Sa vulgarité est sublime. […] Jamais, à notre souvenir, une jeune fille, épouse et veuve aussi aimablement désagréable, délicieusement ignoble, joviale, belle, hideuse, aguicheuse et monstrueuse d’animation, n’avait été ainsi montrée ».
Tout le monde est épinglé, jusqu’à la fade Agnès, dont l’existence ne s’améliore qu’à raison de ses transgressions. Escrocs, bellâtres, aventuriers, beaux officiers ténébreux et aristocrates dégénérés ou sans foi ni loi dessinent une fresque réjouissante ; les intrigues se multiplient, tandis que la vieille tante Betsy, qui n’a pas dit son dernier mot, œuvre dans l’ombre…
La jeune fille grandit comme une herbe folle, entre l’impuissance de ceux-ci et la parfaite indifférence de sa tante, et devient ravissante. Pendant ce temps, l’aînée, la rouée, ambitieuse et quelque peu vulgaire Martha, de calculs en calculs, est encore célibataire à trente ans. Elle condescend à faire une fin en épousant le brave et tranquille pharmacien local Barnaby. À l’élégance de mourir rapidement, cette crème des maris ajoutera celle de laisser à sa femme, dont il connaît le respect pour l’argent, toute sa fortune et ses terres.
- La veuve Barnaby de Silverton? ... Oh! mais certainement; ah! c'est une bien belle femme! personne ne le contestera. C'est la veuve de notre pharmacien.
- La veuve d'un pharmacien? ... Oh ce n'est pas cela du tout, monsieur; vous vous méprenez complètement, reprit le major.