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Critique de LettresItBe


Il y a eu d'abord Chimaeris, un premier roman, une petite pépite au sujet de laquelle Lettres it be ne tarissait pas d'éloges il y a plus d'un an. Et maintenant, Éric Tourville revient, toujours chez Slatkine & Cie, avec Émergence. Confirmation ? Changement d'horizon ? Tout ça à la fois !

# La bande-annonce

Rien ne destinait le chercheur Michel Depraz à intégrer une startup dédiée à l'intelligence artificielle.

En quelques mois, Turing Technologie multiplie des innovations qui bouleversent l'économie, créent un chômage de masse et le début de soulèvements sociaux.

Soucieux de s'approprier l'origine de cette réussite technologique, l'Élysée ne tarde pas à approcher la startup afin de s'assurer la suprématie quantique, avant la Chine et les États-Unis.

Devenue l'égale des GAFA, Turing Technologie va créer InGA, la première intelligence artificielle générale : une machine quantique capable d'apprentissage, de créativité, de raisonnements abstraits. Bref, une entité capable de résoudre et même d'anticiper n'importe quel problème. Mais InGA est-elle encore une machine ?

Le mythe de Faust à l'heure de l'intelligence artificielle.

# L'avis de Lettres it be

L'intelligence artificielle et notre rapport à Internet sont des sujets chauds en librairie. Il y a eu tout récemment Bernard Minier et M, le bord de l'abîme, il y a eu chez Flammarion dans un registre moins anxiogène le Données personnelles de Nathalie Côte, et nul doute que la rentrée littéraire 2019 devrait nous gratifier de quelques autres ouvrages du genre. Toujours est-il que pour son deuxième livre, et après avoir crevé les plafonds avec Chimaeris (découvrez notre critique en cliquant ici), Éric Tourville s'inscrit dans cette veine avec Émergence publié chez Slatkine & Cie. Au menu : intelligence artificielle, GAFA, physique quantique, le tout sur toile de fond politique et sociale très actuelle.

C'est que l'exercice littéraire de parler d'intelligence artificielle va devenir compliqué à force si tous les auteurs se jettent dessus et en font une véritable tarte à la crème. Pour le moment, Éric Tourville est en tête de peloton et on prend toujours du plaisir à découvrir et tourner autour de ce thème, plutôt bien traité par ailleurs dans ce livre. Mais passées les inquiétudes, les angoisses et les zones d'ombre existantes sur cette question, que reste-t-il dans ce livre ? Une histoire plutôt bien foutue, qui prend le temps de s'étendre et se dérouler sur de nombreuses pages sans faire poindre l'ennui, un axe d'écriture qui deviendrait une vraie marque de fabrique tant Éric Tourville semble y exceller. On cerne les personnages, les situations et le contexte facilement, bien que cela prenne le temps. Mi-polar économicopolitique, mi-thriller, Émergence se déploie avec ambition dans un cadre narratif finalement peu fictionnel, très proche de notre réalité, aussi bien à travers les personnalités citées (Emmanuel Macron etc.) qu'à travers les situations évoquées.

Dans ce livre efficace, un brin moins peut-être que l'excellent Chimaeris qui se posait sans rougir devant les meilleurs Stephen King, on soulignera les quelques petites punchlines bien senties et qui émaillent le livre. Réflexions intérieures du personnage principal, ou péchés mignons déguisés de l'auteur, toutes ces phrases (quand même nombreuses !) font rire et sourire et donnent une ampleur supplémentaire au texte. Ironie mordante, saillies politiques et drolatiques, tacles deux pieds décollés… C'est surprenant dans ce type de livre, mais on s'y fait. Et on rigole bien !

La fin est abrupte. Assurément, c'est le grand reproche que l'on pourrait adresser au deuxième livre d'Éric Tourville. Alors que l'intrigue et le cadre général de l'histoire se sont confortablement installés au fil des pages et des chapitres, tout se précipite dans les derniers moments pour aboutir à une fin… qui laisse sur sa faim ! On n'est pas rassasié, parce que c'était bien, parce qu'on en attendait beaucoup et que nos espoirs sont douchés. Un Émergence 2 ? L'envie de l'auteur de ne pas en faire trop ? Un choix d'édition d'éviter l'écueil du « gros pavé » ? Des questions qui hantent l'esprit quand la lecture se termine. Mais, de toute évidence et malgré ce point noir, une chose est sûre : Éric Tourville est un bel auteur, une confirmation.

Découvrez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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