Ce roman est à mes yeux, très mauvais.
D'abord, il ne se passe absolument rien, c'est du bla bla sur 150 pages. A l'heure actuelle, beaucoup de livres dans lesquels ils ne se passent rien sont publiés. Mais en général, la plume, autrement dit le style rattrape l'absence de péripéties.
Ici ce n'est pas le cas, non seulement il n'y a aucune intrigue bâtie, mais le style est creux, parsemé de tics d'écriture (nom + adjectif et adjectif, tout au long du roman : "le fracas lourd et satisfaisant, "la salade grise et flétrie", "sa bouche ennuyée et cruelle"), de maladresses "Sabrina a ses doigts qui glissent machinalement sous son short", "J'ai jusqu'à minuit et demi.", et de références pop qui tombent comme un cheveu sur la soupe. Certains noms propres ne portent, étrangement, pas de majuscule « citroen saxo », « instagram », « snapchat », « le magasin zara ». La lecture n'est pas fluide du tout, on bute sans arrêt, et il y a des espaces qui représentent des paragraphes un peu partout alors même qu'il n'y a pas de changement dans l'action ou la narration (ce à quoi servent normalement à marquer les paragraphes). L'écriture me semble maladroite, pas précise, parfois même insensée avec l'accolement d'adjectifs qui ne signifient rien ou ne servent pas le propos "Mon dos sensible a repéré son emplacement" ?!
Les personnages existent sans exister. Ils sont mentionnés par-ci par-là. Rien n'a de profondeur. Il y a beaucoup d'autres livres qui traitent du passage de l'adolescence et qui sont bien plus travaillés, comme l'éblouissement des petites filles par exemple chez Flammarion.
Pour être franche, j'ai été assez estomaquée, dans l'incapacité de comprendre comment ce roman a pu être publié chez Gallimard, Gallimard qui publie
Delphine de Vigan,
Annie Ernaux et d'autres plumes riches et incroyables.
J'encourage tout de même l'autrice à continuer et à tenter de mettre davantage de profondeur dans ses personnages et son intrigue, la prochaine fois, mais aussi plus de précision dans sa plume et les termes utilisés.