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Critique de Virginieriaute


Bonjour les Fanas,

Aussitôt acheté, aussitôt lu.
Give Peace a chance ( J. Lennon ), roman graphique de Marcelino Truong, suite d'Une si jolie petite guerre.
Je referme déjà ce magnifique roman graphique.
Les yeux humides, je me laisse déborder, laisse s'échapper ce trop plein. Trop plein de tristesse, trop plein de compassion pour ce peuple qui depuis que je suis gamine m'a toujours fasciné. Admirative de leur combativité, admirative de leur courage, et de leur résilience.
Je serre mon livre contre moi, je veux en prendre soin, et je pleure. Je pleure Domi aussi, je me suis attachée à ce jeune homme discret dans le roman. Pas tout à fait un second rôle puisqu'il n'y en a pas de premier, chaque tranche de vie a son importance, sa place dans cette chronique familiale. Domi, une victime collatérale dirait-on ( ah ces euphémismes bien utiles pour s'épargner la culpabilité pendant les bombardements ), Domi et son costume peut-être trop étriqué pour ce jeune homme épris d'une trop puissante liberté.
Je pleure ces millions de gens qui ont vécu l'horreur plus de 20 ans, et qui après les bombes françaises, les atrocités japonaises et les B52 américains, le napalm et l'agent orange, ont connu la sauvagerie et la folie des Viêt-congs.
Les guerres, la Grande famine, le communisme. Les 3 Fléaux.
Les causes, les conséquences, tout est expliqué dans ce roman. Chronique familiale, récit Historique, équilibre parfait.
La vie à Londres, pour ceux qui ont réussi à s'exiler, la peur aux tripes pour la famille restée sur place, là-bas à Saïgon, la fragilité psychologique d'une mère qu'il nous est impossible de juger puisqu'on ne connaît pas les traumatismes passés pour ne pas les avoir vécus et qui, à force de tempêtes intérieures, finit par démâter et c'est son âme qui prend l'eau.
L'auteur y parle aussi des autres atrocités, plus à l'ouest, au Cambodge.
J'entends encore mon guide khmer, de retour de mon tout récent voyage, j'entends sa voix tout de proverbes et de métaphores comme le font les Anciens, j'entends la voix de la sagesse et du savoir pour m'expliquer son expérience. Je ne me lasse pas de l'écouter. Comme je ne me lasserais pas d'écouter la voix de M. Truong me parler de son Vietnam. Me parler de ses tableaux, ses dessins plus puissants que les mots, dont on reconnaîtra parfois les clichés dont il s'est inspirés pour avoir fait la une des plus grands quotidiens, la musique de l'époque en bande son et qui ouvre chaque chapitre comme une introduction : de Hair aux Beatles, en passant par les Stones ou Jefferson Airplane et son White Rabbit. Je tombe sur Les Doors en première page d'un chapitre, et ne peux m'empêcher de chercher sur ma Playlist la voix de Morrison pour accompagner ce chapitre. The End. Frissons.
Je revois les films d'Oliver Stone. Platoon, Né un 4 juillet, Entre ciel et terre, mon film préféré.
Je me demande aussi ce que foutait L'ONU pendant que les khmers rouges massacraient leur peuple. Qui donc était secrétaire de L'ONU de 71 à 79 ?
Je cherche.
Kurt Waldheim. Il fut soldat sous les ordres du « boucher des Balkans » et eu sans doute un rôle dans la sanglante opération Kozara. Il n'est pas un nazi. Pas un criminel de guerre. Mais il n'est sans doute pas un homme de paix… Compromission ? Lâcheté ?
C'est fou ce que la BD peut vous apporter comme émotions lorsqu'elle est de cette qualité.
Manu Larcenet m'a fait frissonner, Blast et le rapport Brodeck sont inoubliables mais les 3 romans de Marcelino Truong m'ont apporté encore davantage en touchant à plusieurs cordes sensibles ( dessins de grandes qualités avec un coup de coeur pour les tableaux de 40 hommes et 12 fusils tout en finesse et délicatesse ), musique omniprésente, et cette histoire familiale dans la grande Histoire, très touchante. Que de richesses dans ces 3 romans.
Merci du fond du coeur.
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