Claire Touzard partage avec sincérité et pudeur son chemin sur plus de 220 jours pour dire non à l'alcool. Ses interrogations personnelles croisent celles sur la société. A t'elle hérité du gêne du trop ? L'état n'est-il pas complice de cet alcoolisme grandissant que cela soit chez les adolescents ou adultes ? N'avons-nous pas entendu le Président de la république qui n'encourageait pas au Dry January ? « « C'est comme si, au fond, prendre la liberté de ne pas boire était liberticide » ». N'oublions que les débits de boissons étaient considérés comme des magasins nécessaires contrairement aux librairies au même titre que les vendeurs de tabac ou les tabacs presses qui proposent le tiercé. Boire tue, fumer tue et jouer tue mais cela rapporte de l'argent. Est-ce que l'on évoque l'augmentation des violences conjugales souvent liées à la consommation d'alcool ? Maintenant, il y a un vrai numéro d'écoute active. Ouf, un problème de résolu ou pas.
Est-ce que les boivent vraiment juste par plaisir ? Ne veulent-ils pas fuir une souffrance, une douleur, le mal-être ? « Je ne dis rien, je le laisse prendre sa dose de walk of shame comme on aime l'appeler. L'ego bourré se dégonfle toujours comme un vieux ballon que l'on perce, le lendemain, et advient alors le retour cruel de la conscience. Mais ce n'est plus mon problème. On aura beau le nier le lendemain, susurrer « ce n'est pas moi, tu comprends », c'est bien nous. C'est toujours tout à fait nous. » Cette volonté de fuite reste quand ils ont dessaoulé. Quel chemin prendre : replonger pour oublier un instant ou faire face à avancer. Facile dans l'idée, difficile dans la concrétisation mais pas impossible. « L'intérêt de la sobriété est de connaître mes travers pour mieux les apaiser. C'est sans doute le plus dur parfois, lorsqu'on arrête de boire : reluquer le pire de soi, les yeux dans les yeux. »
Un livre qui va interroger des gens sur leur rapport à leur consommation d'alcool et qui porteront ou non un regard critique. Cet ouvrage montre aussi la complexité d'une addiction que beaucoup considère juste comme une légère passade facile à surpasser. Combien de fois n'avons-nous pas entendu « Il suffit de retirer la bouteille d'alcool et elle ne boira plus » ? Une addiction n'est pas un simple caillou dans une chaussure que l'on enlève. C'est plus complexe, plus personnel et très malsain. A chacun de vouloir s'en sortir ou non ou d'aider ceux qui le veulent pour qu'ils restent sur le bon chemin. Sobre, les choses ont une autre saveur, plus vraie, plus authentique, plus simple. « Avant je buvais, je fantasmais. Aujourd'hui je vis ».
Un témoignage à lire et à partager car dans nos entourages nous connaissons tous des gens qui ruinent leur personne dans l'alcool. Il est possible de s'en sortir, encore il faut le vouloir.
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