers!
Bien qu'Islandais comme Indridason, Thorarisson a trouvé son style, différent mais tout aussi agréable à lire.
On se trouve plongé dans cette Islande dès les premières pages.
Seul petit reproche: tous ces noms à rallonge Islandais imprononçables!
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Le temps de la sorcière est le premier roman traduit en français de Arni Thorarinsson, mais c'est en fait son quatrième roman avec Einar pour personnage principal. Einar est journaliste, tout comme l'a été Arni Thorarinsson. Je suppose que les intrigues des précédents romans de la série étaient situées à Reykjavik, car dans le temps de la sorcière Einar vient d'être muté d'office à Akureyri, une petite ville portuaire dans le Nord du pays. Une agence vient d'y être créée pour le Journal du soir dont il est le correspondant sur place. Il doit y collaborer avec Asbjörn Grinsson, qui a la responsabilité commerciale de l'agence, et provisoirement avec Joa, une photographe. Comme Einar ne connaît pas sa nouvelle région, ni la province islandaise en général, il est pour le lecteur un guide parfait.

Le personnage d'Einar est bien sûr sympathique. Comme beaucoup de ses collègues, héros récurrents de séries policières, c'est un solitaire. Il est séparé de sa femme et père de Gunnsa, une adolescente de quinze ans. Celle-ci est vraiment le centre de la vie d'Einar, qui ne semble vivre que pour ses visites. Mais elle en est à l'âge où l'on préfère passer ses vacances avec ses copines ou son petit ami plutôt qu'avec papa ou maman. Einar est donc contraint de rester seul dans sa nouvelle ville et d'y cohabiter avec Joa et une perruche livrée avec l'appartement.

« Un roman noir plein d'humour, de vivacité et de suspense » disait la quatrième de couverture de l'édition grand format. Pourtant, s'il y a bien un peu d'humour, il n'y a pas vraiment de suspense et surtout pas la moindre vivacité dans ce roman d'une lenteur incomparable. En dépit d'une sympathique galerie de personnages et d'une description ironique de la société islandaise et de sa jeunesse, le roman est laborieux et l'on s'y ennuie ferme.
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Je ne connaissais de l'Islande qu'Arnaldur Indridason dont je suis les enquêtes de son commissaire fétiche, Erlandur Sveisson, toujours avec beaucoup de plaisir. Depuis trois mois maintenant, je participe au Challenge d'Emmanuelle (http://meslectures-emmanuelle.blogspot.be/2013/03/petit-challenge-thrillerspoliciers.html?showComment=1367772964784#c5078747816686151159) qui consiste à lire 6 (voire plus) thrillers ou polars scandinaves sur une durée de 6 mois. Lors du premier bilan, en avril, j'avais été séduite par la chronique d'une lectrice pour le livre "Le dresseur d'insecte" d'Arni Thorarinsson. En discutant un peu avec elle, elle m'avait conseillé de lire son premier livre "Le temps de la sorcière". C'est désormais chose faite et je dois bien avoué que je ne regrette pas du tout cette lecture qui m'a beaucoup plu. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et je ne voulais pas faire de comparaisons avec les livres d'Indridason puisque les deux auteurs viennent du même pays, mais j'ai tout de même constaté une similitude entre les deux plumes : les histoires sont très très lentes. Si vous chercher du rythme, vous pouvez passer votre chemin. Bizarrement, cette lenteur me plaît assez, sans doute parce qu'il s'agit d'un polar et non d'un thriller, où là, j'ai besoin que ça bouge. Dans "Le temps de la sorcière" nous faisons connaissance d'Einar, un reporter muté dans une ville du Nord de l'Islande afin de booster les ventes du "Journal du soir" dans cette partie du pays. Autant dire qu'il faut s'accrocher!!! En effet, la majeur partie de l'économie du pays est centré sur la capitale, Reykjavik. Que peut-il bien se passer alors d'intéressant dans le Nord, à Akureyri, hormis les disparitions de chiens et la présentation de la future pièce de théâtre du lycée? Pourtant, quelques faits divers vont entraîner Einar dans une enquête minutieuse sur la jeunesse locale. Je me suis biensûr demandée quels liens il pouvait y avoir entre plusieurs faits divers qui au premier coup d'oeil n'avaient aucunes similitudes. J'ai donc suivi avec beaucoup d'intérêt les investigations d'Einar, un journaliste peu atypique, qui vit avec une perruche. Ce personnage m'a beaucoup plu. J'ai aimé son humour, ses prises de bec et de risques, ainsi que son obstination à connaître la vérité entre les différentes affaires. L'histoire est intéressante malgré les noms toujours aussi ardus des Islandais, pour moi petite Française, mais c'est le caractère bien trempé de ce personnage qui finalement a été le vrai coup de coeur de ce polar, et m'a donné envie, vous l'aurez compris, de lire d'autres livres d'Arni Thorarinsson...
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