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-« Faut bien l'alcool
Faut bien qu'j'te quitte
j'suis trop vieux pour tes jeux
Qu'est-ce que tu veux on s'est trop aimé »

Vous reprendrez bien un petit demi critique ?

0 -32-54-60-110-135-180-230. Un numéro de sécu ?
Non une valse des chapitres heureux,
Un décompte de jours et de pages passés à se regarder ne pas boire...

Moment tragique : Mais, waze me fait tourner en rond !
Quel retournement, c'est maze !

Essaie le rail ! C'est comme cela que je l'ai ferré !
Oh le cokin ! Il n'est pas blanc comme neige . . .

-« Saisi d'une sainte frousse
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses »

Sinon, a quand le dernier Rhum de papa ? Il faut sabler Olonne...
Vendee tout, quel challenge...

C'est pas la Clairette qui le dit, c'est un bouquin gratuit.
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Un journal, une autobiographie d'une journaliste suite à l'arrêt de l'alcool.

J'ai apprécié la première moitié du livre décrivant sa volonté, sa déchéance passée avec les addictions (drogues, alcool) mais j'ai beaucoup moins accrochée sur la deuxième partie qui relève plutôt de la vie d'une pauvre petite fille riche…

Je n'ai pas cru un seul instant à son désir d'abstinence : elle suit son amoureux qui est abstinent lui-même, mais ne s'implique pas…
D'ailleurs, elle termine son témoignage par une idée de recommencer à boire… un verre !
Comme quoi, elle n'a rien compris à l'abstinence !
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Dans ce texte à la première personne, la journaliste Claire Touzard nous parle de son chemin, semé de difficultés, vers la sobriété.

Retour sur les années trash, embuées d'alcool et de drogues, pleines de lendemains qui déchantent... La journaliste, baroudeuse, boit pour de multiples raisons : connaître l'étincelle et se sentir puissante, être au dessus des autres, différente, mais avant tout pour annihiler sa féminité, ne plus penser, ne plus souffrir. Mais l'alcool la détruit et alimente ses névroses. Un cercle vicieux, une spirale infernale.

Quand elle explique à son père breton et alcoolique qu'elle souhaite arrêter de boire, il lui rétorque qu'elle n'y arrivera pas. «C'est dans ton ADN» !

En France, l'alcool est encensé et les non-buveurs sont souvent mal vus. Un certain art de vivre se développe autour de la dégustation du vin, justifiant ou masquant l'alcoolisme. Sauf que l'alcool est le même chez un bon petit caviste que sur le zinc du PMU.

La seconde moitié du livre est plus personnelle.
Elle se rend compte que la sobriété est bien plus que d'arrêter de boire de l'alcool. C'est expérimenter le manque, vivre enfin dans la lucidité, quasiment changer de paradigme psychologique. Elle est bien plus calme mais se retrouve aussi face à une crise identitaire. Qui est-elle vraiment ? L'alcool la définissait, son côté rock'n roll faisait partie d'elle. Elle doit apprendre à vivre et à aimer sans la boisson.

Grâce au soutien de son compagnon et des préceptes des Alcooliques Anonymes, elle franchit les étapes, comptant les jours sans boire et petit à petit arrive à trouver sa place dans le monde plus serein et heureux de la sobriété.

Un livre sur l'alcool mais aussi sur le corps des femmes et sur ce qu'il peut subir de l'extérieur ou ce qu'on peut lui infliger.

J'ai apprécié le courage de l'auteure de tout dire ainsi, sans tabou. Certains ont trouvé que c'était nombriliste mais le livre se présente sous la forme d'un témoignage et c'est justement son expérience personnelle qui nous intéresse ici. Je n'ai aucun commentaire à faire sur le fait que Claire Touzard soit «riche», c'est pour moi un état de fait, rien de plus.

Un récit courageux qui peut aider d'autres personnes dans la même situation.Très intéressant et sans doute nécessaire !


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Alors que les terrasses des cafés viennent de rouvrir, que les gens, enfin libérés des obligations liées à la Covid, s'y sont précipités, j'ai trouvé intéressant de lire ce récit de vie, qui questionne la consommation d'alcool en France. Claire Touzard est journaliste, vit à Paris et il y a deux ans, elle a décidé d'arrêter de boire, un premier janvier. Elle raconte ici son parcours, jonché de difficultés et d'épreuves, pour tenir bon vers une sobriété durable et installée.

