Dès la quatrième de couverture, on comprend que l'histoire ne sera pas des plus joyeuses : une amitié fusionnelle qui tourne au drame et aboutie à un crime passionnel suivi d'un suicide. Terrible dénouement d'un triangle amoureux dont la seule survivante est Evangeline (surnommée Red).
Abandonnée par sa mère, Red se retrouve alors, une nouvelle fois, seule au monde. Affamée, terrorisée et enceinte…
La jeune fille va prendre l'étrange décision de toquer à la porte d'Isaac, le père de Daniel, l'adolescent assassiné quelques mois auparavant.
Isaac – membre actif et respecté de la communauté Quaker qui prône l'introspection, le silence et la modération comme outils de foi – va ainsi être mis à rude épreuve. Tiraillé entre son envie d'aider Red, de comprendre les raisons du drame et l'espoir que son futur enfant soit finalement celui de son propre fils.
L'austérité apparente d'Isaac surprend initialement Red, mais celle-ci aperçoit rapidement la bonté de cet homme qui est brisé par la perte de son enfant et effrayé à l'idée que ce fils prodigue ait pu être différent de la représentation parfaite qu'il en avait.
Red développe, dans le même temps, une relation quasi filiale avec Lorrie, qui est la voisine d'Isaac et surtout la mère de Jonah (l'adolescent ayant tué Daniel). Ce lien est, toutefois, mis à mal par l'animosité d'Isaac qui n'arrive pas à accorder son pardon.
Ces vies brisées vont s'entremêler, se faire parfois du mal pour finalement se réparer mutuellement, unies autour de ce bébé à venir, porteur d'espoir.
L'intériorité des personnages est riche et complexe. On comprend sans mal les doutes, peurs, douleurs et joies qui les habitent, les circonstances malheureuses de leur rencontre les amenant à déterrer secrets et non-dits.
Les personnages sont terriblement émouvants et on leur souhaite une réparation salvatrice, à la façon de ces céramiques brisées et recollées avec de la poudre d'or, transformant leurs fêlures en forces.
«
Ce qui vient après » aborde la question de la santé mentale, des traumas générés par la violence qu'elle soit physique ou psychologique, du deuil et de l'importance de la famille (particulièrement, celle que l'on se construit).
Ce livre, fortement emprunt de spiritualité, est également l'occasion d'en apprendre plus sur le culte Quaker que je connaissais très mal.
Je pourrais, toutefois, reprocher à ce livre de prendre, à certains moments, une dimension trop théologique. Il y a, par ailleurs, quelques longueurs qui perturbent le rythme narratif, ce qui m'a un peu dérangée.
Ces deux critiques mises à part, «
Ce qui vient après » est un très beau roman qui me marquera par sa profondeur et l'émotion brute dégagée par ses personnages.
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