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Critique de traversay


En France, le québécois Michel Tremblay est surtout connu pour ses sagas "historiques", Chroniques du plateau Mont-Royal et Les cahiers de Céline, notamment, au détriment de ses pièces de théâtre, pourtant nombreuses. le coeur en bandoulière, affublé du sous-titre de "roman hybride", est donc à la croisée de deux genres, avec l'histoire d'un écrivain qui reprend, des années après, une pièce en hommage à Tchekhov, qu'il n'a jamais pu terminer. Entre deux réaménagements du texte initial, l'auteur se délecte des couchers de soleil de Key West, en Floride, se désolant de l'afflux de touristes qui a dénaturé les lieux. Tout Tremblay est contenu dans ce petit livre, entre drôlerie et amertume, vacheries et tendresse, avec ce langage fleuri qui fait toujours sourire. Pas loin de l'autofiction, le coeur en bandoulière est aussi l'ouvrage d'un homme vieillissant, un brin nostalgique, et plus animé par la vision de la nature que par les interactions sociales. L'on ressent une tristesse et une sorte de renoncement au monde dans ce roman hybride, très personnel, certainement mineur dans une oeuvre copieuse et bienveillante. Rien à voir donc avec les plus grands romans de Michel Tremblay mais pour ses admirateurs, c'est le signe qu'il a encore des choses à dire et à écrire, ici dans une lettre affectueuse à ses fidèles lecteurs, démontrant que s'il n'a peut-être plus l'ambition de se lancer dans une nouvelle épopée, il lui reste encore assez de lucidité pour nous égayer et nous émouvoir, au moins un peu.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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