« J'étais ivre et titubante. J'avais atteint ce point. Celui où le cerveau s'arrête de tourner et où les anxiétés sont englouties. J'avais bu deux, cinq, dix verres. Voilà que je le trouvais. Cet oubli, ce moment où vous n'existez plus vraiment, où vous vous décollez de vous- mêmes. J'ai cherché ce point toute ma vie, depuis mes seize ans, frénétiquement. » La narratrice a clairement un problème avec l'alcool. Son milieu professionnel ne l'aide pas : les soirées dans le monde de la presse sont légion. Elle en ressort à chaque fois totalement ivre, et le matin, se retrouve dans l'incapacité de se remémorer les détails de la veille. Mais ce n'est pas grave, le soir- même elle recommence, car comme on le lui a si souvent répété : « on guérit le mal par le mal ».

Claire Touzard porte quelques traumatismes de l'enfance, qu'elle dévoile au fur et à mesure des pages. Serait- ce là l'origine de son alcoolisme ? « J'avais la même relation à l'amour qu'à l'alcool. Cette peur de l'abandon héritée de l'enfance, cette fragilité me rendait accro à l'autre. J'étais peu regardante sur la qualité de l'amour, tant qu'on m'en filait la bonne dose. »

« En Bretagne, comme dans beaucoup de régions en France, boire est incontournable. L'alcool est le psy inexistant, le Lacan des âmes torturées du village. » On dit que certaines régions françaises sont plus touchées que d'autres par les ravages de l'alcool. Être née dans une famille où l'on biberonne les enfants au cidre, ne serait- ce pas là aussi une explication à sa consommation excessive d'alcool ? D'ailleurs, lorsque Claire Touzard apprend à son entourage qu'elle a décidé de devenir sobre, sa famille et ses amis ont des réactions étonnantes, comme si elle reniait ses origines, son sang…

Au final, un récit de vie très intéressant à lire car il pose les bonnes questions sans jamais jeter l'opprobre sur quiconque. L'auteure a été alcoolique et elle en prend la responsabilité. Elle interroge nos habitudes, cette manie française de déboucher une bouteille à la moindre occasion et à regarder d'un drôle d'oeil celui qui reste sobre dans le groupe. Si au début du récit j'ai eu l'impression de lire une snobinarde, j'ai apprécié de découvrir au fil des pages une jeune femme plus humble qu'il n'y paraissait. Quelques zones d'ombres du passé demeurent et j'espère quelles seront dévoilées si jamais il y a, comme évoqué, une suite à ce récit.
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On est dans la mouvance actuelle de laver son linge sale au pressing de l'édition, comme le dit Éric Chevillard dans son blog L'Auto-fictif, pour le bonheur des éditeurs de la littérature confinée. Et des voyeuristes que nous sommes. Mais contrairement aux autres enfants du siècle dans leur confession, l'auteur n'accuse personne du malheur qui lui arrive, elle n'impute qu'à elle-même son état de dépendance, et s'évertue de trouver les racines du mal-être qui en est à l'origine.
On tourne un peu en rond (si je puis dire) dans les méandres de son parcours linéaire égrené au fil des jours de sa rédemption, mais on ne peut qu'admirer son courage de se mettre à nu.

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Claire Touzard est alcoolique. Enfin… était ! Elle a décidé d'arrêter et ce livre suit son parcours à la manière d'un journal.

Aidée par une rencontre et l'amour elle raconte ses prises de conscience, ses difficultés, les doutes, les interactions sociales et familiales, les alcooliques anonymes, les amis et les fêtes, l'alcool mondain, la pression sociale, la vie d'avant et la vie retrouvée… Puis vint la pandémie et l'isolement et le couple qui s'y confronte et…

J'avoue que je l'ai lu de façon un peu malsaine en attendant une rechute… Un témoignage d'une grande franchise et qui posera plein de questions à qui s'en est déjà posées sur sa propre consommation.
Lien : https://www.noid.ch/sans-alc..
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« Chaque jour, suivant un rituel implacable, je vais chercher ma bouteille chez le caviste. Parfois, souvent, je lui mens, en prétextant un dîner avec des amis, tout en sachant qu'elle m'est destinée.

