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EAN : 9782080265777
300 pages
Flammarion (14/09/2022)
3.02/5   48 notes
Résumé :
Quelques années avant la révolution #metoo, Frankie intègre l'équipe d'un journal féminin.
Très vite cette jeune journaliste engagée, militante féministe, se laisse séduire par cet univers de paillettes et d'avantages. Sa vie change brutalement, quand un homme est nommé à la tête de la rédaction. Elle ne sait pas que le lent étiolement de ses idéaux, va la mener au pire.
Cinq ans plus tard, Frankie va tomber et sa chute sera terrible.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand merci à Babélio et aux Editions Flammarion pour ce livre remporté lors de la dernière MC littérature.

Frankie est journaliste, le roman s'ouvre au tribunal où son affaire doit être jugée par les prud'hommes, elle a été licenciée sans indemnité et conteste son statut de pigiste. Elle revient en arrière et nous conte son expérience à Féminin qui a duré plusieurs années. La direction n'a jamais voulu lui donner de CDI et la considérait comme pigiste, même si elle écrivait de nombreux articles dans la journal et recevait un salaire mensuel. Avant d'en arriver à ce licenciement, Frankie était féministe militante, à l'identité non genrée, elle voit son nouveau poste comme une grande opportunité de faire avancer ses idées. On l'adjoint à l'équipe spécialisée dans la mode et elle découvre peu à peu l'univers du luxe et des voyages de rêve. Les journalistes se plaignent sans cesse de leur maigre salaire, compensé par de nombreux cadeaux très couteux offerts par les marques qu'elles mettent en avant. Face aux difficultés financières du magazine, la direction nomme Noé, un journaliste vedette pour sauver le titre. Rapidement, il drague Frankie (et d'autres, mais elle ne le verra pas tout de suite), elle succombe à son charme et c'est le début d'une romance. Il est marié, mais lui promet de divorcer et lui fait entrevoir un avenir de rêve, mais bien sûr il ne tiendra pas ses promesses.

J'ai moyennement aimé ce livre, j'ai déjà eu beaucoup de peine à y entrer, le premier tiers est rédigé dans un style sec et clinique, j'avais l'impression de lire un rapport administratif plus qu'un roman. Frankie présente des éléments de son histoire, mais ça manque de liant, elle insiste surtout sur son sentiment de rejet depuis toujours car elle ne se sent ni féminine ni masculine, son père a quitté la famille lorsqu'elle avait sept ans et elle a toujours attendu qu'il revienne ou au moins l'appelle, ce qui ne s'est jamais produit. Ensuite le roman devient plus intéressant quand elle nous parle de son travail et de sa liaison avec Noé, qui occupe le dernier tiers.

Le thème m'est aussi complètement étranger, je ne me suis jamais intéressée aux journaux féminins, ni à la mode et encore moins aux marques de luxe. J'ai trouvé Frankie et ses collègues naïves, elles croient (ou veulent croire) que leurs articles vont faire avancer les thèses féministes et se rendent compte toutes contrites qu'ils servent surtout le consumérisme des femmes de la bourgeoisie, et par là le capitalisme, car ce n'est pas les ouvrières qui vont s'offrir des sacs Vuiton ou un tailleur Chanel. de nombreux passages insistent sur cette dichotomie entre ses idéaux et la réalité de son job. Même si elle en est mécontente, qu'elle trouve les voyages organisés par les marques au-dessous de tout et irresponsables, elle profite avec plaisir de tout le luxe offert. Heureusement, elle se réveillera après son licenciement.

Quant à sa liaison avec Noé, elle la définit comme une emprise après qu'elle se soit rendu compte qu'il n'allait pas divorcer (c'est connu, les promesses n'engagent que ceux qui y croient !). Au début tout est merveilleux, mais ça ne dure pas. Un tiers du livre est consacré à ce sujet. Ce thème fait penser à un autre journaliste vedette qui défraie la chronique en ce moment. Frankie finit par voir Noé comme le prototype du patriarche toxique. Je sais bien qu'aujourd'hui tout est permis et qu'il est de mauvais ton de remettre en cause la liberté sexuelle, mais je reste persuadée que ce n'est vraiment pas une bonne idée de devenir la maîtresse d'un homme marié, ça ne peut qu'apporter des problèmes. Certes dans ce cas la femme n'est pas seule coupable, mais non plus complètement innocente. Noé ne l'a pas violée mais elle voit un abus de pouvoir et se pose désormais en victime. Certes sur le plan professionnel ça ne lui a pas réussi, ses collègues ont vu en elle une « ennemie qui pactisait avec le capital ».

Les réflexions sur le patriarcat et le capitalisme sont dans l'air du temps, tout comme le thème des abus sexuel ou autre au travail. La prise de conscience des journalistes d'être au service du néolibéralisme est tout à fait réaliste, mais on a envie de leur dire qu'elles auraient pu y penser avant tant cette évidence crève les yeux de toute personne qui réfléchit un peu. le côté victimisation m'a aussi énervée, même si c'est dans l'air du temps. On dirait que toutes les femmes qui ont des déceptions amoureuses sont les victimes de pervers narcissiques, c'est du moins l'impression que me donnent toutes les femmes divorcées que je connais, à croire que tous les hommes appartiennent à cette catégorie.

