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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec ce roman policier, le mystère commence dès l'auteur dont le pseudonyme dissimule deux auteurs anonymes associés... contre le crime. Ou plutôt contre les crimes de guerre car il est ici question de l'Algérie et des atrocités qui y furent perpétrées, notamment sur les civils, pendant la décolonisation.

Nancy, de nos jours.
Le lieutenant de police criminelle Philippe Andreani est sur la sellette à cause de ses méthodes parfois un peu trop expéditives qui ne s'encombrent pas tellement des procédures. Contraint à passer une analyse psychologique avec la séduisante Francesca Rossini, l'inspecteur un peu paumé qui a tout pour s'attacher rapidement l'affection du lecteur, va, de fil en aiguille, se laisser dompter tout en levant un lièvre d'importance. La suspension n'est peut-être pas pour tout de suite...

Une plume agile et facile à suivre, des enchaînements qui s'emboîtent bien, des pages qui se tournent toutes seules, "Un travail à finir" se laisse lire avec plaisir. Les personnages sont attachants et plutôt crédibles, j'ai seulement regretté un rythme souvent brusque et un dénouement trop vite amené.

Une sympathique découverte néanmoins qui donne davantage dans le réalisme cru que dans le gore, c'est reposant à l'heure des thrillers sanguinolents. Si cet opus est le premier volet d'une série, comme cela semble être le cas, il est probable que je recroise un de ces jours le chemin de Philippe Andreani et de son co-équipier, Laurent Couturier.


Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Ab esse ad posse valet, a posse ad esse non valet consequentia.
Je traduis ? Ah, vous n'aviez pas pris l'option latin au collège ou vous avez oublié toutes vos déclinaisons ? Bon, allez, pour une fois, j'accepte de m'y coller : alors, traduction (ou plutôt résumé) : « De la possibilité d'une chose, on ne doit pas conclure à son existence. »
Celui qui exprime ces sages paroles (et tant d'autres, en latin, s'il vous plaît) est loin d'être professeur au Collège de France, non, il s'appelle Pierre Timonier, il tient un bar et on les surnomme (lui et son bar) « Le Grand Sérieux ».
Il aime discuter de la marche du monde avec un certain inspecteur de la Brigade criminelle qu'il appelle « commissaire » : Philippe Andreani. Vingt-deux ans de carrière, une tonne d'enquêtes menées à bien, des dossiers bossés à fond. Bref, le flic parfait.
Sauf que, depuis peu, rien ne va plus pour Andreani : dans une affaire récente, il a sorti son flingue trop vite et a tiré sans sommation. Une sale histoire de dealer impliqué dans des affaires sordides et qu'il fallait impérativement coffrer, sinon, il repartait dans la nature. Faute professionnelle. C'est vrai qu'il a pris la mauvaise habitude des « raccourcis » ces derniers temps : faire ce qu'on a à faire, « simplifier la procédure » sans demander l'autorisation de Pierre ou de Paul, simplement parce que sa conscience lui dit qu'il faut agir et vite.
« Beatus homo qui invenit sapientiam… » lui lance Grand Sérieux en lui servant un verre de vin… accompagné d'une bonne leçon de bonheur via la sagesse.
Son chef, le commissaire divisionnaire Berthaud, est maintenant à deux doigts de le virer. En attendant, il l'a mis sur la touche et lui a collé sur le dos une psy qui doit juger de sa capacité à rester dans le métier.
Andreani n'est pas du genre à attendre gentiment qu'on ait fini de lui poser des questions. Il sait ce qu'il risque, mais impossible pour lui de ne pas dire ce qu'il a à dire. Quitte à se réfugier après dans l'alcool et le jazz, façon à lui de se vider la tête.
Bref, il est plutôt tendu en ce moment, notre Andreani. Tendu et désoeuvré puisque tant qu'on ne sait pas s'il est capable d'assumer son boulot, aucune affaire ne lui sera confiée.
C'est peut-être pour cela que, lorsque sa fille, Lisa, qui fait son service civique dans une maison de retraite lui raconte qu'un vieil homme sans numéro de sécu vient de mourir, ce petit détail retient toute son attention. Il passe voir le seul type au monde qu'il supporte et qui le supporte à peu près : son collègue Couturier. Est-il possible qu'en France, à notre époque, un homme puisse ne pas avoir de numéro de sécu ? Couturier trouve ça bizarre lui aussi. Il va soumettre cette question à « sa théorie du hasard et des phénomènes aléatoires » et quand il aura une réponse, il rappellera.
Pendant ce temps, Andreani file à la morgue et demande au légiste Legast (à l'humour à deux balles) de jeter un petit coup d'oeil sur le cadavre du vieux. Étrange, ce tatouage qu'il porte sur la nuque : « SO. 3-02. AB+ ».
Et c'est loin d'être la seule chose étrange que Legast va découvrir…
Ils sont deux derrière le pseudo Éric Todenne, deux auteurs : Éric Damien et Teresa Todenhoefer, pour mettre en scène un duo de choc comme on les aime : Philippe Andreani et Laurent Couturier, deux flics avec leurs manies, leurs trucs et leurs tocs, leurs sale caractère, leurs faiblesses et loin de se douter qu'ils mettent les pieds dans une sale, une très sale affaire qui va les propulser dans la guerre d'Algérie et la décolonisation. On les prévient, il vaut mieux renoncer.
Mais c'est ne pas les connaître…
Il n'y a plus qu'à souhaiter la bienvenue dans le monde du noir à Andreani et Couturier. On a déjà hâte de les retrouver !
Et puis, à la première occas', je file au « Grand Sérieux » parce que je goûterais bien le carré d'agneau en croûte d'herbes et moutarde accompagné du petit Pauillac Lacoste Borie 2002… C'eût été parfait pour le WE de Pâques...
Primum vivere deinde philosophare...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Le lieutenant Andreani est suspendu temporairement de ses fonctions à la brigade criminelle. Sa hiérarchie lui reproche des méthodes de plus en plus expéditives. Il va être contraint à être suivi et examiné par une psychiatre.
Mais pendant son congé forcé, il est confronté à un curieux incident dans une maison de retraite qui va l'amener à ouvrir une enquête officieuse avec son collègue Couturier. Enquête qui le mènera vers la guerre d'Algérie et les groupes extrémistes qu'elle a fait naître. Il lui faudra se plonger dans de sombres épisodes de cette sale guerre.
Une bonne intrigue et une ambiance de roman noir : pas de flots d'hémoglobine ni de surenchère dans la cruauté mais une solide histoire avec un fond historique.
Une écriture agréable.
De beaux personnages : Andreani au profil assez classique de flic dépressif, Couturier son co-équipier roi de la recherche internet, Lengast le légiste un peu borderline, Rossini la jolie psychiatre et surtout Timonier « le grand sérieux », patron d'un café restaurant du même nom et grand adepte des citations latines et du bon vin.
Je retrouverai avec plaisir la suite des aventures de ce policier si elle est programmée.
Un grand merci à Babelio et à Viviane Hamy pour la découverte de ce chouette roman noir.
Petit clin d'oeil : le grand sérieux, vieille institution à Nancy, existe vraiment et on y mange très bien !
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Qu'un pensionnaire d'une maison de retraite décède n'a rien d'étonnant. Mais que celui-ci ne possède pas de numéro de sécurité sociale, voilà qui attire l'attention de Lisa ( effectuant au sein des Épis bleus son service civique) et par-là même celle de son flic de père , le Lieutenant Andréani.
Ce dernier,usé par son travail mais toujours mu par la volonté sans faille de trouver un peu de justice, a dépassé les limites lors d'une intervention. Mis provisoirement sur la touche, il est contraint de rendre des comptes à une psy, chargée de l'évaluer. ce qui ne l'empêchera évidemment pas de mener l'enquête à sa façon.
D'emblée j'ai été ferrée par ce polar qui,s'il utilise des ressorts connus (faits historiques passés en lien avec les présent, par exemple),le fait avec beaucoup de fraîcheur et d'efficacité. Les personnages, y compris les secondaires, sont croqués à merveille, chacun avec leurs particularités, et on s'y attache très rapidement.
A chaud, mon enthousiasme était vraiment très grand, à froid un peu moins, mais tout reste crédible et j'attends déjà avec impatience la suite annoncée.
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Ça commence avec un petit air de déjà vu, l'histoire d'un lieutenant de police de terrain, bloqué dans son avancement, à cause de ses méthodes peu orthodoxes. Un de ces flics pour lesquels la fin justifie les moyens. le voilà suspendu - et sa carrière l'est aussi par la même occasion - en attendant qu'une psy statue sur son sort.