Je me fais une bière au préalable. Parfois deux. Cela dépend du niveau de désolation de la journée, si je suis un peu agitée, ou carrément démente, possédée par l'envie de boire, de m'écraser la gueule pour mieux m'écarter du monde.

J'ai commencé à boire quand j'avais seize ans, j'en ai trente-sept : l'alcool a toujours été là pour moi, un oreiller mental, une soupape, le liant entre moi et le reste du monde. Il vampirise mes nuits, noyaute mes dîners entre amis, quand il n'est pas là, je l'attends, quand il est là, je me sens vivante. Il est mon rempart, le centre de ma vie.

Plus depuis le 31 décembre.

J'ai arrêté l'alcool. »

C'est une décision qu'il fallait prendre. Pour le corps, pour l'esprit. Pour la dignité. À 37 ans, Claire Touzard a arrêté l'alcool. Terminé l'apéro, la bouteille de vin qu'on entame pour un verre et qu'on vide avant le repas. Fini les oublis, de sac à main, de rendez-vous, de prénoms. Adieu, la pépie du matin, le sable dans les yeux jusqu'au soir et l'entreprise de démolition qui fanfaronne entre les oreilles.

Rapidement, un fossé se crée entre elle et les autres. C'est déchirant de regarder s'éloigner sa meilleure amie sans pouvoir faire un geste, le geste, le seul qu'elle attend sans l'avouer : lever le coude. Mais dans les yeux amoureux d'Alexandre, l'homme qu'elle vient de rencontrer, Claire Touzard est fière de cette résolution. Face à certains de ses proches, en revanche, ce nouveau choix de vie est plus douloureux : « Tu n'y arriveras pas. La boisson, c'est dans ton ADN. » Personne n'a dit que c'était facile… Parce que l'alcool est partout. Les « sobres » passent pour des gens moroses, des emmerdeurs en quête de perfection, animés par un besoin de tout contrôler. Un préjugé bien illustré par l'auteur, avec des références très pop culture qui font quelquefois sourire, mais tellement vraies.

Sorte de ciment social qui liquéfie à l'ingestion, signe de reconnaissance, les verres qui tintent comme cri de ralliement, la consommation d'alcool est à ce point ancrée dans les moeurs qu'outre le manque strictement personnel, le buveur régulier craint de se marginaliser s'il gagne le camp des abstinents et de perdre sa gloire d'appartenir aux alcooliques mondains :

« […] Les marginales, les tarées, les émancipées, les brisées, les célibataires torchées et les dépressives beurrées. Je les aimais pourtant bien, ces filles cassées. Je pensais même avoir inventé le statut.

Qui suis-je désormais ?

Une sainte, une psychorigide, une mal-bourrée, une cul-serré, une rabat-joie, une Marie-la-morale ?

Je ne colle plus au rôle de femme que j'avais écrit pour moi. »

Si l'ensemble est parfois redondant (« défaut » typique du journal intime), le propos, demeure intéressant. L'analyse est poussée, trop pour être rapportée ici en quelques lignes, sans excès de féminisme. L'introspection interpelle. Sans alcool est un portrait de femme qui ne suscitera pas forcément l'identification, mais plutôt que d'imputer son addiction à la société qu'elle autopsie dans ses comportements, Claire Touzard assume pleinement son mauvais aiguillage et réfléchit sur les origines du mal – son honnêteté est louable. Tout comme son parcours. Qui lui permet de dire aujourd'hui :

« J'ai passé vingt ans à boire, et franchement, j'ai accompli bien plus en un an qu'en vingt. Je suis une bien meilleure version de moi-même, nuit comme jour. La vraie ivresse, la vraie transe, c'est bête à dire, mais c'est d'être heureux[1]. »

[1] Sylvain di Cristo (28 janvier 2021), Arrêter de boire par Claire Touzard : « Faire la fête ne veut pas dire que l'on ne souffre pas ». TSUGI. https://www.tsugi.fr/arreter-de-boire-par-claire-touzard-faire-la-fete-ne-veut-pas-dire-que-lon-ne-souffre-pas/



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Dans ce livre, qui s'apparente à un journal intime, Claire Touzard expose son parcours de sobriété.

