En pleine lecture du Chemin de Sarasvati, je ne peux m'empêcher de partager celle-ci.
Même si "la méchanceté, si haineuse soit-elle, n'a pas le pouvoir de tuer" (p.12), elle rend la vie bien difficile. Naître fille dans l'Inde que décrit
Claire Ubac c'est naître maudite. "Il n'y pas de fête pour une fille" (p.12). D'ailleurs s'il arrive quelque chose à cette malédiction, cette bouche à nourrir inutile, par la faute de la mère, qui parle de meurtre?
Les premières pages de ce roman destiné aux jeunes lecteurs dès 11 ans (opinion personnel) dessine le portrait d'une société rurale dure qui n'accepte pas les différences. Dayita, la mère de l'héroïne, est différente aux yeux de sa belle-soeur qui la hait. D'origine inconnue, son éducation, sa beauté et sa noblesse la désigne comme cible des méchancetés, des ignorantes jalouses.
Incapable de céder aux pressions du clan des femmes qui la pousse à tuer sa fille, elle attend le retour de son mari qui, au grand dam, de la tante cobra, accueille son enfant sans distinction de sexe comme une bénédiction.
L'influence des femmes progressistes, qui prône l'éducation, se fait sentir dès le début comme la clé de délivrance de l'ignorance. La grand-mère d'Isaï, l'héroïne, faisait partie du conseil des sages, malheureusement elle a laissé la place à une tante despotique et superstitieuse qui mène la maison d'une main de fer.
Pris au piège de cette ignorance, Isaï, éduquée par sa mère, possède le courage et l'indépendance d'esprit qui la pousse à partir à la recherche de son père.
Accompagnée d'un jeune ami qui la prend d'abord pour un garçon (Des filles à l'école? Pour quoi faire? Les filles, c'est stupide; c'est juste bon à faire la cuisine! (p.61)), elle brave les mille pièges des routes d'Inde, de la ville qu'elle n'a jamais vue, du train et des adultes malhonnêtes et profiteurs à la moindre occasion des plus faibles.
Les chapitres courts, ne dépassant pas 4 pages, permettent une lecture sans fin pour les lecteurs avides, mais aussi un accès facilité pour ceux qui aiment savourer l'aventure soir après soir... La langue de
Claire Ubac est belle et sans détour, elle décrit cette Inde comme une amie avec ses qualités, ses aspects touchants et ses défauts.
Une lecture à mettre entre les mains des filles et des garçons! pour prendre conscience de se que peut encore être la vie de ceux qui ne sont pas nés du bon côté du mur.
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