Et c'est un mec désabusé, à la fois cible et vecteur des discours bien-pensants sur la décadence de la société, la pourriture, la charge de travail impossible à absorber, les contraintes administratives, la justice à deux vitesses... on a presque l'impression d'écouter un discours d'un représentant syndical de la police. de plus, l'enquête se déroule à Nancy, en hiver qui plus est, ce qui ne fait qu'en renforcer le côté sombre.

Mais progressivement, voilà notre limier sur la piste d'une affaire peu ordinaire, et c'est un vrai plaisir mêlé d'horreur de le voir petit à petit mettre à découvert une affaire tordue de vengeance, liée à la guerre d'Algérie. Que l'on ne dévoilera pas, si ce n'est qu'elle fait parfaitement écho, et, en même temps, contrepoint, à la vision de notre société contemporaine. Ce n'est pas le moindre des talents des auteurs d'avoir réussi à nous faire réfléchir.

Le style est percutant, les formules aiguisées, surtout au début, lorsqu'il s'agit de peindre le milieu et les pensées où sont plongés notre sympathique enquêteur. Oui, sympathique, malgré tout. Et l'on aime bien aussi les personnages secondaires, qu'il s'agisse du commissaire Berthaud, sévère mais juste, de la psy, ou de la fille du lieutenant. Et bien sûr, mention spéciale au propriétaire du Resto "le Grand Sérieux", Pierre Timonier, qui, avec un nom pareil, était tout désigné pour guider le policier dans ces eaux noires... La philosophie est très présente dans cette histoire et, au dénouement, on peut se demander si Sartre avait vraiment raison en déclarant que l'existence précède l'essence!
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Agréable découverte que ce polar écrit à quatre mains et deux cerveaux par le vosgien Eric Damien et l'espagnole Teresa Todenhoefer qui vivent tous deux en Allemagne.
Un travail à finir se déroule à Nancy (le bar Au grand sérieux existe pour de vrai dans la vraie vie) et nous permet de découvrir un flic que l'on aura plaisir à suivre de nouveau (chic, d'autres épisodes sont déjà parus) : Andreani, partagé entre jazz et musique classique, désabusé mais pas trop alcoolisé, un dinosaure plus vraiment de son époque, épaulé par le seul collègue capable de supporter ses mauvaises humeurs et ses écarts de conduite.
Pour ce numéro, les auteurs ont choisi de rouvrir quelques plaies mal refermées après la Guerre d'Algérie.
Soixante après, les survivants de l'époque sont en maison de retraite et commencent à quitter la scène.
Certains pas vraiment de leur plein gré ...
Lourdier, le vieillard que l'on a décédé s'avère bien étrange : d'étranges tatouages et pas de numéro de sécu, depuis 1958 il n'existe pas ou plus.
Voilà de quoi exciter la curiosité d'Andréani alerté par sa fille qui travaillait à la maison de retraite.
Qui donc ruminait sa vengeance depuis soixante ans ?
Quels crimes avaient commis Lourdier en Algérie ?
Pourquoi son dossier militaire est-il toujours classé secret défense après si longtemps ?
On suit Andreani dans cette enquête difficile qui nous fera (re)découvrir les côtés sombres de notre Histoire et ses ramifications longtemps après les accords d'Evian.
Un polar plutôt intimiste et pas tape-à-l'oeil, à l'ancienne pourrait-on dire.
Des personnages réussis, une intrigue captivante, une lecture agréable avec un dénouement étonnant, peu commun dans le monde du polar, mais parfaitement maîtrisé par les deux auteurs.
On repassera par Nancy très bientôt.
Pour celles et ceux qui aiment L Histoire contemporaine.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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