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Un livre qui aura mis du temps à venir entre mes mains mais enfin, je partage maintenant vos superlatifs et vos coups de coeur. Un roman poignant.

Le récit est découpé en quatre parties: été, automne, hiver, printemps. Chaque saison a son lot d'émotions, d'associations qui la rend triste ou heureuse. La mélancolie y est omniprésente. Chaque période de l'année contient des souvenirs d'enfance et les pensées d'adulte de Isodora, la narratrice, qui évoque sa famille : Petit Père, Petite Mère, ses frère et soeurs: Klaus, Louisa, Harriett, les oncles, les tantes, les cousins, les cousines... Et puis surtout, il y a la Maison qui contient sa vie et toutes les scènes remémorées comme autant de madeleines de Proust.

Un très beau roman, plein de poésie, d'une grande maturité malgré le jeune âge de l'autrice. C'est bouleversant. L'histoire interpelle le lecteur sur sa propre vie, ses souvenirs et sa fin. le cycle de la vie, Perrine Tripier, le décrit magnifiquement à travers les saisons, les observations de la nature qui entoure la Maison, l'évolution des êtres humains, le départ de ceux qu'on aime et le manque, le corps qui vieillit, la décrépitude du lieu de vie ... Tous, des signes du temps qui fuit et de l'éphémère des choses.
Un livre très touchant !
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Ce brillant premier roman d'une très jeune autrice raconte une histoire d'amour. Pas n'importe quelle histoire, non. Une surprenante, une improbable histoire d'amour, de celle qui dure toute une vie, entre un lieu et une femme.

Au crépuscule de sa vie, Isadora, obligée de vivre en maison de retraite – « un mouroir médicalement adoubé » – veut « tout sentir à nouveau. » Elle nous entraîne jusque dans l'âge tendre et fait revivre pour nous les années passées dans sa Maison, l'autre personnage du couple, isolée au milieu d'une nature splendide et intacte. L'endroit n'est pas situé géographiquement. C'est là qu'habite la famille Aberflecht : les discrets parents, Petit Père et Petite Mère, aux surnoms sortis tout droit d'un conte de fées (comme pour donner au récit une dimension universelle) et les 4 enfants (Klaus, Louisa, Isadora et Harriett). L'été la famille est élargie à la tante, à l'oncle et aux cousin.nes. Toute une joyeuse et hurlante tribu s'ébat alors dans le jardin, reconstruit les cabanes été après été dans les forêts de sapins bleus et d'érables, se baigne dans l'étang avec les libellules. « Souvenirs noyés de lumière estivale, tremblotants de rires et d'écorchures aux genoux. »

Isadora remonte le temps mais nous emmène aussi au fil des saisons dans un tourbillon de jeux, de disputes, de rires, de larmes parfois, d'odeurs et de bruits. Incapable de quitter ce lieu, elle y passe sa vie d'adulte « seule au monde, dans une solitude radicale« , jalouse d'éventuels visiteurs et prisonnière de la grand bâtisse blanche qu'elle aime désespérément. Les années passent. Que restera-t-il du magnifique passé ? Qu'adviendra-t-il de la Maison ?

Il n'y a aucun dialogue dans ce roman. Rien que des descriptions vivantes, d'une incroyable beauté. La prose de Perrine Tripier est sensorielle, poétique, poignante souvent, nostalgique toujours, amère parfois. le récit par le choix et la qualité des mots est plein de délicatesse, de sensibilité et d'une grande justesse. Après cette lecture qui nous a enchantés, le retour à la réalité risque d'être difficile.
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De la douceur et de la nostalgie dans ce premier roman.
Un roman qui se lit lentement, en se délectant des mots choisis par cette autrice pour nous parler de la Maison.
La Maison, ce lieu indissociable d'Isadora. Ce lieu qu'elle a tout de même dû quitter à l'aube de la fin de sa vie... Ce lieu qu'elle chérit tant... Ce lieu qu'elle nous conte au fil des saisons et des souvenirs d'Isadora...

