Citations sur Anciens poèmes chinois d'auteurs inconnus (43)
Devant nos coupes pleines.
Le vent du printemps qui court vers l’est,
Par hasard, nous rend visite.
Il frôle dans les coupes d’o r le vin qui ondule légèrement.
Les fleurs épanouies tombent de leurs tiges ;
Balancées par le vent amoureux, elles embrassent le sol.
La belle va se griser. Sa figure rosée devient vermeille.
Mais, hélas ! la beauté des fleurs de pêcher et de poirier est
éphémère.
Le temps trompeur nous dissimule ses traces, mais il passe,
rapide.
Vous, vous dansez, mais le soleil s’incline à l’ouest.
Vous gardez peut-être encore le caractère gai de la jeunesse,
Mais vos cheveux sont déjà tout blancs. Et à quoi bon vous
plaindre ?
LES DIX-NEUF POÈMES
XIV
Ceux qui ont vécu s'éloignent peu à peu de nous.
Les survivants nous sont devenus plus chers.
J'erre tout seul, promenant ma tristesse.
Je ne vois que des cimetières et des collines,
Les tombes abandonnées sont nivelées.
Les sapins sont coupés pour faire du feu.
A travers les saules,
Le vent produit un bruit mélancolique,
Et la douleur nous tue.
Oh ! que je voudrais retourner dans mon pays.
Pas de route, où vais-je ?
LES DIX-NEUF POÈMES
IX
Dans ce petit jardin, se trouve un arbre merveilleux
Dont le zéphyr fait frissonner les rameaux si frais.
Je casse quelques-unes des plus belles branches
Pour les envoyer à celle que mon cœur aime.
En les portant, mes manches en sont tout embaumées.
La route est si longue,
Comment les lui faire parvenir ?
Ces bouquets sont-ils dignes d'elle
Et méritent-ils de lui être offerts ?
Mais le temps passe et je pense à notre séparation !
LES DIX-NEUF POÈMES
VIII
Au pied de la montagne Thaï,
Le bambou solitaire prend racine.
Seigneur, je vais vous épouser.
Mon cœur appartient à vous seul,
Comme le lierre parasite pousse
S'attachant au jeune sapin.
Nous nous verrons bientôt,
Il a fallu des milliers de li pour venir me chercher.
Monts verts et plaines brunes nous séparent,
Je vieillis en pensant à vous !
Pourquoi votre voiture arrive-t-elle lentement ?
Voyez ces orchis l'un à l'autre enlacés,
Comme leurs fleurs sont brillantes et fraîches !
Cueillez, cueillez-les à temps,
Pareilles aux herbes d'automne.
Le vent ternira leur beauté.
Seigneur, si vous ne m'écoutez pas,
Moi, pauvre femme, que ferai-je ?
LES DIX-NEUF POÈMES
VII
La lune est claire, la nuit silencieuse.
Dans un trou du mur, les grillons frémissent.
Voici venir l'hiver !
Les étoiles brillent au firmament,
La rosée blanche mouille les herbes fanées.
C'est la saison qui change.
La cigale frileuse chante dans les arbres dépouillés ;
Où vont ces malheureuses hirondelles ?
Oh ! mon ami d'enfance que j'ai tant chéri
Est bien loin !
Il me délaisse, il m'oublie.
Il m'abandonne !...
Poème d’adieu.
La nuit dernière, mon coeur était submergé par la mélancolie
de notre proche séparation ;
A la troisième veille, le givre blanc tombe, l’ouragan s’élève.
Que de lucioles dansent en l’air, que de feuilles bruissent en
tombant !
A cette heure, j’ai rêvé de celui qui va repartir vers l’ouest.
La cloche matinale sonne trois ou quatre coups.,
Je suis réveillé en sursaut par des hennissements qui sortent de
l’écurie de mon voisin de l’est.
p.146 Vite, je m’habille et franchis la porte pour vous dire adieu,
Mais je vois seulement, errant en tous sens, les nuages qui
reviennent à leur point de départ !
Air du sud du fleuve
Quoique profond, le fleuve vert et limpide laisse voir son lit ;
Ses innombrables vagues bondissent vers le ciel.
J’ai l’habitude des bords du lac.
Même dans un esquif léger, je ne crains pas le vent.
Au crépuscule, sur le long fleuve,
Mes amis et moi, nous nous invitons à retourner vers le quai.
Comme si elles étaient sensibles, amoureuses,
Les fleurs flottantes accompagnent les bateaux.
Aurore printanière.
Au printemps, endormi, l’on n’aperçoit pas l’arrivée de
l’aurore ;
Mais, réveillé, on entend partout le gazouillement des oiseaux.
Hier, la pluie et le vent bruissaient pendant la nuit,
Sait-on combien de fleurs sont tombées de leur tige ?
CHANTS DE COQS
C'est l'heure où l'horizon commence à blanchir,
L'heure où les étoiles, au ciel, scintillent encore.
Les coqs de Lu-nin appellent les dormeurs.
Les chants des fêtes expirent, le temps passe...
Et, la lune pâlit, les étoiles s'évanouissent.
Enfin, l'aurore dissipe la nuit !...
CHANSON D'ADIEU
Les branches du saule au feuillage vert et éploré
Tombent effleurant la terre ;
Ses fleurs si blanches et si légères
S'envolent emportées.
Quand on aura cassé toutes ces branches 19
Et quand ces fleurs ne seront plus,
Vous, voyageur, reviendrez-vous ?