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Citations sur Journal d'un homme de trop - Trois rencontres (7)

Je la reconnus à l’instant malgré la distance de trente pas qui nous séparait, malgré le léger nuage qui obscurcissait la lune. C’était elle, mon inconnue de Sorrente ; mais elle ne me tendit pas comme autrefois ses bras nus. Elle les tenait doucement croisés, et s’appuyant sur le rebord de la fenêtre, silencieuse et immobile, elle regarda dans le jardin. Une large robe blanche la drapait comme autrefois. Elle me parut un peu plus forte qu’à Sorrente. Tout en elle respirait l’assurance et le calme de l’amour, le triomphe de la beauté qui se repose dans le bonheur. Elle demeura longtemps immobile, puis elle regarda en arrière dans la chambre, et, se redressant subitement, cria trois fois d’une voix vibrante et sonore : Addio ! Ces sons charmants retentirent au loin, bien loin ; ils vibrèrent longtemps et allèrent en s’affaiblissant mourir sous les tilleuls du jardin et dans les champs, auprès de moi et partout. Pendant quelques instants, tout ce qui m’entourait fut pénétré de cette voix de femme ; toutes choses frémirent en réponse et semblèrent imprégnées de ces accents. Elle ferma la fenêtre, et au bout d’un instant la maison redevint obscure.
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Je passai et repassai plusieurs fois devant elle, le cœur tout frémissant. Elle restait immobile ; il y avait dans sa pose une tristesse si ineffable, qu’en la regardant je me rappelai involontairement ces deux vers d’une romance espagnole :
Je suis un tableau de sujet triste
Appuyé contre le mur.
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Tout sommeillait. L'air, chaud et parfumé, ne remuait pas ; à peine frémissait-il comme frémit la chute d'une brindille. Il y avait là un sentiment de langueur, de désir .. Je me penchais sur la haie ; un coquelicot dressait sa tige sur l'herbe touffue..
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Rassasiés-vous, mes yeux, pour la dernière fois ! La vie m'échappe ; elle s'éloigne de moi avec une lente régularité, comme le rivage qui fuit le regard du marin.
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Il est inutile de dire que tout cela ne devint clair pour moi que dans les derniers temps, lorsque je fus enfin obligé de replier mes ailes froissées, ces ailes qui ne m’auraient jamais porté ni haut ni loin.
(p. 22, “25 mars. – Neigeuse journée d’hiver”).
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La tête levée, les deux mains posées sur ses genoux, elle était assise calme et indifférente. Je connais cette indifférence d’une incurable douleur, je connais ce calme d’un malheur irréparable.
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Est-il dans la nature de l'homme d'aimer ? L'amour est une maladie, et les maladies ne sont soumise à aucune règle.
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