AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ElieLaventure


Attention, avis subjectif

Le recueil est composé de trois nouvelles : « Premier Amour », « L'Auberge de grand chemin » et « l'Antchar ». L'écrivain russe Tourgueniev décrit avec une plume soignée et rigoureuse les sentiments des personnages de ces nouvelles. La lecture de ces nouvelles est parfaitement accessible, la langue de Tourgueniev, bien que datée chronologiquement, n'est pas l'ennemie de la compréhension de ses récits.

« Premier amour » est la nouvelle que j'ai préféré. le récit du narrateur, qui conte l'histoire de son premier amour au printemps 1833, alors qu'il a seize ans, constitue l'intrigue de la principale nouvelle. A dire vrai, c'est une véritable expérience de réminiscence hégélienne que l'on vit en lisant « Premier amour ». Sous les traits de Zaïdana Alexandrovna se cachent ceux d'un amour passé, évanoui ou tabou de l'adolescence. le récit relève, en outre, d'une certaine « vérité générale » sentimentale, sur fond de paysage bucolique .
En définitive, « Premier amour » est un coup de coeur. Je recommande sa lecture pour la passion et le désespoir qui en émanent. C'est un récit enivrant tout en demeurant distrayant. Un atout non négligeable quand il s'agit d'un « classique ».

Cependant, l'éloge que je fais de « Premier amour » n'enlève rien à la qualité des deux autres nouvelles qui composent le recueil. « L'Auberge de grand chemin » ressemble aux Âmes mortes de Gogol. En effet, les deux récits, bien qu'opposés sur bien des aspects, traitent des travers et des abus de la société russe. Celle-ci est encore féodale, quoique l'époque, dans le reste de l'Europe, est à la mutation industrielle.
En bref, « l'Auberge » est un récit qui renseigne le lecteur. Sur les inégalités et les injustices qui ont cours dans cette société et, sur la violence acerbe de sa morale délétère.
De même, dans la nouvelle suivante, « l'Antchar », Tourgueniev poursuit sa peinture de moeurs, éclatante par le style et la justesse de l'intrigue.
Ces nouvelles permettent de découvrir autre chose de la Russie que Moscou et le Tsar, qui sont devenus des stéréotypes réducteurs de ce pays avant le grand « tournant » de 1917.

Finalement, j'ai apprécié cette lecture pour son réalisme et sa morale. Les personnages sont condamnés par le servage ou la désillusion des sentiments. La solution que Tourgueniev n'a de cesse d'apporter à ces problématiques aurait pu être, en bon stoïcien, « veuille ce qui arrive comme cela doit arriver, et tu seras heureux » comme l'écrivait Arrien.

Commenter  J’apprécie          51



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}