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Critique de florencem


Ayant beaucoup aimé Les sept morts d'Evelyn Hardcastle, que j'avais trouvé très originale dans sa construction et des choix de l'auteur, j'avais très envie de découvrir son prochain roman. Et grâce à NetGalley et aux éditions Sonatine, c'est chose faite.

Une traversée périlleuse sur un bateau où il n'y a aucune échappatoire. Un démon qui échauffe les esprits. de sombres secrets qui refont surface… le décor est planté. La traversée du Saardam des Indes à Amsterdam va s'avérer bien plus dangereuse que de coutume et les passagers devront peut-être leur salut à un seul homme : le prisonnier Samuel Pipps.

Je me suis très vite retrouvée dans les romans d'Agatha Christie et en particulier ses huis clos comme le crime de l'Orient Express ou Mort sur le Nil. On y retrouve la même ambiance sombre et poisseuse, ces mêmes personnages au passé troublant, et des mystères à résoudre. J'ai trouvé l'ensemble, pour le coup, beaucoup plus convenu que pour Les sept morts d'Evelyn Hardcastle. J'ai passé un très bon moment, mais j'avoue que je m'attendais à cette touche originale qu'il y avait dans le premier roman de Stuart Turton.

Le Saardam nous offre une multitude de personnages que nous allons apprendre à connaître petit à petit. de nombreuses âmes qui ont toutes des secrets, dont certains pourraient causer leurs pertes. Entre les non-dits, les conspirations, le fanatisme et la cupidité, le danger rôde partout. Les marins sont des criminels, tout comme les mousquetaires à bord, et ceux qui dirigent le Saardam ne sont pas en reste. le fait même d'être sur un bateau rend le tout encore plus anxiogène, car le danger peut aussi venir de la mer. Bref, on a envie de se trouver n'importe où sauf là où sont nos héros. Un piège dans un piège.

L'intrigue se développe petit à petit. Comme il y a beaucoup de protagonistes, l'auteur prend le temps de bien nous imprégner avec leurs personnalités. C'est un jeu du chat et de la souris où les impressions sont trompeuses. le fait qu'un « démon » entre en jeu ne facilite pas la tâche de Arent qui a été désigné comme enquêteur en chef. On voit combien l'esprit humain peut facilement chavirer lorsqu'il est sous pression et que la religion accentue cela. N'importe qui peut devenir l'ennemi, et cette paranoïa monte petit à petit rendant le roman assez angoissant par moment.

Stuart Turton nous dépeint aussi une société peu ragoûtante. Viol, mutilation, agression en tout genre, vol… L'époque s'y prête, certes, mais cela ajoute une touche malaisante au roman. Heureusement, Arent et Sara sont là. Comme un petit cocon de lumière dans toute cette noirceur. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le contraste entre ces deux personnages et les autres. Ils permettent vraiment de créer une bulle où le lecteur peut avoir un point de vue « neutre » et de ne pas se laisser influencer par les autres. le duo est aussi adorable et très bien trouvé.

Le dénouement est pour moi à double facette. D'un certain côté, il a cette touche originale à laquelle on ne s'attend pas, et en même temps, il est un peu bancal. Stuart Turton joue beaucoup avec les émotions de ses personnages et notamment l'affection que l'on peut avoir pour quelqu'un qui ne le mérite pas ou plus. Et en cela, il est fidèle à son univers, mais j'ai trouvé cela peu réaliste (oui, je sais, nous sommes dans une fiction). Il n'en reste pas moins que l'enquête est prenante et que même si j'ai pu démêler certaines vérités assez tôt, j'ai tout de même été surprise.

L'étrange traversée du Saardam remplit donc sa mission principale haut la main. Il y a un peu de lenteurs dues aux nombreux personnages, mais la psychologie de ces derniers permet une construction de l'intrigue complexe et tortueuse. L'adrénaline est là, les rebondissements aussi, et nos deux héros sont attachants à souhait. de quoi donc passer un très bon moment.

Petite anecdote concernant ma lecture que j'ai trouvé plutôt drôle avec le recul. Fin de la petite anecdote !
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