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Critique de migdal


« Quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende » cette fameuse phrase de John Ford (L'homme qui tua Liberty Valance) a probablement inspiré Karine Tuil pour cette intrigue bâtie sur le chantage exercé par un gigolo Suisse Helg Sgarbi sur Susanne Klatten, petite fille de Günther et fille de Herbert Quandt, la famille qui possède la griffe de prêt à porter Hugo Boss, les piles VARTA et le constructeur automobile BMW.

Scandale concomitant avec la sortie du film « Le silence des Quandt » (2007) qui montre des milliers de prisonniers asservis dans l'usine d'accumulateurs des Quandt à Hanovre-Stöcken et logés dans une annexe du camp de concentration de Neuengamme.

« Au camp de Stöcken, on meurt en six mois » plaisantaient les SS. La toquade de Susanne alias « Juliana » dure « Six mois, six jours » dans ces pages où la romancière prend la liberté d'imaginer que le séducteur serait en réalité Arno Heilbronn, fils d'un déporté juif supplicié à Stöcken, voulant se venger ?

Le grand-père Günther est connu des historiens pour son mariage avec Magda (dont il eu un fils Harald) qui épousa par la suite Joseph Goebbels. Mariage qui contribua largement à la fortune familliale …

Magda fut élevée par un marchand juif Richard Friedländer, qui lui donna son nom. Tache terrible sous le régime nazi que Joseph et Magda Goebels s'employèrent à faire disparaître … au camp de Buchenwald. « le Führer le veut ainsi et Joseph doit obéir». Tragédie monstrueuse rappelée par Sébastien Spitzer dans « Ces rêves qu'on piétine ».

En conclusion, que le lecteur n'espère pas croiser un seul personnage sympathique dans cette confession haletante, sinueuse, compliquée parfois, de Karl Fritz, l'ex homme de confiance de la famille la plus fortunée d'Allemagne.

Il y découvrira l'émouvante contribution au devoir de mémoire d'une romancière sincère et talentueuse.
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