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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
-« Faut bien l'alcool
Faut bien qu'j'te quitte
j'suis trop vieux pour tes jeux
Qu'est-ce que tu veux on s'est trop aimé »

Vous reprendrez bien un petit demi critique ?

0 -32-54-60-110-135-180-230. Un numéro de sécu ?
Non une valse des chapitres heureux,
Un décompte de jours et de pages passés à se regarder ne pas boire...

Moment tragique : Mais, waze me fait tourner en rond !
Quel retournement, c'est maze !

Essaie le rail ! C'est comme cela que je l'ai ferré !
Oh le cokin ! Il n'est pas blanc comme neige . . .

-« Saisi d'une sainte frousse
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses »

Sinon, a quand le dernier Rhum de papa ? Il faut sabler Olonne...
Vendee tout, quel challenge...

C'est pas la Clairette qui le dit, c'est un bouquin gratuit.
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Alors que les terrasses des cafés viennent de rouvrir, que les gens, enfin libérés des obligations liées à la Covid, s'y sont précipités, j'ai trouvé intéressant de lire ce récit de vie, qui questionne la consommation d'alcool en France. Claire Touzard est journaliste, vit à Paris et il y a deux ans, elle a décidé d'arrêter de boire, un premier janvier. Elle raconte ici son parcours, jonché de difficultés et d'épreuves, pour tenir bon vers une sobriété durable et installée.

« J'étais ivre et titubante. J'avais atteint ce point. Celui où le cerveau s'arrête de tourner et où les anxiétés sont englouties. J'avais bu deux, cinq, dix verres. Voilà que je le trouvais. Cet oubli, ce moment où vous n'existez plus vraiment, où vous vous décollez de vous- mêmes. J'ai cherché ce point toute ma vie, depuis mes seize ans, frénétiquement. » La narratrice a clairement un problème avec l'alcool. Son milieu professionnel ne l'aide pas : les soirées dans le monde de la presse sont légion. Elle en ressort à chaque fois totalement ivre, et le matin, se retrouve dans l'incapacité de se remémorer les détails de la veille. Mais ce n'est pas grave, le soir- même elle recommence, car comme on le lui a si souvent répété : « on guérit le mal par le mal ».

Claire Touzard porte quelques traumatismes de l'enfance, qu'elle dévoile au fur et à mesure des pages. Serait- ce là l'origine de son alcoolisme ? « J'avais la même relation à l'amour qu'à l'alcool. Cette peur de l'abandon héritée de l'enfance, cette fragilité me rendait accro à l'autre. J'étais peu regardante sur la qualité de l'amour, tant qu'on m'en filait la bonne dose. »

« En Bretagne, comme dans beaucoup de régions en France, boire est incontournable. L'alcool est le psy inexistant, le Lacan des âmes torturées du village. » On dit que certaines régions françaises sont plus touchées que d'autres par les ravages de l'alcool. Être née dans une famille où l'on biberonne les enfants au cidre, ne serait- ce pas là aussi une explication à sa consommation excessive d'alcool ? D'ailleurs, lorsque Claire Touzard apprend à son entourage qu'elle a décidé de devenir sobre, sa famille et ses amis ont des réactions étonnantes, comme si elle reniait ses origines, son sang…

Au final, un récit de vie très intéressant à lire car il pose les bonnes questions sans jamais jeter l'opprobre sur quiconque. L'auteure a été alcoolique et elle en prend la responsabilité. Elle interroge nos habitudes, cette manie française de déboucher une bouteille à la moindre occasion et à regarder d'un drôle d'oeil celui qui reste sobre dans le groupe. Si au début du récit j'ai eu l'impression de lire une snobinarde, j'ai apprécié de découvrir au fil des pages une jeune femme plus humble qu'il n'y paraissait. Quelques zones d'ombres du passé demeurent et j'espère quelles seront dévoilées si jamais il y a, comme évoqué, une suite à ce récit.
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Dans ce livre, qui s'apparente à un journal intime, Claire Touzard expose son parcours de sobriété.

Je vais évacuer d'emblée un élément qui m'agace profondément : même si elles ne sont pas nombreuses, j'ai trouvé quelques fautes de syntaxe ou d'orthographe grossières (cf p23 ou 236, je n'ai pas tout noté). Je suis toujours dépitée lorsqu'un livre contient des fautes. Quel dommage. Cela ne devrait jamais être le cas…

Passons au fond maintenant. Certains lecteurs ont reproché aux rédacteurs de critiques de parler davantage de leur vie que du livre critiqué. Il n'est pas aisé de s'oublier lorsqu'un livre aborde un tel sujet, mais je vais tenter de ne pas sombrer dans cette dérive.



