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Critique de Foufoubella


J'ai trois autres romans de Karine Tuil dans ma PAL, dont ses deux derniers, mais j'ai finalement emprunté celui-ci pour découvrir la plume de l'autrice. Comprenne qui pourra. Peut-être parce que j'ai lu qu'il s'agissait de son plus abouti, et aussi parce que l'idée de départ me semblait alléchante. Et je n'ai pas du tout été déçue.

Si j'ai mis un peu de temps à entrer dans le roman, trouvant la plume un peu déroutante au départ, cela s'est très vite réglé et j'ai plongé tête la première dans le reste du bouquin, lisant jusqu'à ce que mes yeux se ferment ou que je doive sortir du métro. Hypnotisée par l'histoire qui se déroulait sous mes yeux, je tournais les pages avec avidité, me régalant à l'avance de ce que l'autrice allait bien pouvoir me raconter.

L'invention de nos vies porte parfaitement son titre, la question de l'identité y étant cruciale. Qui sommes-nous? Que représentons-nous pour les autres? Est-ce qu'une toute petite fausse vérité, guidée par la providence et qu'on n'a pas jugé utile de démentir, peut déclencher des années après un cataclysme? Voilà tant de questions auxquelles j'ai réfléchi durant ma lecture.

Plus qu'un triangle amoureux, comme peut le faire penser la quatrième de couverture, ce roman est avant tout celui d'un homme, et d'un autre, pris dans une toile de laquelle il ne peut plus s'extraire au risque de tout perdre. Et, du point de vue du lecteur, c'est plutôt jubilatoire.

Reste que ce roman n'est pas parfait, et qu'il ne sera donc pas un coup de coeur.
Si j'ai finalement beaucoup apprécié la plume de l'autrice, je dois avouer que deux procédés dans son écriture m'ont agacée.
Le premier est sa façon de ne pas choisir de mots, laissant le choix au lecteur de prendre celui qui au final lui convenait le mieux, dans le genre "barrez les mentions inutiles". Si elle ne l'avait fait qu'une fois ou deux, passe encore, mais le roman en est parsemé régulièrement, ce qui finit par alourdir le style.
Le deuxième, qui m'a au début amusée (mais seulement au début), est l'utilisation non conventionnelle des notes de bas de page, non pas pour expliquer quelque chose mais pour inventer la vie de personnages très secondaires, qu'on ne reverra jamais. Si j'explique cela par le titre-même de son livre, je n'y ai vu au final qu'un intérêt très relatif. Cela m'a fait penser aux notes utilisées par Joyce Carol Oates dans Petite soeur, mon amour, à la différence que cela s'était avéré judicieux et utile dans le roman de l'autrice américaine.

Dernière critique, je trouve ici que Karine Tuil a plutôt mal utilisé ses personnages féminins, en en faisant des cruches, des pots de fleurs, des accessoires, des princesses en détresse (vous l'aurez compris, barrez les mentions inutiles), même la fin de l'héroïne principale sonne faux.

Mis à part ces quelques bémols je peux dire que ce fut une lecture qui restera quelque part au fond de moi, pas le genre de livre qu'on feuillette, lit puis oublie.
J'ai hâte de me plonger dans un autre de ses romans.

Lu en février 2022
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