Les réflexions sur l'identité de genre me sont aussi complètement étrangères, j'y vois plutôt un sujet à la mode en ce moment. Je n'ai pas apprécié du tout le personnage de Frankie. Ce roman se situe totalement en dehors de ma réalité personnelle, j'y ai vu plutôt un sujet très parisien. le style devient nettement plus fluide et agréable quand on entre enfin dans le vif de l'histoire. Il m'a fallu plus de deux semaines pour venir à bout de ce roman de 340 pages, c'est dire comme je l'ai peu apprécié mais je pense qu'il plaira beaucoup aux personnes moins hermétiques que moi aux thèmes abordés.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Alors que #metoo n'a pas encore eu lieu, Franckie, femme féministe un peu rock se retrouve pigiste dans un magazine pour femmes FEMININ. Elle a un contrat précaire, elle reçoit un salaire fixe, sans avoir de réelle protection salariale.

Entre femmes, l'ambiance n'est pas sereine. Les rédactrices sont précarisées, elles subissent beaucoup de pression et de brimades de leur supérieure. Franckie fait des compromis. Son engagement féministe en prend un coup et elle écrit des articles pour de grandes marques, lui offrant voyages et objets de luxe. Elle prend goût aux paillettes et au bling-bling des défilés et se fond dans cet univers.

Puis, Noé est recruté à la tête de la rédaction de FEMININ. C'est un homme charismatique, viril et doux à la fois, à l'identité sexuelle floue, comme Franckie. Ils se trouvent beaucoup de points communs, il la valorise, l'encense et ils deviennent amants. Dans ce contexte concurrentiel, les langues se délient et l'on prête de mauvaises intentions à Franckie, elle devient « la pute du patron » et leur relation n'est réduite qu'à une « promotion-canapé ».

Le roman s'ouvre sur un procès aux Prud'hommes puis nous fait revivre l'histoire à la première personne à l'aide de retours en arrière. J'ai eu quelques difficultés avec ce texte, qui est présenté comme un roman mais qui m'a tout l'air d'un récit.

Franckie est pleine de contradictions, féministe mais ne promouvant qu'une seule féminité, anti-capitaliste et se gavant de luxe, indépendante et dans une relation avec son patron, un homme marié… Difficile de comprendre ses actes et même de la trouver sympathique.

Bref, quelque chose m'a manqué. le style est trop journalistique, parfois manichéen (le vilain capitalisme, le méchant luxe...) et je n'ai pas réussi à entrer en empathie avec cette femme au final victime d'un homme et d'un système. C'est un « je » qui manque de chair.

J'ai trouvé beaucoup plus d'honnêteté et de cohérence à son récit « Sans alcool », que je recommande. Je ressors un peu déçue de cette lecture.

Vous l'avez-lu ? Il vous a plu ?
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Quand j'ai vu la couverture, sur Babelio, je m'attendais à un livre de chick-lit, pas forcément profond, mais divertissant.
Quand j'ai reçu le livre, exit la couverture colorée, nous voilà face à une sobre couverture crème unie, ne comportant que le titre et un bandeau avec la photo de l'auteur.
Là, j'ai eu un doute sur le côté chick-lit de la chose. Dès la première page, le temps est donné :
« le 7 janvier 2022 se tenait mon procès.»
Définitivement pas de la chick-lit.
Le récit repart quelques années plus tôt pour comprendre comment Frankie on est arrivée là.
Dans le résumé, il est dit que sa vie change quand un homme est nommé à la tête de la rédaction du magazine où Frankie travaille.
Et là, ma réaction a été : « c'est une blague ? » parce que si Noé est bien un sale type, profiteur et manipulateur qui va clairement dégrader les conditions de travail (surtout celles de Frankie), l'ambiance et les conditions de travail sus-nommées étaient déjà bien pourries avant son arrivée.
Avoir des femmes aux postes à responsabilité n'a jamais été une garantie de justice et d'équité, n'en déplaise aux féministes. Quand on est une pourriture ou un tyran, on est une pourriture ou un tyran et ce, peu importe le sexe.
Concernant Noé, oui, c'est un sale type, je ne dis pas le contraire. Mais Frankie est tout de même volontairement devenue la maîtresse d'un mec marié.
Que dire du fais qu'elle ne trouve cette relation et ce mec toxique que lorsqu'il devient évident qu'il ne divorcera pas ? Ça ne change rien au comportement lamentable de cet homme (ni avant, et encore moins par la suite), mais la crédibilité de Frankie en prend un coup. Et ne nous la rend pas tellement sympathique, car l'antipathie que provoque Noé ne rend pas Frankie agréable par ailleurs.
La plume n'est pas désagréable et le livre se lit vite, mais j'ai eu l'impression de voir une check-list de problèmes de la société actuelle se cocher au fur et à mesure de ma lecture.
Et la fin abrupte, en mode « ah, et au fait... » à achevé de me refroidir.
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ENGAGÉE
Frankie intègre avec fierté et envie la rédaction d'un journal féminin. Très vite, elle découvre avec effarement, l'envers du décors de la presse féminine, la manipulation du monde de la mode, l'illusion des marques luxueuses, l'immense vide du consumérisme, les conditions de travail précaire des pigistes, la place de la femme dans le journalisme...

