J'ai pu croire un instant , les vingt premières pages, que j'avais entre les mains un roman d'espionnage différent de la production habituelle du Fleuve Noir. Une "ouverture" des plus convaincantes, avec des personnages bien campés dont l'humour n'était pas absent.
Hélas, mille fois hélas, l'auteur a rapidement repris les sentiers battus par tous ses prédécesseurs pour nous infliger des dialogues stéréotypés sur un scénario de moins en moins crédible. Après diverses péripéties plus soporifiques les unes que les autres l'auteur à bout de souffle, au bout de 218 pages, nous lance le mot FIN qui arrive là comme un cheveux sur la soupe.
Passez votre chemin.
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Verdi était le visiteur qu'il attendait. Un Napolitain, qui avait échoué, Dieu seul savait comment et pourquoi, aux Philippines. Un type plein de ressources que les scrupules étouffaient modérément. Verdi avait ouvert une modeste agence de police privée. Un gagne-petit, traficotant dans le constat d'adultère.[.......]
C'était un homme de taille moyenne, trapu, affligé d'un début d'embonpoint, la figure rougeaude et les tries d'une bonne cirrhose dans le blanc de l'œil. Ses lèvres disparaissaient sous une énorme moustache noire. Il était vêtu d'un étonnant costume de toile vert tendre, arborait une cravate rouge sang, et portait, penché sur l'œil, un chapeau de paille dont le ruban de soie avait la largeur d'une ceinture de cow-boy.
La journée avait été décevante. La suivante ne s'annonçait pas meilleure. Jupiter Clark était resté à l'hôtel, près du téléphone, lisant Faulkner dont le monde du Sud, baroque, enchanteur et souffrant lui semblait douloureusement familier...Toujours ces clichés furtifs, insaisissables...