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Critique de ODP31


Polenta croate.
Il y a une trotte entre la Laponie et la Dalmatie, et peu de vols directs, mais Ante Tomic peut prétendre à la succession d'Arto Paasilinna, tant ce roman avec ces personnages frappadingues, son humour tarifé à chaque page, et sa démographie creusoise, m'a rappelé les meilleurs romans du regretté islandais.
Dans un bled paumé de la Dalmatie, vivent donc, non pas une centaine de dalmatiens militants actifs anti-fourrure, mais Jozo Aspic et ses quatre fils, plus troglodytes qu'hipsters. Ils ne sont pas ennuyés par les voisins car ils n'en ont pas et vivent à l'écart de la civilisation qu'ils tiennent à bonne distance, à peu près à la portée d'un coup de fusil. Ils ne sont pas réputés pour leur hospitalité, surtout à l'égard des représentants de l'administration qu'ils braconnent comme les palombes. Seul le prêtre itinérant du coin a le droit de rendre de petites visites à ces brebis, égarées volontaires.
Avec la mort de la mère et les talents rudimentaires du père pour la cuisine qui se limitent à des polentas quotidiennes et improbables que vous ne trouverez dans aucun livres de recettes, même anglais, l'ainé décide de quitter les siens pour se trouver une femme et la ramener sur place pour tenir la maison. Une vision du rôle de la femme très moderne.
Kresimir part à la ville et se met à la recherche d'une serveuse rencontrée des années plus tôt dans un bar quand il était militaire. La recherche picaresque de la promise avec d'anciens compagnons d'armes et son installation à la combe aux Aspics après un enlèvement burlesque, vont bouleverser la vie sauvage de la famille. Il faut dire que la belle était plus que fiancée au chef de la police…
Avec cette comédie, aucun risque d'overdose de bons sentiments, aucune envie de retaper une baraque au milieu de nulle part pour un retour à la naturel et télétravail à gogo, pas une once de désir de léguer sa fortune aux impôts et peu d'appétence pour les réunions de famille. Juste une bonne séance d'humour et une indigestion de polenta. Croate ou pas, j'ai horreur de ça !
Un lieu plus commun que la combe aux Aspics : Ante Tomic est auteur à suivre…mais la filature exige légèreté, sourires et un estomac solide.
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