Je vais évacuer d'emblée un élément qui m'agace profondément : même si elles ne sont pas nombreuses, j'ai trouvé quelques fautes de syntaxe ou d'orthographe grossières (cf p23 ou 236, je n'ai pas tout noté). Je suis toujours dépitée lorsqu'un livre contient des fautes. Quel dommage. Cela ne devrait jamais être le cas…

Passons au fond maintenant. Certains lecteurs ont reproché aux rédacteurs de critiques de parler davantage de leur vie que du livre critiqué. Il n'est pas aisé de s'oublier lorsqu'un livre aborde un tel sujet, mais je vais tenter de ne pas sombrer dans cette dérive.



J'ai assez vite eu le sentiment de lire une opinion manichéiste : on boit ou on ne boit pas, on ne peut pas boire un peu en étant raisonnable. J'ai eu cette impression que l'auteur percevait tout ce qui l'entourait à travers le prisme de son ancien état alcoolique, ce que j'ai à la fois trouvé logique, humain (chacun a sa propre vérité) et exagéré. Pour autant, loin d'elle l'idée de faire sa moralisatrice. Ecrire a simplement été l'un des moyens à sa disposition pour tenir dans ce combat et exorciser ses douleurs.

Ainsi, tout en analysant comment la pression sociale engendre un certain mal-être qui encourage toutes formes d'addictions et plus particulièrement celle à l'alcool, Claire Touzard assume sa responsabilité dans tout ce qui lui est arrivé ou aurait pu lui arriver. J'avoue que lire les pages 235 et 236 a été comme un soulagement pour moi, que ce livre commençait à écraser un peu. J'ai apprécié cette espèce d'honnêteté de sa part.

J'ai par ailleurs été touchée de lire des considérations semblables à celles d'une adolescente ou d'une jeune adulte qui peine à mûrir, et qui se pose une question que tout adulte se pose à un moment donné : en revenant sur le droit chemin, suis-je en train de trahir la résistante, la pure, que j'ai été ?

En définitive, Claire Touzard prend conscience qu'elle a tenté de reproduire un modèle que la société lui imposait, alors que, profondément, elle ne souhaitait pas suivre cette voie. En arrêtant de boire, elle s'est autorisée à suivre une autre route. Je pense que ce n'est pas tant la sobriété que d'apercevoir le bout du tunnel, de mettre fin à son mal-être, qui a engendré cette prise de conscience que tout un chacun peut avoir au cours ou à l'issue d'une période sombre.

J'ai évidemment bien compris tous les bienfaits d'arrêter totalement l'alcool pour une personne alcoolique au plus haut degré, moins pour un buveur disons modéré (au sens raisonnable, moins de deux verres et pas tous les jours comme préconisent les campagnes). Je dois donc être dans le déni, moi aussi !

Pour conclure, je suis partagée au sujet de ce livre, que j'ai parfois trouvé catégorique, un peu narcissique, redondant, mais qui a le mérite de nous interpeller et de nous faire réfléchir à notre propre rapport à l'alcool.

Alors, boire de l'alcool, est-ce subversif ou normatif ? Je crois que la réponse peut varier et que boire peut être les deux en même temps, tout dépend de l'angle sous lequel on regarde la chose…

