Je ne connaissais rien de cet auteur, Arni Thorarinsson, connu, semble-t-il, pour écrire des polars, des romans noirs.
Ici Le crime n'est pas un polar, c'est un court récit, un roman noir cependant, le suspens porte la narration à deux niveaux. Un secret gardé pendant dix ans nous est révélé au milieu du récit, et dix ans plus tard, nous nous demandons jusqu'au vertige qui s'ouvre devant les protagonistes, comment ceux-ci vont faire avec ce secret qu'ils avaient décidé de révéler quelques années plus tard.
Dix ans auparavant, ils étaient heureux, elle et lui s'étant épris d'un amour fusionnel à l'université de Reykjavík. Frida naquit de cet amour. Tous les trois étaient heureux, une famille heureuse, jusqu'au jour où une révélation vint ébranler ce bonheur et transformer leur vie en cauchemar insurmontable.
Elle et lui ont décidé de tout cacher, surtout pour leur fille, Frida, mais se sont engagés à lui parler le jour de ses dix-huit ans.
Entre temps, ils se sont séparés, ont divorcé, Frida a été recueillie chez les grands-parents maternels. La douleur s'est emparée de leur destin, l'alcool et la drogue sont venus jeter du feu au désespoir de la mère. Sans doute l'amour a continué dans les zones souterraines où nous n'avons pas accès...
Tous les trois ont attendu ce jour fatal et craint en même temps sa venue.
Les premières pages sont effroyables, nous montrent la déchéance, le gâchis, l'effondrement, ce que peut être une vie délabrée, une sorte de cauchemar où survivre n'a plus aucun sens.
Frida leur fille est en révolte, essaie de survivre elle aussi à sa manière, de tenir à l'écart ses parents, elle les hait autant qu'elle les aime. Elle vit loin d'eux, indépendante depuis l'âge de quinze ans, entourée de ses amis.
Tout tient autour de cette journée fatale, une journée printanière comme tant d'autres à Reykjavík.
Mais voilà, ce jour est venu, il est là, celui des dix-huit ans de Frida.
Ce récit très court est non seulement touchant, mais bouscule comme une tempête, dans ce récit concis ont sont concentrées des vagues d'émotions prêtes à franchir les digues. Ce texte est d'une violence presque insoutenable à certains moments et à d'autres moments, on s'émeut d'une histoire d'amour qui rayonne, éclaire les pages, éclaire les pas si sombres des personnages, tente de les guider comme il est possible de le faire.
Car il en faut de la lumière ici, une sacrée cargaison...
Une lettre écrite par la mère de Frida, se dévoile au fil des pages du récit, poignante, qui va nous guider jusqu'à son dénouement. Nous retenons notre souffle jusqu'au bord du vertige.
Ce texte m'a profondément touché pour plusieurs raisons. Sans doute parce qu'il s'agit d'une très belle histoire d'amour, mais pas uniquement...
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Reykjavik sous un soleil printanier,
Les touristes sont transparents sous leurs parkas ou leurs imperméables
Et les autochtones sont jambes nues, même si ils ont la chair de poule !
De très belles tournures,
Pourquoi faire de la psycho, juste pour aider ceux qui sont malheureux, et la réponse magistrale, la seule chose dont ils ont besoin c'est d'être amoureux de quelqu'un d'autre qu'eux mêmes.
Difficile de parler de mes sentiments sur ce livre sans dévoiler ce qui en fait l'intrigue et mérite notre réflexion !
Le livre "Islendingabók", traduit par "Le livre des Islandais", existe depuis longtemps, un site depuis peu et grande nouveauté, une application androïde.
Nous sommes très loin d'un roman policier, tel qu'Arni a l'habitude de nous présenter.
Nous sommes devant un fait de société raconté avec beaucoup de sensibilité et d'émotion.
N'oublions pas que ceux qui parlent de tabou, sont l'église, le législateur, le parlement.
Avant de raconter n'importe quoi, avant de juger, rappelons nous cette simple histoire,
Simplement une très belle histoire d'amour.
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