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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bienvenue en Mongolie ! Dans ce court, mais néanmoins dense récit autobiographique, Galsan Tschinag nous conte son enfance, entre anecdotes et souvenirs. On se croirait un peu dans un épisode de Bienvenue en Terre inconnue. Nous, lecteurs, sommes plongés dans la vie en autarcie de ce peuple nomade, qui déplace sa yourte et son troupeau en fonction des saisons.

Galsan vit donc dans une yourte avec ses parents, son frère et sa soeur, son chien et fidèle ami Arsylang et sa grand-mère adoptive, au milieu des steppes, entre ciel et terre. Chacun a sa place et son rôle à jouer. Les tâches sont réparties et personne ne les discute. Il y a également ses oncles et tantes et ses cousins, formant ainsi une communauté nommée aïl. Et ceci compose tout son univers.

Le récit peut parfois paraître décousu, la chronologie n'étant pas toujours évidente en fonction des chapitres qui sont eux thématiques. J'ai également trouvé dommage que les us et coutumes ne soient pas mieux explicités. J'aurais apprécié de mieux comprendre le pourquoi du comment de certaines pratiques et/ou croyances (comme le fait de faire pipi dans les yeux de sa grand-mère pour la guérir par exemple… Oui, ça m'a marquée).

C'est intéressant, c'est authentique mais il m'a manqué ce quelque chose, je m'attendais à plus. Plus de descriptions quant aux paysages magnifiques, plus d'explications afin de mieux comprendre aussi, plus d'émotions, d'immersion… J'ai ressenti une certaine distance avec le narrateur et son quotidien, j'ai trouvé que l'on demeurait finalement en surface. Beaucoup de thèmes sont évoqués sans plus de détails. Mais bon, il s'agit là du récit d'un enfant qui n'a pas encore 8 ans… En revanche, la relation qu'il a vécu avec sa grand-mère, ainsi qu'avec son chien est poignante…

En bref, ce livre reste agréable à lire et permet de découvrir un peuple et de voyager.

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S'il ne s'agit pas d'un coup de coeur, j'ai tout de même passé un agréable moment avec celui-ci. le dépaysement est en effet garanti ! Impossible de le lire sans frissonner tant le froid est omniprésent. Pourtant le narrateur et sa famille continuent d'avancer, de se battre jour après jour pour leur survie. Malgré tout, ce texte n'est pas triste et on y découvre également beaucoup d'amour entre les différents personnages : les membres de la famille, mais aussi avec Arsylang, le chien complice, fidèle soutien et miroir de l'enfant ; je pense notamment à la scène où celui-ci est séparé de son frère et de sa soeur car ils ont été envoyés à l'école et où le chien hurle son désespoir. D'autre part, les scènes décrites sont choisies avec soin et nous permettent de mieux connaître un quotidien totalement différent d'une enfance française, un quotidien où l'enfant occupe un rôle proche de celui de l'adulte et où très tôt il apprend par exemple à dépouiller un mouton ! Entre joie de vivre et cruelles injustices, la mort arrache trop souvent ceux que l'on aime, l'enfant grandit tandis que ses rêves de devenir un éleveur riche disparaissent petit à petit car certaines traditions sont peu à peu remplacées par une autre approche de la vie que lui et sa famille ne comprennent pas toujours...
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Nous voilà aux côtés de Galsan qui nous raconte son enfance dans le Haut-Altaï. Une existence rude et exigeante, surtout pour un petit garçon à qui il plairait de jouer toute la journée. Mais chez les Touvas, les plus petits apprennent rapidement en observant leurs aînés. Ils accomplissent les tâches quotidiennes les plus élémentaires du haut de leurs compétences.

Galsan est très proche de sa « grand-mère rasée » si chère à son coeur, qui l'élève chaque jour sans même s'en rendre compte. Il va apprendre à grandir au milieu de traditions séculaires, celle de son peuple, entre les troupeaux, les hivers de plus en plus ardus, les croyances et les esprits, les jalousies et les rancunes entre les familles, et sa grand-mère incomparable et irremplaçable.

Mais plus les années passent, plus de nombreuses questions l'assaillent. Pourquoi tout les enfants ne vont pas à l'école ? Pourquoi son père semble-t-il résigné ainsi ? Pourquoi les choses, soudain ont-elles l'air de changer ? Jamais les rêves de réussite et de félicité n'avaient paru si vains…

Au lieu de jouer et de se divertir, il faut veiller et gérer le troupeau. La peur des loups et des aigles le suivent comme une ombre.

Le lien profond et unique que Galsan ressent pour son chien Arsylang va lui permettre de toujours se sentir protégé et compris. Il a trouvé en lui un compagnon de route, un confident dans les yeux duquel il peut lire comme dans un livre ouvert.