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Quelle lecture !
Claire Touzard nous relate son sevrage alcoolique et son entrée dans la sobriété. Ce livre est le début d'un cheminement. Je serais très curieuse d'en connaître la suite de voir sa relation avec son ancienne addiction évoluer ainsi que son regard sur elle.
Je regrette seulement, mais est-ce définitif ?, le ton un tantinet victimaire du récit. Je buvais, mais c'est la faute à la société. A cette sacro-sainte vénération de l'alcool.
Jeune quand tu ne bois pas, tu es naze, un has been, une personne moquée, à 40 ans, hélas, dans une certaine mesure encore... Je pense que nous sommes tous allés dans un dîner où nous nous sommes vus imposer (ou tenter d'imposer) un verre du vin du dernier séjour au Portugal, ou du cocktail conçu pour l'occasion, où un refus de boire de l'alcool s'accompagne d'une autojustification spontanée ou non mais qui souligne bien la bizarrerie de l'acte.
Alors, oui les alcooliques qui s'ignorent ou se nient sont nombreux et la pression pour boire réelle.
Mais les sobres existent. Ceux qui n'ont pas d'addiction ou ceux qui investissent dans une autre (nourriture, sport, jeu, travail, tout est propice). On peut choisir de ne pas se saoûler, même à 20 ans.
J'ai regretté le "nous" qui remplace le "je" dans 99% du livre. Comme si 100% des gens buvaient et avaient passé leur vingtaine dans des fêtes branchées par conformisme/ se faire accepter/ fuite/...
Proche de la fin, Claire Touzard se demande si elle est trop victimiste, (peut-être...) du coup le besoin d'un tome 2 se fait sentir.
J'ai apprécié (quand même !) les nombreuses réflexions sur la valeur de l'acte de boire : se montrer en femme moderne et libre/faire preuve de patriotisme après les attentats du 13 novembre 2015 (même si pour moi terrasse ne veut pas dire alcool et j'en connais d'autre comme ça donc la généralisation continue à me gêner).
le poids de l'histoire familiale dans l'alcoolisme et le fait que l'addiction à l'alcool (mais je pense à toute substance quelle qu'elle soit) est un (faux) remède pour fuir, s'échapper de la pression à réussir, du système capitaliste. le lien boisson - système capitaliste productiviste et basé sur le toujours plus de profit est étudié.
Autre aspect intéressant du livre : même si il est basé sur l'alcool, je pense qu'il peut amener tout lecteur à questionner ses propres addictions (nourriture, jeu, alcool etc, etc) et son propre comportement. Claire Touzard nous raconte en fait comment elle reprend le pouvoir sur sa vie. Et chacun peut être sensible à ce message.
J'attends le tome 2 dans 5 ans pour voir la suite.
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L'alcool reste Ze Prisme pour comprendre l'humanité. le "piège" existentiel dans lequel elle est plongée. Qui montre tellement fort que la construction des systèmes, des organisations du monde rend ou provoque du malsain, du tronqué, qui éloigne de la nature, du naturel... Laissant trop souvent un humain perdu. Pensez donc encore plus qu'il est un être sensible... Un être humain perdu donc, qui se noie dans l'alcool. Cet alcool valorisé encore et toujours, dans un déni d'une puissance fantastique.

En tant que "professionnel" du sujet (sujet est le mot juste) (sujet et juste sont des anagrammes, en plus) (bref) c'est chaque fois un plaisir d'entendre, de lire, de voir un témoignage d'un être humain qui prend son essor, qui s'en sort, qui découvre la face trop cachée d'une vie sans substance, des possibilités retrouvées de mettre du sens, un autre rythme, un autre pas. le sien.
Chaque témoignage (quand il est véritable et authentique) est absolument unique et singulier, non reproductible. Dès lors celui-ci, d'une femme occidentale parisienne d'adoption, bretonne, avec un père lui-même alcoolique, un compagnon lui-même abstinent, etc etc, peut vous parler à des degrés très variables. Tout dépend des similitudes avec votre propre situation. Cela dit, elle pointe aussi des éléments qui sont des communs absolus, et d'autres éléments plus larges, sociétaux. Ceux-ci sont justes, observables, indéniables. Mais que le déni institué cache encore ! (Ces éléments-là si vous êtes dans une démarche active de reconquête de vous-même vous donneront envie de hurler.) (Mais devenir un.e ayatollah n'est pas un bon plan.)

Si certains éléments du témoignage pourraient vous faire abandonner sa lecture (parce que bobo, parisienne, etc.), ce serait dommage, parce qu'il s'agit d'une soeur de souffrance et de joie, une soeur de sort, et que... il ne coûte rien de s'en réjouir, de s'en inspirer. Peut-être. 
Avec le voeu que vos yeux se dessillent.

Comme je retrouve en même temps cette phrase de Christian Bobin, je la colle, ça ne mange pas de pain : 
"Une femme sur un banc priait, mourait ou rêvait - impossible à préciser."
Impossible à préciser, alors à vous d'en décider.
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