Nous connaissons tous la fin. Et elle n’est pas heureuse. C’est une drôle d’histoire : nous en savons le dénouement mais en ignorons la trame. Nous sommes à la fois visionnaires et aveugles. Sages et stupides. De là vient ce mal-être que nous partageons tous, ce soupçon qui nous fait pleurer les jours gris, nous empêche de dormir à minuit, ou nous inquiète quand l’attente d’un être cher se prolonge. De là viennent la cruauté démesurée et la bonté inattendue des hommes: du fait de connaître la fin, mais pas l’histoire. Étrange règle du jeu qu’aucun enfant n’accepterait. Les enfants ne veulent pas qu’on leur raconte la fin. Ils ignorent que c’est la seule manière de profiter pleinement de l’histoire.
Il y a un corbillard devant la maison.
J'ai pensé que les distractions cessent d'en être quand elles deviennent obligatoires.
Vingt ans plus tard, j'écrirais une chanson pour elle, car les chansons sont des lettres qui n'ont jamais été envoyées et pourrissent dans une poche, comme les choses non dites moisissent dans le cœur et font mal.
Elle sait qu'un homme seul est comme un ballon sans propriétaire.
l'été c'est comme une religion pour les gens, s'ils ne passent pas leurs vacances d'été c'est comme si le ciel leur était tombé sur la tête.
Tout ce qu'elle portait lui allait bien, comme à un cintre.
Peut-être que la mort est plus forte que n'importe quelle autre idée, parce qu'elle rit toujours la dernière.
(Puede que la muerte sea mas poderosa que cualquier otra idea, porque siempre rie la ultima.)
Et un jour, à quarante ans, je me suis retrouvé à chanter seul avec ma guitare des chansons de ma tristesse que le public célébrait par des applaudissements. Applaudissements qui m’accompagnaient quand je rentrais dans mon studio où m’enveloppait une solitude réelle et certaine, une solitude que seule combattait la présence permanente des enfants. Vingt-cinq ans avaient passé depuis notre premier concert au lycée. Dans la maison de disques, une ribambelle de jeunes dirigeants sans expérience avait succédé à Bocanegra, avec pour seul mot d’ordre de réduire le personnel, à tel point qu’ils finissaient par être obligés de se virer eux-mêmes. Bocanegra avait profité de ses indemnités pour fonder une société de production audiovisuelle qui avait échoué avec fracas, mais il lui était resté quand même assez d’argent pour faire le tour du monde à la voile."(P. 364)
Je savais déjà que je deviendrai aveugle à cause des branlettes, comme on me le garantissait au collège, mais c'était un prix que j'étais prêt à payer. Ray Charles était là pour prouver que les aveugles avaient une sensibilité particulière pour la musique.
Contexte de la citation : Le narrateur, espagnol , est en voyage au Japon
" Elle refusait d'accepter un pourboire. Cette honnêteté disciplinée était étrange, surtout, pour nous, qui venions d'un pays où tromper le touriste était un métier à part entière ."