L'importance des sens est omniprésente tout au long des pages. Son émergence la plus surprenante concerne l'odorat. Les gens se reniflent, doivent sentir l'odeur singulière qui caractérise chacun pour mieux s'en imprégner.

Le rapport aux bêtes apparaît parfois comme des plus étranges. Un certain mépris surgit de temps à autre envers les chiens ou les chevaux, sans raison valable, et cela est d'autant plus choquant que l'entièreté de leur existence dépend des animaux. Lorsque Galsan se permet de dire qu'il n'humiliera pas son cheval et qu'il lui maintiendra son respect, cela sous-entend qu'il aurait pu en être bien autrement. Cette espèce d'orgueil mal placé, cette hiérarchie envers les bêtes pourtant indispensables est des plus méprisables. Incompréhensible. Sans parler des jets de pierres à Arsylang qui semblent ne déranger personne outre mesure.
Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien avec le peuple inuit qui n'use de ses chiens de traîneau que comme de vulgaires outils.

Les responsabilités échues à Galsan sont très lourdes à porter pour un enfant. Il se sent responsable non seulement de son troupeau, d'Arsylang, mais également de ses parents qui ont tant besoin de lui.

Les Touvas vivent avec, pour et grâce à la Nature. Mais tout ce qu'elle prodigue, tout ce qu'elle offre généreusement, la Nature peut le reprendre aisément en un seul coup d'éclat.

Comme toute vie tournée autour du labeur, le quotidien des Touvas reste éprouvant, même s'il est vécu ainsi depuis toujours. Une maladie, une tempête, et tout peut disparaître.

Cet univers particulièrement singulier dans lequel Galsan Tschinag nous plonge est une véritable expérience culturelle. Une immersion si loin de nos vies citadines, et pourtant, les préoccupations les plus profondes, les plus cruciales restent toujours les mêmes. le lien à la famille, à la réputation, à l'économie, à l'éducation… l'importance de respecter la Nature qui nous entoure et à qui l'on demande toujours plus…

Monsieur Tschinag signe un ouvrage intime, courageux, authentique et éprouvant. On ne ressort pas totalement indemne de cette lecture.
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Ciel bleu embarque le lecteur aux confins de la Mongolie, vers le Haut-Altaï où vivent les nomades Touva. Au milieu de la steppe, Dshurukuwaa, un jeune garçon, raconte son quotidien et ses grandes ambitions pour son troupeau, qu'il aimerait voir devenir le plus grand des environs pour faire honneur à sa famille.

La narration est empreinte de naïveté et d'innocence, puisque racontée à la première personne par Dshurukuwaa ; le jeune garçon détaille les coutumes de son peuple et ce qui régit les liens entre les familles, les tâches quotidiennes au sein des troupeaux de moutons, la répartition des responsabilités en fonction du sexe et de l'âge des membres de la famille, ainsi que les croyances et divinités qui peuplent le Ciel bleu et la steppe qui s'étend à perte de vue. Si la lecture est au début dépaysante, l'emploi de nombreux termes mongols, la vision sur le monde de Dshurukuwaa qu'on pourrait qualifier de simplette et les nombreuses répétitions ont achevé de m'ennuyer, et j'ai dû m'y prendre à plusieurs fois pour parvenir au terme de ce roman pourtant pas très épais.

On s'attend à ce que l'arrivée de représentants soviétiques pour emmener les enfants à l'école ne constitue un élément perturbateur du récit, mais il n'en est finalement rien, puisque Dshurukuwaa demeure encore chez ses parents...Et c'est finalement à la toute fin du récit, lorsque le jeune garçon se met à la recherche de son fidèle chien, que la narration s'étoffe un peu, puisque les personnages entrent enfin en contradiction avec "l'ordre naturel des choses" qu'ils subissent sans fin. Enfin un peu de rébellion !

Une lecture qui a donc le mérite de faire découvrir à un lecteur occidental la dureté de la vie en Mongolie et les us et coutumes quotidiens, mais qui m'a fait piquer du nez plus d'une fois et que j'ai terminé à grand peine...Un peu plus d'action ne ferait pas de mal à ce grand Ciel Bleu qui s'étire au-dessus de la steppe !
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Le livre s'ouvre et se ferme sur un rêve. Comme c'est un mauvais rêve, il ne faut le dire à personne, ou plutôt le dire pour soi à voix haute et cracher trois fois. C'est l'usage, chez les nomades du Haut-Altaï. le jeune narrateur de ce très beau livre vit dans un aïl, un campement de yourtes, entre ses parents qui élèvent des moutons, la grand'mère qu'il s'est choisie et Arsylang, son chien, qu'il considère comme son frère et son ami. C'est au travers de son regard d'enfant que l'on découvre un quotidien rude et dépouillé, à la merci d'une nature divinisée, à la fois nourricière et meurtrière.
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