J'ai assez vite eu le sentiment de lire une opinion manichéiste : on boit ou on ne boit pas, on ne peut pas boire un peu en étant raisonnable. J'ai eu cette impression que l'auteur percevait tout ce qui l'entourait à travers le prisme de son ancien état alcoolique, ce que j'ai à la fois trouvé logique, humain (chacun a sa propre vérité) et exagéré. Pour autant, loin d'elle l'idée de faire sa moralisatrice. Ecrire a simplement été l'un des moyens à sa disposition pour tenir dans ce combat et exorciser ses douleurs.

Ainsi, tout en analysant comment la pression sociale engendre un certain mal-être qui encourage toutes formes d'addictions et plus particulièrement celle à l'alcool, Claire Touzard assume sa responsabilité dans tout ce qui lui est arrivé ou aurait pu lui arriver. J'avoue que lire les pages 235 et 236 a été comme un soulagement pour moi, que ce livre commençait à écraser un peu. J'ai apprécié cette espèce d'honnêteté de sa part.

J'ai par ailleurs été touchée de lire des considérations semblables à celles d'une adolescente ou d'une jeune adulte qui peine à mûrir, et qui se pose une question que tout adulte se pose à un moment donné : en revenant sur le droit chemin, suis-je en train de trahir la résistante, la pure, que j'ai été ?

En définitive, Claire Touzard prend conscience qu'elle a tenté de reproduire un modèle que la société lui imposait, alors que, profondément, elle ne souhaitait pas suivre cette voie. En arrêtant de boire, elle s'est autorisée à suivre une autre route. Je pense que ce n'est pas tant la sobriété que d'apercevoir le bout du tunnel, de mettre fin à son mal-être, qui a engendré cette prise de conscience que tout un chacun peut avoir au cours ou à l'issue d'une période sombre.

J'ai évidemment bien compris tous les bienfaits d'arrêter totalement l'alcool pour une personne alcoolique au plus haut degré, moins pour un buveur disons modéré (au sens raisonnable, moins de deux verres et pas tous les jours comme préconisent les campagnes). Je dois donc être dans le déni, moi aussi !

Pour conclure, je suis partagée au sujet de ce livre, que j'ai parfois trouvé catégorique, un peu narcissique, redondant, mais qui a le mérite de nous interpeller et de nous faire réfléchir à notre propre rapport à l'alcool.

Alors, boire de l'alcool, est-ce subversif ou normatif ? Je crois que la réponse peut varier et que boire peut être les deux en même temps, tout dépend de l'angle sous lequel on regarde la chose…

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Quelle lecture !
Claire Touzard nous relate son sevrage alcoolique et son entrée dans la sobriété. Ce livre est le début d'un cheminement. Je serais très curieuse d'en connaître la suite de voir sa relation avec son ancienne addiction évoluer ainsi que son regard sur elle.
Je regrette seulement, mais est-ce définitif ?, le ton un tantinet victimaire du récit. Je buvais, mais c'est la faute à la société. A cette sacro-sainte vénération de l'alcool.
Jeune quand tu ne bois pas, tu es naze, un has been, une personne moquée, à 40 ans, hélas, dans une certaine mesure encore... Je pense que nous sommes tous allés dans un dîner où nous nous sommes vus imposer (ou tenter d'imposer) un verre du vin du dernier séjour au Portugal, ou du cocktail conçu pour l'occasion, où un refus de boire de l'alcool s'accompagne d'une autojustification spontanée ou non mais qui souligne bien la bizarrerie de l'acte.
Alors, oui les alcooliques qui s'ignorent ou se nient sont nombreux et la pression pour boire réelle.
Mais les sobres existent. Ceux qui n'ont pas d'addiction ou ceux qui investissent dans une autre (nourriture, sport, jeu, travail, tout est propice). On peut choisir de ne pas se saoûler, même à 20 ans.
J'ai regretté le "nous" qui remplace le "je" dans 99% du livre. Comme si 100% des gens buvaient et avaient passé leur vingtaine dans des fêtes branchées par conformisme/ se faire accepter/ fuite/...
Proche de la fin, Claire Touzard se demande si elle est trop victimiste, (peut-être...) du coup le besoin d'un tome 2 se fait sentir.
J'ai apprécié (quand même !) les nombreuses réflexions sur la valeur de l'acte de boire : se montrer en femme moderne et libre/faire preuve de patriotisme après les attentats du 13 novembre 2015 (même si pour moi terrasse ne veut pas dire alcool et j'en connais d'autre comme ça donc la généralisation continue à me gêner).
le poids de l'histoire familiale dans l'alcoolisme et le fait que l'addiction à l'alcool (mais je pense à toute substance quelle qu'elle soit) est un (faux) remède pour fuir, s'échapper de la pression à réussir, du système capitaliste. le lien boisson - système capitaliste productiviste et basé sur le toujours plus de profit est étudié.
Autre aspect intéressant du livre : même si il est basé sur l'alcool, je pense qu'il peut amener tout lecteur à questionner ses propres addictions (nourriture, jeu, alcool etc, etc) et son propre comportement. Claire Touzard nous raconte en fait comment elle reprend le pouvoir sur sa vie. Et chacun peut être sensible à ce message.
J'attends le tome 2 dans 5 ans pour voir la suite.
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La fête est plus folle ?

