MIRAGES
L'ombre chaude de la tente palpite du clignotement de milliers d'aiguilles de lumière. Posément, elle lève la main devant son visage et en recueille une. Elle oriente sa paume ouverte jusqu'à l'allonger dans le creux de la ligne de coeur, referme le poing, l'ouvre et sourit.
La lumière est toujours là.
Il y a dans ce cimetière une haleine de vie coloniale qu'aucun courant d'indépendance n'a jamais chassé, un relent d'empire, une odeur de traités fanés, d'aventuriers cendreux, délaissés par le reflux de l'Histoire