Une relation amoureuse la sort momentanément de cet univers malsain, avec un homme, marié, père de famille, rédacteur de la rédaction... Accusée avec violence d'une promotion canapé, Frankie devient une femme à abattre. Elle tombe lentement, elle chute alourdie par ses illusions, et le mépris des autres...

Va-t-elle trouver une issue?

Un récit profond sur les valeurs d'une société et un récit intime sur les blessures d'une femme manipulée, harcelée, sous l'emprise de systèmes féroces, le patriarcat et le consumérisme...

Une belle plume engagée et audacieuse !
Car c'est aussi cela la littérature, s'engager, ne pas avoir peur de révéler des vérités...#metoo
A découvrir dans attendre !



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Une lecture qui m'a beaucoup agacée. L'auteure critique les mensonges de la presse féminine "du bluff en tranches", mais avertit que son livre est un roman, alors qu'il a tout l'air d'être un récit tant on sent une histoire encore mal digérée, pleine de fiel et de rancoeur. La description de Franckie ressemble à l'auteure sur le bandeau de la couverture du livre, ses problèmes d'alcool, etc.

Les phrases emphatiques "à la solde du grand capital" sont pénibles - on voudrait un peu de nuance. On a l'impression que l'héroine tombe de son arbre en découvrant que les marques payent les journalistes pour écrire des papiers.

Quant à Noé, il est affublé des pires noms "harceleur", "pervers" etc, et on se demande au nom de quoi il a mérité cela. Si j'ai bien compris, son seul tort a été de sortir avec Franckie, sa subalterne, elle-même alors très amoureuse de lui. Ce sont deux adultes très consentants en somme, mais à partir du moment où il se désintéresse d'elle, Franckie crie à l'ignominie du patriarcat. Ca s'appelle juste se faire larguer - et des femmes savent très bien faire aussi. Oui, il y a des risques à s'amouracher de son ou sa supérieure, et oui, il y a des risques à avoir une liaison avec un homme marié.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Nous devenions un monstre à deux têtes, composant tant bien que mal, avec la schizophrénie ambiante.
On pouvait dénoncer le diktat de la minceur, et quelques pages plus loin, faire un dossier sur les régimes de l'été. Nous déconstruisions les injonctions pour mieux astreindre les femmes à s'y conformer, si bien que l'existence même de notre type de presse, n'avait plus vraiment de sens. Le féminin que nous soutenions, me faisait souvent penser à un bâtiment vide. Il faisait partie des excroissances qui poussaient au cœur de la société capitaliste, des récits inventés de toutes pièces, mus par le désir de vendre.
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J’étais troublée par cette extrême immobilité, elle encaissait les mots en silence, en public, avec un stoïcisme superbe, dont je serais incapable.
En résumé : son patron lui avait fait des avances alors qu’elle avait un poste de cadre et était reconnue comme travailleuse. Il avait essayé de la coincer à un séminaire. Après qu’elle se fut refusée à lui, elle s’était vue écartée de réunions importantes. Soudain, son comportement était problématique – elle devenait, dans les notes de service, « agressive », « peu performante ».
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Les gens de la mode étaient d’éternels outsiders dans un milieu qu’ils crevaient d’intégrer, car personne ne pouvait les rassurer sur le fait qu’ils « en étaient » vraiment. Je voyais là un phénomène qui s’étendait au monde en général : si nous rêvions tous de notre quart d’heure de célébrité sur Instagram, comme l’avait compris Warhol, c’était une obsession, un désir jamais abouti, car personne ne détenait le label final, et ne pourrait jamais nous rassurer sur notre valeur, ou notre importance.
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Ces célébrités des réseaux sociaux généraient des avis paradoxaux au sein de notre métier : on les méprisait, car elles incarnaient la fin du prestige de nos formats et du « vrai » journalisme, pourtant elles suscitaient une forme d’intérêt jaloux.
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L’expérience de ces événements, fut chaque fois plus douloureuse.
La seule chose que j’aimais au fond, dans ces spectacles de quelques minutes, rapides, brutaux, était de disséquer à la loupe ce cercle de vanités dans lequel nous étions tous entraînés. Cette obligation de représentation, qui rigidifiait les corps – il fallait un certain temps, pour capturer à l’œil nu, tout le malaise social qui se dégageait de ces saynètes.
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