Attention à ce livre ! Si vous le commencez, peut-être comme moi, vous serez agacé. Un peu de nombrilisme et de jugement, saupoudré de condescendance envers les « vrais » alcooliques, vous serez peut-être désarçonné par cette forme mi-figue, mi-raisin. Quelques lieux communs et de remarques qui frisent le pathos « Tant de moments, tant de journées, tant d'heures, qui m'ont échappé. Qui m'ont été volées. Par l'alcool. Une vie entière », qui pourraient vous donner envie de refermer le livre. J'avais même commencé une critique assassine, avant d'éplucher les sous-couches. Car on tourne souvent en rond. Surtout quand Claire Touzard parle d'elle, de son couple, des autres, si menaçants, si décevants… On ne peut s'empêcher de ressentir parfois un effet Calimero. Mais heureusement, elle ne parle pas que d'elle. Et là, et là…

On voit qu'elle va en profondeur dans son sujet. Cet « alcoolisme mondain », elle le connaît du bout des doigts. Elle sait comment l'arrêt de quelque chose (cela est ici l'alcool, cela pourrait être n'importe quoi) mène souvent l'entourage à s'interroger sur sa propre consommation, et donc à être parfois passif-agressif avec la personne. Ou encore, comment arrêter l'alcool quand il participe à une certaine vision que l'on a du monde : un écosystème rempli de magnifiques loseurs, ou gagner n'est plus le but, mais où justement l'on peut être reconnu dans son imperfection. Cet « amour des choses brisées, des loses racontées, des vies imparfaites et toutes pétées. »En chantant Creep de Radiohead. Et surtout, comment faire connaissance avec ce nouveau moi, qu'on a l'habitude de voir gueulard et rieur avec les autres, comment flirter avec cette nouvelle timidité ? Avec cette nouvelle féminité aussi ? Car la femme qui boit casse à sa manière les stéréotypes. Elle égale les hommes dans ces défis nocturnes, dans cet « ébréchage » d'elle-même.

Et là où elle excelle, c'est quand elle quitte un peu son « personnage » pour s'intéresser à sa Bretagne. L'écriture alors s'enrichit, la jeunesse décrite devient commune à beaucoup d'entre nous. « En Bretagne, les festivals indépendants pullulaient, et devenaient des orgies à ciel ouvert, où les jeunes embarquaient des bouteilles en plastique emplies de cocktails infâmes, des packs de bière bon marché dont le graphisme cheap des emballages empruntait un rigorisme dépouillé presque soviétique, époque Staline. »

Une lecture un peu en clair-obscur, donc, car malgré une mise à plat du sujet, de beaux passages, on s'ennuie assez souvent quand on retourne dans sa vie parisienne, qui ne nous épargne pas certains poncifs des autofictions actuelles.
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J'ai pas trop accroché à ce livre que m'avait conseillé une bonne connaissance. Je me suis rendu compte du parcours de la personne, de l'enfance, la mère, le père, des modèles déjà bien compliqués, puis l'adolescence dans un milieu très bobo dans lequel l'auteure accède à toutes les drogues dont l'une des plus insidieuse car la plus vendue, la plus autorisée la plus collectivement correcte, l'alcool. La dépendance est vite là. L'auteur explique bien les différences hommes femmes vis à vis de l'alcool en société. il y a beaucoup de passages très intéressants. Néanmoins, à partir de la moitie du livre, j'ai lu en diagonal ; je n'arrivais pas à adhérer aux contextes, aux cadres de vies exposés, je n'étais plus dans le récit.
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Le sujet du livre de Claire Touzard n'est pas aisé à traiter : prendre conscience d'une consommation excessive d'alcool et essayer d'en comprendre les causes; trouver les ressources pour arrêter.
Il y a une analyse intéressante des ressorts de cette dépendance dans le livre, mais trop délayée.
Par ailleurs, le tableau peint est celui d'un certain monde. Il est troublant que l'auteure voyageuse ne se rende pas compte que des généralités sont tirées ici d'un échantillon trop particulier (journaliste, parisienne, voyageuse, fêtarde revendiquée, rebelle...) pour être représentatif d'un monde plus large que le sien, ce qui est tout de même dommage pour une journaliste.
Je respecte ceci étant le courage de la confession publique.
PS : on regrettera qu'une grande maison comme Flammarion fasse l'impasse sur une relecture sérieuse : "altère" a perdu son "H", pourquoi pas, mais "Château-Margot" compte tenu du thème, c'est le pompon ! (parmi d'autres...)

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