Le prince charmant existe !

Je suis une fille curieuse qui déteste la solitude et le silence. J’aime être entourée en permanence, bavarder avec les autres et rencontrer de nouvelles personnes même si je ne me lie quasiment jamais réellement avec elles. Je garde une carapace sociale pour nous protéger, ma fille et moi, et je n’accorde pas facilement ma confiance. En outre, tous ceux qui me connaissent un minimum savent qu’il ne faut pas trop me pousser, car je suis plutôt sanguine.

Il me drague gentiment depuis mon embauche. C’est un jeune homme assez réservé et même si nous nous entendons à merveille, il ne franchit jamais les limites de la bienséance physique et verbale. Il se contente de flirter en douceur et de glisser des allusions. Un compliment par ci, un compliment par là. Il ne m’a jamais proposé ouvertement d’aller plus loin.

Quznd aux peres qui m’abordent à l’école... la plupart du temps, ce sont des hommes divorcés ayant une idée salace derrière la tête. Ou pire, des époux infidèles qui aimeraient avoir une aventure avec la maman célibataire excentrique du quartier pour se la raconter en soirée devant leurs potes. Oui, je vous jure, ces enfoirés osent draguer en allant chercher leurs enfants ! Cette catégorie de types, je les rembarre méchamment en les menaçant d’aller les dénoncer à leurs femmes.

Je suis accoutumée à leurs regards en coin. Ils sont prompts à me juger sans me connaître. L’expression qu’ils reflètent diverge selon les caractères et les vécus de chacun. Incompréhension, hostilité, dégoût, mépris ou, a contrario, curiosité, jalousie, envie, concupiscence. Nous avons beau vivre à une époque libre et moderne qui favorise l’hétéroclisme social, mon look fascine ou dérange

Je sais comment on me perçoit à l’école. Une espèce de pin-up tatouée, coquette et pulpeuse qui s’habille avec des robes colorées et change de teinture capillaire au gré de ses humeurs volages comme une héroïne de manga. En ce moment, ma longue crinière lisse arbore un joli roux cuivré, les pointes colorées dans un rouge flashy sur dix centimètres.

Dans la rue, les réactions des gens à mon encontre m’amusent ou m’indiffèrent et je n’y prête quasiment pas attention. Je me sens bien dans ma peau et je me fiche du regard des autres, ce qui n’était pas le cas avant. Mais Anya n’est qu’une enfant et je ne veux pas qu’elle subisse le contrecoup de mon originalité à l’école. Les gamins peuvent parfois se révéler cruels.

Quand la situation s’y prête, je préfère utiliser les armes à feu plutôt que les armes blanches. Elles permettent de rester à distance des cibles et de ne pas se salir. Mais je n’ai pas eu le choix sur ce coup. Il me faut m’adapter à chaque mission et celle-ci nécessitait une intervention rapprochée.

Figurez-vous que je suis un élève studieux et assidu. Je m’acquitte toujours de mes devoirs. Je suis extrêmement prudent et méthodique. Je m’impose un code de discipline strict dans le cadre de mes activités.
La preuve, je n’ai pas bu une goutte d’alcool.