Soeur Fidelma, tome 14 : La cloche du lépreux

Je tiens à préciser que c'est le premier ouvrage de la série de Peter Tremayne que je lis. Il s'agit du quatorzième tome, mais à mon sens, cela ne pose pas vraiment de problème pour saisir l'intrigue.

J'ai été très déçu, et je n'ai même pas fini le bouquin et je dois même reconnaître que je l'ai rapidement refermé. Dans un premier temps, j'ai trouvé l'intrigue assez fade, et ça ne m'a pas du tout donné envie d'en découvrir le dénouement. Question de goût je pense. Mais ce n'est pas le plus gros problème.

Quand je me lance dans un roman historique, je cherche l'exotisme, le voyage... Or, ce livre est peuplé d'incohérences assez agaçantes qui cassent l'immersion du lecteur.

Dans un premier temps, il est assez dérangeant de voir des médiévaux exprimer le temps en "heure", et l'espace en "milles"... Surtout au VIIè siècle...
Autrement plus agaçant est la manière dont l'auteur introduit le contexte historique dans les dialogues des personnages au tout début du roman, notamment lorsque le roi Colgu s'entretient avec Eadulf et Fidelma et semble leur donner un cours d'Histoire religieuse sur le conflit entre monachismes irlandais et "continentaux" ; mais frère Eadulf n'est-il pas moine ? Et visiblement impliqué dans ce débat ? On apprend des choses bien sûr, mais le dialogue est absolument invraisemblable... Il aurait été préférable que l'auteur mette des notes de bas de page par exemple, pour expliquer certaines références, plutôt que d'introduire ces notions aussi grossièrement.

Dernier élément qui m'a décidé à reposer ce bouquin (je dois avouer que ça a été rapide...), c'est lorsqu'au chapitre IV Fidelma, frère Eadulf et leurs "bodyguards" font halte à l'auberge d'Aona. L'auteur fait une ellipse à la p71 et réintroduit la conversation entre les protagonistes par : "Les discussions à la table et au coin du feu allaient bon train". Or, cela me semble tout à fait incohérent, car Fidelma et frère Eadulf sont censés être atterrés par la disparition de leur enfant...

Pour ce qui est des policiers médiévaux, je ne peux que recommander aux passionnés de se tourner plutôt vers "Le nom de la Rose", classique d'Umberto Eco, ou le Cycle d'Ernaut de Jérusalem de Yann Kervran, qui pour le coup ne comporte pas d'incohérences grossières, l'auteur étant spécialiste de l'histoire matérielle du XIIème siècle.