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Critique de Nemorino


Souvent une lecture vous conduit vers une autre. Ainsi, les interviews de Sempé sur la musique m'ont fait revenir à mes sources !
Charles Trenet… « Il pleut sur les ardoises, Il pleut sur la basse-cour, Il pleut sur les framboises, Il pleut sur mon amour »… Une mélancolie envisagée avec le sourire. Je commence par un texte qui détonne dans l'humour ambiant !
Lorsqu'il s'agit des chansons, la musique a la faculté d'habiller les paroles. Les mots se donnent en sacrifice pour se transformer en une autre oeuvre qui réunit deux arts. La poésie est une fleur qui donne toutes ses forces à la graine qui est la chanson et se dessèche si on ne la relit pas.
Lire la poésie de Charles Trenet c'est en quelque sorte déshabiller les mots pour leur rendre leur nudité d'origine : leur pureté poétique sans la séduction mélodique, sans le charme de l'interprète. C'est comme l'intérêt de lire un livre après avoir vu le film !
Il y a environ vingt ans, je suis arrivée à Paris, chez des « tombés du ciel » c'est le cas de le dire ! Et j'ai découvert immédiatement Trenet, un de leurs idoles. Ils m'ont fait chanter «Verlaine » s'émerveillant de mon petit accent (sans imaginer comment je déteste d'entendre parler de mon accent même « délicieux »!) Moi qui sortais du « couvent » qui était le conservatoire d'Odessa très puriste, très classique, très intellectuel, très profond, très très très. Je ne jurais que par Jean Sébastien Bach ! La légèreté de Charles Trenet était un choc agréable. le fait que des violonistes classiques dont je venais de faire connaissance « péchaient » par amour pour Trenet, à l'époque ça me choquait autant que le vin rouge qu'ils prenaient au repas de tous les jours sans pour autant être alcooliques ! Mon admiration de Trenet c'était comme une petite digression de ma part, une transgression voire une trahison, tout cela à la fois, et le début de ma libération : la liberté de me défaire de tout ce qui était scolaire !… Et aujourd'hui je suis inséparable de Trenet « Et depuis Je chante Je chante sur mon chemin ! » Les chansons se démodent tandis que la poésie jamais !
Trenet vous jette des bouquets : « Vive la vie, vive l'amour ! » Mon fils de cinq ans (toujours lui !) danse lorsqu'il entend un disque de Trenet et le préfère aux chansons enfantines. C'est ce qu'il fait exactement pendant que je rédige cette chronique. Ce n'est pas pour rien car tous les enfants sont des poètes ! le virus de la poésie, heureusement, on n'a pas encore inventé un vaccin pour le combattre !
Mais plus on lit les textes de Trenet plus on sent que c'est un pierrot lunaire aux masques de gaieté…






























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