L'idée qu'un premier amour marque par son intensité et souvent par les déceptions qu'il suscite n'est pas nouvelle. Au demeurant d'un classicisme absolu ce postulat est largement répandu en littérature, moins dans la vie où heureusement l'Amour n'est pas forcément le premier pour être le vrai.
La brillance de la langue de
Tourguéniev est à elle seule une raison suffisante pour lire cette nouvelle de la fin du 19ème siècle.
On ne peut aussi qu'être sensible à la personne aimée, la princesse Zinaïda, dont la cruauté et la complexité changent des femmes aimées traditionnelles de l'époque. Notre héros,
Tourguéniev lui-même, qui ne s'est jamais caché du caractère autobiographique de sa nouvelle, a à peine 16 ans et découvre l'Amour, dans toute sa force, dans tout le bien être et le mal être qu'il procure une minute après l'autre.
Incontestablement l'originalité de cette nouvelle se situe, notamment parce que nous sommes au 19ème, dans l'identité du rival.
Au-delà de cette intrigue, vite dénouée, la beauté de la langue et la force des sentiments du siècle place cette nouvelle dans le florilège des leçons d'amour que donne la littérature.