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Citations sur Un gentleman à Moscou (68)

Reconnaissant qu’un homme devait maîtriser le cours de sa vie s’il ne voulait pas en devenir le jouet, le comte songea qu’il serait avisé de réfléchir à la manière d’atteindre ce but quand on a été condamné à passer sa vie, enfermé.
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C’est drôle, songea-t-il, comme il s’apprêtait à abandonner sa suite. Dès notre plus jeune âge, nous apprenons à dire au revoir aux amis et à la famille. Nous accompagnons nos parents et nous frères et sœurs à la gare ; nous rendons visite à nos cousins, nous allons à l’école, entrons au régiment ; nous nous marions, voyageons à l’étranger…

… Mais l’expérience est moins susceptible de nous apprendre à dire adieu à nos biens les plus chers. Et à supposer que cela s’apprenne ? Nous ne voudrions pas de cet apprentissage. Car, en fin de compte, nous accordons plus d’importance à nos biens qu’à nos amis…
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Une assignation à domicile est une violation claire et nette de votre liberté, certes, mais cela se veut également une humiliation. Si bien que la fierté et le bon sens vous commanderaient plutôt de ne pas marquer l’occasion…
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C'est drôle, songea-t-il comme il s'apprêtait à abandonner sa suite. Dès notre plus jeune âge, nous apprenons à dire au revoir aux amis et à la famille. Nous accompagnons nos parents et nos frères et soeurs à la gare ; nous rendons visite à nos cousins, nous allons à l'école, entrons au régiment ; nous nous marions, voyageons à l'étranger. Prendre un ami par l'épaule et lui souhaiter bonne chance en nous consolant avec l'idée que nous aurons de ses nouvelles sans tarder, voilà qui fait partie de l'expérience humaine.
Mais l'expérience est moins susceptible de nous apprendre comment dire adieu à nos biens les plus chers. Et à supposer que cela s'apprenne ? Nous ne voudrions pas de cet apprentissage. Car en fin de compte, nous accordons plus d'importance à nos bien qu'à nos amis. Nous les transportons d'un lieu à l'autre, souvent pour un coût rédhibitoire et au prix de moult complications ; nous époussetons, cirons leur surface et grondons les enfants lorsqu'ils s'approchent trop près pour jouer - et dans le même temps, nous laissons les souvenirs les investir d'une importance toujours plus grande. Nous sommes enclins à nous rappeler que cette armoire est celle-là même où nous nous cachions enfant ; que ces candélabres en argent décoraient notre table au réveillon de Noël ; et que c'est avec ce mouchoir qu'un jour elle sécha ses larmes. Et ainsi de suite. Jusqu'à imaginer que ces biens soigneusement conservés pourraint nous consoler de la perte d'un compagnon.
Mais, bien sûr, un objet n'est rien de plus qu'un objet.
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«  Dans l’espace des dix-sept années écoulées depuis l’instauration de cette paix ——une génération à peine ——, la Russie avait vécu une guerre mondiale , une guerre civile, deux famines et la prétendue Terreur Rouge.
Bref, le pays avait traversé une période de bouleversements qui n’avaient épargné personne .
Alors, que vous fussiez de droite ou de gauche , Rouge ou Blanc, que votre situation personnelle se fût aggravée ou améliorée, le moment était peut- être enfin venu de boire à la santé de la nation ».
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A dix heures, le comte accompagna ses hôtes jusqu'au beffroi et leur souhaita bonne nuit avec le même souci du cérémonial que s'il s'était trouvé sur le perron de la demeure familiale à Saint-Pétersbourg.
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Ce soir de 1946, lorsque le comte et Richard avaient fait connaissance autour de la concoction rose d'Audrius, l'Américain avait défié le barman de créer plusieurs cocktails, chacun reprenant l'une des couleurs de la cathédrale Saint-Basile. Ainsi étaient nés le Solidago, le Bleu Tiffany, le Mur de briques, ainsi qu'une potion vert foncé du nom de Sapin de Noël. Ajoutons que pratiquement tout le monde au bar savait que si vous arriviez à boire ces quatre cocktails à la suite, vous gagniez le droit au titre de "Patriarche de toutes les Russies" - après avoir repris connaissance.
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Certains pourraient s'étonner que deux hommes se considèrent comme de vieux amis alors qu'ils ne se connaissaient que depuis quatre ans ; mais la solidité d'une amitié ne se mesure pas au passage du temps. Ces deux-là auraient eu l'impression d'être de vieux amis même quelques heures après s'être rencontrés. Cela était dans une certaine mesure dû au fait qu'ils étaient âmes soeurs - le genre à se découvrir au cours d'une conversation parfaitement fluide de multiples points communs et des raisons de rire. Mais il s'agissait aussi très certainement d'une question d'éducation. Elevés dans de grandes demeures au sein de villes cosmopolites, sensibilisés aux arts, jouissant de longs moments d'oisiveté et exposés aux plus beaux objets, le comte et l'Américain, pourtant nés à dix ans et six mille kilomètres d'écart, avaient plus de choses en commun l'un avec l'autre qu'avec la majorité de leurs compatriotes respectifs.
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Soudain, je me suis rendu compte que descendre la perspective Nevski d’un bout à l’autre revenait à parcourir la littérature russe d’un bout à l’autre. Là, tout au début – juste à côté de l’avenue sur le quai Moïka, se trouve la maison où Pouchkine a passé ses dernières années. A quelques mètres se situe l’appartement où Gogol commença la rédaction des Ames mortes. Ensuite vient la Bibliothèque nationale, où Tolstoï a écumé les archives. Enfin, derrière les murs du cimetière, repose notre frère Fiodor, inlassable témoin de l’âme humaine, enterré sous les cerisiers.
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Mais ainsi que le disait la comtesse Rostov, si votre patience n'était pas si souvent mise à l'épreuve, elle n'aurait pas grand chose de vertueux.
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