Je n'ai pas lu le manga, ni vu le film, et je n'avais aucune idée des sujets abordés dans cette histoire. J'ai été agréablement surprise de découvrir le talent de
Mizuki Tsujimura à mêler le fantastique avec un sujet aussi grave que le harcèlement scolaire. Car
le château solitaire dans le miroir, c'est d'abord l'histoire de sept adolescents qui, un beau jour, traversent leur miroir pour se retrouver dans un château merveilleux. Kokoro, Masamuné, Ureshino, Fûka, Aki, Rion et Subaru ont un point commun particulier : ils subissent du harcèlement et ont pour la plupart décroché du système scolaire.
Le récit débute avec la jeune Kokoro, douze ans, qui a abandonné le collège à cause d'une certaine Sanada Miori et sa bande, qui l'ont harcelée jusqu'à la menacer de mort. Kokoro souffre de phobie sociale, rien que sortir de chez elle est devenu difficile. Elle se sent isolée, et même celle qu'elle croyait être son amie ne lui adresse plus la parole. Alors que tout semble aller de pire en pire, Kokoro découvre un beau jour que le miroir dans sa chambre luit. Une jeune fille portant un masque de loup y apparaît et l'invite à la rejoindre au château solitaire, lieu où se déroulera la majorité du récit. Un ultimatum est posé par Mlle Loup aux sept jeunes gens : ils auront jusqu'au 30 mars pour trouver la clé d'une pièce secrète qui leur permettra de réaliser leur voeux le plus cher. Une seule règle dans le château : quitter impérativement les lieux avant 17 heures.
Le sort de Kokoro m'a beaucoup émue, ainsi que celui des autres adolescents. le harcèlement scolaire est un véritable fléau et le Japon n'échappe pas à cette calamité. Si vous vous attendiez à découvrir un château magique dans un univers fantastique, il n'en est rien ici. La magie réside en chacun des sept adolescents qui vont faire connaissance petit à petit et se découvrir des points communs. Ce n'est pas le genre d'histoire niaise où ils vont se promettre une amitié pour la vie. Ils ne s'intéressent pas forcément les uns aux autres, ils se disputent parfois, ne se comprennent pas toujours. Mais chacun et chacune à leur manière, ils apportent aux autres le réconfort dont ils ont terriblement besoin. Ils s'enrichissent au contact des uns et des autres et vont petit à petit reprendre confiance en eux.
En revanche, j'ai trouvé ça très long avant qu'ils ne se rendent compte de leurs similarités et qu'ils n'essaient de se retrouver dans la réalité. Ils ont eu plusieurs mois avant l'échéance du 30 mars, alors que le gros de l'intrigue se révèle à la toute fin. C'est dommage car je me serais attendue à d'autres choses entre temps. Les personnages auraient pu discuter davantage et découvrir bien avant qu'ils venaient tous les sept du même lycée, qu'ils vivaient proches les uns des autres. Cela résulte à un rythme inégal dans la narration et la sensation désagréable qu'il va se passer quelque chose sans que cela n'arrive jamais. J'imagine que ce style est plus adapté aux mangas !
Malgré tout, les thèmes abordés dans le récit sont des enjeux de société cruciaux, surtout à l'heure actuelle avec les réseaux sociaux et les drames qui surviennent régulièrement dans les écoles. C'est primordial d'en parler et de libérer la parole des victimes. le fait qu'un livre en parle avec autant de justesse et d'honnêteté me donne l'impression qu'il faut le mettre entre les mains de tous les jeunes dans les écoles. Alors rien que pour cela, merci
Mizuki Tsujimura !