Les guerres précieuses, c'est un merveilleux et original roman. Une ode poétique à ce lieu dans lequel Isadora a grandit, celui que ses frères et soeurs voulaient quitter rapidement... celui qu'elle n'a jamais voulu quitter... pourquoi parcourir le monde quand tout ce dont elle avait besoin se trouvait là ?

Un roman émouvant tant par l'histoire de vie d'Isadora que par la relation qu'elle entretient avec sa maison... Et puis cette notion de vérité qui n'est pas unique...cette vérité qui se modifie au gré des souvenirs et des émotions...

Une très belle lecture qui offre un moment suspendu dans le quotidien tourbillonnant. Un temps de pause et se rappeler et se questionner sur l'essentiel dans une vie...
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Quel livre ! Avec ce premier roman, l'autrice m'a bluffée par son style, son histoire. Les guerres précieuses est avant tout l'histoire d'une femme et de sa maison familiale, histoire d'amour mais aussi une histoire de famille, de cousins et de saisons. C'est justement au rythme des saisons que Perrine Tripier a choisi d'écrire son livre.

Ce roman est aussi un ode à l'enfance et à son insouciance, à la nature environnante si mystérieuse.

J'ai avant toute chose aimé le style imagé, poétique, tout en métaphore, avec des phrases que j'ai lues, relues, méditées tellement elles sont belles. C'est ça aussi la lecture, se laisser bercer par la mélodie d'une phrase, d'un paragraphe inspirant.

Les guerres précieuses racontent aussi l'histoire d'Isadora et de sa petite soeur Harriette, d'une vie passée à chérir le passé et surtout l'enfance.
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Ouvrage remarquable à plus d'un titre et à commencer par le fait qu'il vous happe alors qu'on pressent le thème comme faisant partie du genre 'ennuyeux'.
C'est la plume de l'auteure qui nous envoûte tout d'abord: Une reine de la figure de style, pas un substantif sans son qualificatif et pas n'importe lequel ! de préférence une association nouvelle "le malaise moite de l'étranger" et pléthores d'allégories "les feuilles mortes tourbillonnant faiblement [...] comme un couple éreinté valse à la fin de la nuit", etc. tout cela à la pelle sur 200 pages.
Mais c'est aussi une histoire d'amour... pour une maison. On n'est pas loin du syndrome de Diogène mais plus que les objets, Isadora collectionne les souvenirs et surtout ceux de l'enfance... enfin, je ne vais pas tout vous raconter. Perrine Tripier pour son premier roman, l'a fait bien mieux que moi.
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Un magnifique roman à la plume douce et poétique. Lu quasiment d'une traite, j'en ressort avec le tournis et l'ivresse de la beauté.
Un court roman, mais très riche en mots, en sensations, en sentiments. La mort et l'amour se côtoient. La poésie à chaque mot. La vie qui défilent au fil des saisons. Et cette maison gardienne des souvenirs et des tourments.
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Dès le début du livre le lecteur sait qu' Isadora , qui tient la plume, est une vieille dame désormais en Maison de Retraite.
Elle nous conte l'histoire de sa famille composée de « Petit Père », « Petite Mère » (on pense à une région d'Europe Centrale ou de Russie) de leurs quatre enfants, et des oncles, tantes et cousins, qui gravitent autour. Mais c'est surtout l histoire de la maison où ils vécurent qui prend la place de véritable héroïne.
L'amour que porte Isadora à LA maison est incommensurable. Il va dicter touts les actes de sa vie. « Elle m'appelle, elle m'attend ».
En quatre saisons l'autrice décrit les joies que procure la nature, sous le soleil ou sous la neige, dans les bois ou près de l'étang.
Elle s'attarde sur les sensations physiques « des courses dans les herbes soyeuses » ou « sur ma peau jeune le frottement du tissu qui sent la lessive ».
Elle laisse également une grande place aux souvenirs très présents des rapports entre les membres de la famille et en particulier de sa proximité avec sa petite soeur Harriet trop tôt disparue à laquelle elle laissera toute sa vie sa place dans leur chambre d'enfance commune.
Les « guerres précieuses » se sont ses efforts pour garder intacts ces souvenirs, ces sensations qui ont fait la richesse de sa vie dans LA maison.
C'est à la fois joyeux et très triste, touchant et fort bien écrit.
Le plus hallucinant est que l'autrice n'a que 24 ans !

Lien : https://poirson.marie-helene..
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La Maison. Cette Maison là.
Elle habite Isadora jusqu'au tréfonds de son âme, imprime ses gestes, dicte ses choix (arrêter ses études, éconduire un prétendant) pour ne la quitter jamais.

Isidora prend le lecteur par la main et l'immerge dans son royaume le temps d'une traversée de 4 saisons.
A chacune sa couleur, sa sonorité, son rituel, des robes de peaux d'âne qu'Isadora enfile tour à tour.
Eté, blondeur incandescente, crépitant des cavalcades d'enfants
Automne, langueur brumeuse, aux longs doigts mélancoliques
Hiver, soleil blanc de glace, tonic au parfum de chocolat chaud
Printemps, explosion verte, écoeurante fornication du monde

La Maison, pierre angulaire et sables mouvants, sève de vie et vénéneux nectar, refuge et prison.
Isadora s'est inventée une île, pour y vivre avec ses fantômes, comme une araignée engluée dans sa propre toile.

Un texte ensorcelant d'une infinie poésie.
Je suis encore sous le charme de ce long sortilège, un conte de fée qui mêle enchantement et frisson de terreur glacée
Une insolite merveille.
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Joli coup de coeur pour ce premier roman d'une jeune autrice très talentueuse !
Il est des livres qui vous cueillent dès les premières pages et vous accompagnent encore même après en avoir tourné les dernières. "Les guerres précieuses" est de ceux-là.
Au crépuscule de sa vie, Isadora nous raconte l'histoire de la Maison, refuge familial, et nous entraîne dans le dédale de sa mémoire pour évoquer toute une vie. Rythmé par les quatre saisons, le roman explore les relations entre frères, soeurs et parents, l'amour qui les lie, les joies et les drames qui jalonnent leur existence, les souvenirs de l'enfance qui nous poursuivent et ce qu'il en reste en fin de compte.
Dans une construction qui mêle les époques, l'écriture épatante, poétique et précise de Perrine Tripier nous enveloppe d'une douce nostalgie, jamais mièvre, mais qui serre le coeur et peut faire écho en chacun de nous.
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Ce roman a été vu et revu. Je ne peux que confirmer l'incroyable talent de cette jeune autrice de 24 ans. Elle a su transformer sa propre expérience de perte d'une maison familiale et de la nostalgie qui en a découlé, en une minutieuse exploration de ce sentiment, prêté avec beaucoup de justesse à une vieille dame (!!!) obligée  par la force des choses,  d'abandonner sa Maison maladivement aimée et réduite à fouiller sa mémoire pour en revivre les saisons de l'enfance à la vieillesse !

L'écriture est magnifique, puissante, précise, poétique, avec une intelligence du détail fabuleuse, détails retranscrits de façon minutieuse, quasi proustienne, donnant à vivre au lecteur une expérience sensorielle enrichissante.
"Il faut toujours toujours s'efforcer de voir les choses familières, de les voir vraiment. Il faut visiter son propre palais avec l'étonnement d'un ambassadeur étranger."

Pourtant il m'a fallu un certain temps pour mettre des mots sur le malaise que j'ai ressenti à  cette lecture. Il venait tout simplement de de cette narratrice pour laquelle je n'ai ressenti aucune empathie, que j'ai carrément détestée tant je l'ai trouvée égocentrique,  orgueilleuse et aigrie. Seul son amour pour sa jeune soeur trop tôt disparue  a adouci un peu cette image. Et encore, même cette relation n'était pas équilibrée...
Sa soeur aînée lui dit , a un moment donné, qu'elle était "malsaine, accrochée au passé, accrochée à une enfance [..] idéalisée."

Ce ressenti, très personnel semble-t-il puisqu'aucun lecteur n'a exprimé ce genre de sentiments,  a tenu l'émotion à  distance et s'il n'y avait eu cette plume superbe, je n'aurais pas aimé ce roman.

Mais la maturité et la qualité de l'écriture ont largement compensé ce ressenti-là.

Retenez bien ce nom, Perrine Tripier, une autrice à suivre attentivement !
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